Curie renouvelée
publié dans flash infos le 1 juillet 2010
Curie renouvelée
Lu dans la Croix : le commentaire d’Isabelle de Gaulmyn
Une nouvelle génération arrive à Rome. Avec la nomination du cardinal québécois Marc Ouellet, 66 ans, à la Congrégation pour les évêques, du Suisse Mgr Kurt Koch, 60 ans, et, comme attendu, de l’Italien Mgr Rino Fisichella, 58 ans, au tout nouveau Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, le pape opère plus qu’un remaniement technique : il confie des postes importants à des hommes relativement jeunes dans une Curie où l’âge moyen dépasse les 71 ans.
Benoît XVI a désormais renouvelé plus de 80 % des responsables de dicastères : 16 sur 20 ont changé de préfet ou de président depuis son élection. Il a enfin, hier, nommé à la tête de l’Académie pontificale pour la vie l’Espagnol Mgr Ignacio Carrasco de Paula, jusque-là chancelier de cette institution.
Il faut savoir qu’un pape, contrairement à un chef d’État moderne, ne peut disposer des hommes de son gouvernement comme il l’entend. Il n’y a pas de « spoil system » à l’américaine, ni de « chasse aux sorcières » à la Curie : les responsables partent lorsqu’ils ont atteint l’âge de la retraite, fixé à 75 ans. Une tradition de continuité à laquelle Benoît XVI, moins que nul autre, n’entend contrevenir. Seul le cardinal Crescenzio Sepe, ancien préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, que Benoît XVI a nommé archevêque de Naples, à l’âge de 63 ans, n’a pas bénéficié de cette règle.
Les nominations de mercredi donnent incontestablement un coup de jeune au gouvernement de l’Église universelle. Jusqu’ici, pour les postes importants, qu’il s’agisse de la Congrégation pour la doctrine de la foi, pour l’évangélisation des peuples ou encore pour le clergé, Benoît XVI avait plutôt opté pour des hommes d’un certain âge, dotés d’une grande expérience. Au point que l’on avait le sentiment que, se considérant comme lui-même âgé, et « pape de transition », il préférait ainsi ne pas trop engager l’avenir et lier son successeur. Cette fois, il a choisi de faire confiance à des personnalités plus jeunes, qui compteront donc à l’avenir. Il a aussi fait preuve d’un certain équilibre, en nommant des hommes de sensibilités aussi diverses que le cardinal Ouellet et Mgr Koch. De tels choix reflètent le désir de Benoît XVI d’une Église qui honore cette diversité.
Isabelle de GAULMYN