Conscience et Unité de foi
publié dans nouvelles de chrétienté le 16 novembre 2015
Le pape François répond à une luthérienne qui demande comment accéder à la communion eucharistique avec son mari catholique : conscience et unité de foi…
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Pape François : « La question sur le fait de partager la Cène du Seigneur, il n’est pas facile pour moi d’y répondre. Surtout [gloussement] devant un théologien comme le cardinal Kasper. J’ai peur ! » [Rires dans l’assistance, puis applaudissements.]
« Je pense que le Seigneur nous a dit, lorsqu’il nous a donné ce commandement, “Faites ceci en mémoire de moi”. Et lorsque nous partageons la Cène du Seigneur, nous rappelons et nous imitons, nous faisons la même chose que ce que le Seigneur Jésus-Christ a fait. La Cène du Seigneur y sera : le banquet final dans la Nouvelle Jérusalem. Il y sera. Mais ce sera le dernier. En attendant, je me demande et je ne sais comment répondre : votre question, je la fais mienne, et je me la pose. Partager la Cène du Seigneur : est-ce la fin d’un chemin ou est-ce le viatique pour cheminer ensemble ? Je laisse la question aux théologiens et à ceux qui comprennent.
« Il est vrai que dans un certain sens, partager signifier qu’il n’y a pas de différences entre nous, que nous avons la même doctrine – je souligne ce mot, un mot difficile à comprendre. Mais je me demande : mais n’avons-nous pas le même baptême ? Et si nous avons le même baptême, nous devons cheminer ensemble. Vous êtes vous-même le témoignage d’un chemin tout aussi profond, car c’est un chemin conjugal, un vrai chemin familial, d’amour humain et de foi partagée, non ? Nous avons le même baptême.
« Quand vous vous sentez pécheresse – et moi je me sens si pécheur –, que votre mari se sent pécheur, vous, vous allez devant le Seigneur, vous demandez pardon. Votre mari fait la même chose, et il va aussi devant le prêtre, et il demande l’absolution. Ce sont des remèdes pour maintenir vivant le baptême. Lorsque vous priez ensemble, ce baptême grandit, il devient fort. Lorsque vous enseignez à vos enfants qui est Jésus, pourquoi Jésus est venu, ce qu’a fait Jésus, vous faites la même chose, que ce soit dans la langue luthérienne ou dans la langue catholique. Mais c’est la même chose.
« La question ? [Ici le pape dessine un point d’interrogation dans l’air avec son index.] La Cène ? Ce sont des questions auxquelles, seulement si l’on est sincère avec soi-même, et avec le peu de lumières théologiques que j’ai, il faut répondre la même chose. Voyez, vous.
« “Ceci est mon corps, ceci est mon sang, a dit le Seigneur. Faites ceci en mémoire de moi.” Ceci est un viatique qui nous aide à cheminer.
« J’ai eu une grande amitié avec un évêque épiscopalien, 48 ans, marié, deux enfants. Il y avait en lui cette inquiétude. Une femme catholique, les enfants catholiques, lui, évêque. Le dimanche, il accompagnait sa femme et ses enfants à la messe. Et après il allait faire le culte avec sa communauté. C’est un pas de participation à la Cène du Seigneur. Puis il est allé de l’avant, puis le Seigneur l’a appelé, un homme juste.
« A votre question, je réponds seulement par une question. Comment puis-je faire avec mon mari pour que la Cène du Seigneur m’accompagne sur ma route ? C’est un problème auquel chacun doit répondre. Mais un pasteur, ami, me disait : “Mais nous croyons que le Seigneur est présent là. » Il est présent. Vous, vous croyez que le Seigneur est présent.
« Quelle est la différence ? Ce sont les explications, les interprétations… La vie est plus grande que les explications, les interprétations. Faites toujours référence au baptême. Une foi, un baptême, un Seigneur ! C’est ce que nous dit Paul ; et à partir de là, tirez les conséquences.
« Moi, je n’oserais jamais vous donner la permission de faire cette chose parce que ce n’est pas de ma compétence. Un baptême, un Seigneur, une foi : parlez avec le Seigneur, et allez de l’avant.
« Je n’ose pas, je n’ose pas dire davantage. » [Forts applaudissements.]
Tony Palmer (au centre) reçu à Sainte-Marthe en juillet dernier |