Des chiffres
publié dans regards sur le monde le 8 février 2016
Selon ces statistiques, en janvier 2015, il y a eu 5.550 arrivées par mer (que ce soit via la Grèce ou via Lampedusa), tandis qu’en janvier 2016, il y en a eu 65.775. Soit près de 12 fois plus (11,85 pour être précis).
Autre donnée intéressante : la route de Lampedusa est de plus en plus délaissée, au profit de la route des Balkans. Du 1er janvier 2016 au 5 février 2016, il y a eu 67.413 arrivées par la Grèce et 6.029 par l’Italie. Soit un rapport de 11 à 1.
L’aide de trois milliards d’euros promise à la Turquie pour qu’elle maintienne sur son sol les réfugiés, ou contienne les migrants économiques (du Maghreb au Pakistan) qui se mêlent aux flux, est sans effet.
Les restrictions du passage de la frontière aux seuls Syriens, Afghans etIirakiens sont également sans effet. De toute façon, dès lors que ces pays n’ont plus d’État et qu’un faux passeport syrien s’achète aussi facilement qu’une barrette de shit dans une banlieue du territoire français (j’ai failli écrire une banlieue française, mais je me suis ravisé), les « contrôles » n’ont aucun sens.
Au demeurant, ceux qui n’ont pas réussi à obtenir de document de ces trois pays s’emploient à voyager avec des passeurs et essayent de continuer leur route via la Serbie, la Roumanie ou la Hongrie (malgré la barrière construite par Viktor Orbán).
Et sinon, en l’espace de cinq jours, le nombre de migrants venus en Europe par la mer en février 2016 a déjà dépassé celui de tout le mois de février 2015.
Quant à l’Allemagne, elle a reçu, d’après les statistiques du BAMF (Bundesamt für Migration und Flüchtlinge – Office fédéral pour la migration et les réfugiés), 91.671 demandes d’asile supplémentaires en janvier 2016.
Bref, l’année 2016 s’annonce d’ores et déjà dure et longue.