Dimanche de Pâques
publié dans couvent saint-paul le 20 avril 2011
Dimanche de Pâques
Je crois à la résurrection de NSJC. C’est le cinquième article de notre foi. C’est le mystère que nous fêtons en ce dimanche : « Et le troisième jour il est ressuscité d’entre les morts ». Oui ! En ce dimanche nous nous souvenons « que NSJC est ressuscité d’entre les morts ».
Après que Jésus-Christ, le sixième jour, à la neuvième heure, eut rendu l’esprit sur la Croix, et que le même jour, vers le soir, Il eut été enseveli par ses disciples — lesquels avec la permission du Procurateur romain, Ponce Pilate, avaient descendu son Corps de la Croix, et L’avaient transporté dans un sépulcre neuf, au milieu d’un jardin voisin — le troisième jour après, qui était le Dimanche, de grand matin son âme se réunit de nouveau à son corps. Ainsi, après être resté mort durant ces trois jours, Il reprit la vie qu’Il avait quittée en mourant, et ressuscita.
Voilà le fait brutal du miracle de la résurrection du Seigneur. Voilà le fait historique, tel que nous le raconte les Ecritures.
Jésus-Christ ne s’est pas seulement « réveillé d’entre les morts ». Non ! Mais Il s’est ressuscité par sa Puissance personnelle. Cela est unique, cela est réservé à Dieu seul. Personne n’a jamais eu ce pouvoir, de passer, par sa propre vertu, de la mort à la vie. Cela est réservé, vous dis-je, à Dieu seul, à sa souveraine Puissance. L’Apôtre nous le dit clairement: « S’Il a été crucifié dans son infirmité d’homme, c’est par sa Puissance de Dieu qu’Il est revenu à la vie ». La divinité étant toujours unie à son corps et à son âme, même dans la mort, c’est par cette Vertu divine que le Corps pouvait être réuni à l’Ame, que l’Ame pouvait retourner au Corps, et que Jésus-Christ pouvait revivre et ressusciter des morts par sa propre puissance.
Voilà, vous dis-je, le fait historique de ce mystère. Notre Seigneur Lui-même nous en avait donné l’assurance de sa propre bouche: « Je quitte mon âme pour la reprendre de nouveau. J’ai le pouvoir de la quitter, et J’ai le pouvoir de la reprendre ». Oui ! Il s’est ressuscité par sa propre vertu. Et sous ce rapport il est vrai de dire qu’il est « le premier né d’entre les morts, et le premier né des morts » ; mais il faut tout de suite ajouter que Jésus-Christ vainquit et dompta tellement la mort par sa Résurrection qu’Il ne pouvait plus mourir. C’est l’enseignement formel de Saint Paul: « Jésus-Christ ressuscité des morts ne meurt plus. Et la mort désormais n’aura plus d’empire sur Lui ». Il a pris un corps glorieux
Cette vérité est si importante à notre foi –Si Jésus-Christ n’est pas ressuscité vaine est notre foi et nous sommes toujours dans le péché – que l’Eglise, pendant toute la semaine de Pâques, va nous rappeler tous les récits qui nous raconte cette résurrection.
C’est donc l’Evangile de ce dimanche. Les saintes femmes vont de grand matin au tombeau pour embaumer le corps du Christ. Elles sont préoccupés de cette pierre : « qui nous retirera la pierre de devant l’entrée du sépulcre ». Elles constatent que la pierre est roulée ; entrant elles voient un jeune homme, assis du côté droit, vêtu d’une robe blanche. Elles sont effrayées. Il les apaise : « Ne vous effrayez pas, vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a été crucifié. Il est ressuscité, il n’est point ici. Voici le lieu où on l’avait mis. Mais allez dire à ses disciples, et à Pierre, qu’il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez comme il vous la dit ». Voilà le premier témoigne. C’est celui des anges. Ils témoignent de la Résurrection de Jésus de Nazareth. Les femmes constatent seulement qu’il n’est plus là où on l’avait mis. Elles gardent le témoignage de anges et courent le dire à Pierre. C’est pourquoi, le lundi de Pâques, l’Eglise nous rappellera le témoignage de Pierre : « Dieu l’a ressuscité le troisième jour, et a permis qu’il se manifesta, non à tout le monde, mais aux témoins choisis d’avance par Dieu ; à nous qui avons mangé et bu avec lui, après qu’il est ressuscité des morts ». Le récit de l’Evangile sera le très beau récit des disciples d’Emmaüs en saint Luc. On le lit toujours avec émotion. C’est Cléophas qui, avec un autre disciple qui n’est pas nommé, quittent Jérusalem et vont en direction d’Emmaüs. Ils sont tristes. Ils ne croient pas encore au témoignage des femmes qui leur ont donné le témoignage des anges. Ils sont tristes. S’entretiennent des événements dont ils ont été les témoins à Jérusalem. Ils avaient mis leur foi en Jésus, ce prophète, puissant en œuvres et en sagesse. Mais tout s’était mal terminé. Ils sont rejoints en chemin par un étranger. C’est Jésus mais leur regard est fermé. Ils ne le reconnaissent pas. Cet « étranger » s’étonne de leur tristesse. Ils en donnent la raison. Ils ont mis leur foi en Jésus de Nazareth, mais « nos grands prêtres et nos chefs l’ont livré pour être condamné à mort et l’ont crucifié. Quant à nous, nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais, en plus de tout cela, on est au troisième jour depuis que cela s’est passé. Aussi bien, quelques femmes, des nôtres, nous ont jetés dans la stupeur : étant allées de grand matin au sépulcre, et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire même qu’elles avaient vu une apparition d’anges qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons s’en sont allés au sépulcre et ont bien trouvé (toutes choses) comme les femmes avaient dit : mais lui, ils ne l’ont point vu. »
« O (hommes) sans intelligence et lents de cœur pour croire à tout ce qu’ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrit cela pour entrer dans sa gloire? » Et commençant par Moïse et (continuant) par tous les prophètes, il leur expliqua, dans toutes les Ecritures, ce qui le concernait ». Ainsi peut-on dire « qu’il est ressuscité conformément aux Ecritures ». Les Ecritures sont le témoin de la résurrection du Christ. En ce sens qu’Elles l’ont annoncée. Il les a réalisée. C’est alors que tous trois approchent d’Emmaüs. Ils s’arrêtent dans une auberge. Et là, à la fraction du pain eucharistique, ils reconnaissent à ce signe le Seigneur Jésus qui disparaît. Son corps est glorieux. C’st une des propriétés du corps glorieux. D’apparaître, de disparaître, de ne pas rencontrer d’obstacle de la matière. « Sur l’heure même, ils partirent et retournèrent à Jérusalem; et ils trouvèrent réunis les Onze et leurs compagnons, qui disaient : « Réellement le Seigneur est ressuscité, et il est apparu à Simon » Et eux de raconter ce qui (s’était passé) sur le chemin, et comment il avait été reconnu par eux à la fraction du pain ».
NSJC fit tous ses efforts pour montrer la réalité de sa résurrection. Il n’a pas repris un corps fictif, irréel. Non ! c’est bien le corps qui a souffert la Passion. Le récit de saint Luc est formel sur ce point. C’est le texte que l’Eglise nous donnera à lire le mardi : « Comme ils discouraient ainsi, lui se trouva au milieu d’eux et leur dit : » Paix à vous ! » Saisis de stupeur et d’effroi, ils croyaient voir un esprit. Et il leur dit : » Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi des pensées
s’élèvent-elles dans vos cœurs? Voyez mes mains et mes pieds; c’est bien moi. Touchez-moi et constatez, qu’un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’en ai. » Et ce disant, il leur montra ses mains et ses pieds. Comme ils ne croyaient pas encore à cause de leur joie et qu’ils étaient dans l’étonnement, il leur dit : » Avez-vous ici quelque chose à manger? » Ils lui donnèrent un morceau de poisson grillé. Il le prit et en mangea devant eux ». C’est bien un corps réel.
Il montra aux disciples que c’était bien le même corps individuel qu’il avait auparavant; car il leur fit constater les cicatrices de ses blessures; aussi leur dit-il « Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi. Il les donna à contempler à Thomas. « Ne sois plus incrédule mais croyant »
Aussi peut-on comprendre le témoignage de saint Paul disant : « Car les habitants de Jérusalem et leurs chefs, ayant méconnu (Jésus) …ils ont demandé à Pilate de le faire périr et quand ils eurent accompli tout ce qui est écrit de lui, ils le descendirent du bois et le déposèrent dans un sépulcre. Mais Dieu l’a ressuscité d’entre les morts; et pendant bon nombre de jours il est apparu à ceux qui étaient montés avec lui de la Galilée à Jérusalem, et qui maintenant sont ses témoins auprès du peuple. Nous aussi, nous vous annonçons que la promesse faite à (nos) pères Dieu l’a accomplie pour nous, leurs enfants, en ressuscitant Jésus »,
Ceci étant dit, il faut reconnaître qu’il était nécessaire que Jésus-Christ ressuscitât. C’est une affaire de justice. Dieu se devait à lui-même de glorifier Celui qui, par obéissance, S’était volontairement humilié et avait accepté tous les outrages. C’est ce que nous dit l’Apôtre aux Philippiens: « Il s’est humilié Lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu L’a élevé ». Oui la résurrection du Seigneur est une affaire de justice.
Elle était aussi nécessaire pour fortifier en nous la Foi sans laquelle l’homme ne saurait être justifié. Car ce qui prouve le mieux que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, c’est sa Résurrection d’entre les morts, et par sa propre vertu.
La Résurrection de Notre-Seigneur était nécessaire enfin pour nourrir et soutenir en nous l’espérance. En effet, par le seul fait que Jésus-Christ est ressuscité, nous avons le droit d’espérer d’une manière certaine que nous aussi nous ressusciterons. Car les membres doivent, de toute nécessité, partager le sort de la tête. C’est la conclusion du Prince des Apôtres, qui nous dit: « Béni soit Dieu le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés par la Résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, en nous donnant l’espérance vive d’un héritage incorruptible »
Alors, MBCF, marchons d’une manière nouvelle pour gagner cette héritage incorruptible. C’est l’Apôtre qui nous le demande clairement : « De même, dit-il, que Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire de son Père, ainsi devrons-nous marcher nous-mêmes dans une vie nouvelle. Car si nous avons été entés en lui par la ressemblance de sa mort, nous y serons entés aussi par la ressemblance de sa Résurrection ». Et un peu plus loin il dit encore Nous savons que Jésus-Christ ressuscité d’entre les morts ne meurt plus, et que la mort n’aura plus d’empire sur Lui. Car s’Il est mort pour le péché, Il n’est mort qu’une fois ; et maintenant qu’Il vit, Il vit pour Dieu. Ainsi considérez-vous vous-mêmes comme morts au péché, et comme ne vivant plus que pour Dieu en Jésus-Christ.
Ainsi pour imiter la Résurrection de Jésus-Christ, nous devons embrasser un nouveau genre de vie, où l’on puisse voir briller la pureté des mœurs, l’innocence, la sainteté, la modestie, la justice, la charité et l’humilité. Ensuite, il est nécessaire de persévérer dans cette vie nouvelle, de manière à ne jamais nous écarter, avec la grâce de Dieu, de la voie de la justice. « Si, dit-il, vous êtes ressuscités avec Jésus-Christ, cherchez ce qui est d’en haut, où Jésus-Christ est assis à la droite de son Père ». Aimez les choses du ciel et non celles de la terre.