« Les valeurs républicaines sont aussi largement celles de l »Évangile » (Cazeneuve, ministre de l’Intérieur)
publié dans nouvelles de chrétienté le 6 octobre 2015
Pour Cazeneuve, les valeurs républicaines sont aussi largement celles de l’Évangile… L’accueil du migrant. Encore l’accueil du migrant. Toujours l’accueil du migrant. Gabrielle Cluzel Ecrivain, journaliste Son blog Non, je ne suis pas Charlie !Il faut se méfier de la France bien élevée…Raté pour la gauche : le « tireur fou » n’est pas de « type européen »… « Au terme de deux jours de rencontres et de tables rondes, c’est le ministre de l’Intérieur lui-même qui est venu prononcer le discours de clôture des débats aux États généraux du christianisme organisé par La Vie. », peut-on lire dans les colonnes de La Vie. Dans ce « lui-même », que de fierté contenue. Peu importe que Bernard Cazeneuve, qui ne se cache pas, dit-on, d’être franc-maçon, s’y connaisse en « christianisme » comme moi dans la fabrication de l’Andouillette. Le ministre des Cultes en personne ! La Vie, émue, a son petit cœur qui bat très fort. Il y a ce tropisme de l’enfant mal aimé de la République, qui serre sa mère avec transport quand celle-ci, pour une fois, daigne lui jeter un regard. Il y a ce syndrome du chrétien « éclairé » qui se prend pour Bernanos sitôt qu’il fait les yeux doux à la gauche, qui s’aime dans une posture socialisante parce que, pense-t-il, elle lui donne l’air dégagé et a valeur d’expiation, aux yeux du monde, pour ses croyances désuètes. Lire aussi : Déclaration de Bernard Cazeneuve à la suite d’une réunion avec ses homologues européens sur la sécurité dans les transports Et puis il y a Cazeneuve qui y a mis du sien. Dans une homélie-fleuve, il a prêché dans la cathédrale de Strasbourg, en brossant dans le sens du poil. Pour lui, « les valeurs républicaines sont aussi largement celles de l’Évangile ». Les valeurs républicaines, largement celles de l’Évangile ? Et réciproquement, donc ? On peut donc en déduire que l’IVG, le mariage gay, l’euthanasie ne sont pas des valeurs républicaines, puisque tout chrétien sait qu’elles ne sont pas évangéliques. Qu’elles sont même tout le contraire. Gros nigauds que nous sommes. Une seule valeur réputée « évangélique » intéressait Bernard Cazeneuve, et il l’a martelée dans son discours : l’accueil du migrant. Encore l’accueil du migrant. Toujours l’accueil du migrant. Et c’est une autre façon de piétiner l’Évangile que de monter dessus pour s’en servir d’escabeau afin d’asseoir sa politique, pour faire gober l’ingobable à une population qui n’est plus pratiquante, ni même croyante, mais a gardé, ultime héritage, un atavisme de scrupule mêlé de charité proprement chrétien, un talon d’Achille de culpabilité qui fait son honneur mais causera peut-être sa perte. Et Cazeneuve de vanter le vivre-ensemble inter-religieux à l’alsacienne, de l’ériger en exemple pour le reste de la France, dans cette cathédrale millénaire que de braves soldats, dotés d’un gilet pare-balle, d’un casque lourd et d’un Famas, se relaient pour garder. Non loin d’une rue où certains d’entre eux ont été menacés et injuriés. Non loin d’un jardin public où des apprentis djihadistes ont été interpellés en plein entraînement. Non loin d’une CAF où un homme a fait irruption en criant « Allah akbar ». Non loin des quartiers hautement sensibles de Hautepierre et de Neuhof où les policiers craignent de s’aventurer et où les salafistes sont légion. Non loin de l’emplacement de ce marché de Noël, où, en 2000 déjà, un attentat islamiste avait été déjoué. Dans une ville qui peut « se vanter » d’avoir fourni l’un des plus gros contingents djihadistes en Syrie. En effet, le « vivre-ensemble » strasbourgeois a pu être un modèle, comme en témoigne encore dans les rues la présence historique, conjointe et bien visible de catholiques, protestants et juifs orthodoxes. Mais depuis l’arrivée à flux continu d’une population musulmane toujours plus importante, la donne a radicalement changé. Faire mine de l’ignorer, comme Bernard Cazeneuve, ou comme ceux qui, dans l’assistance ne lui ont pas apporté la contradiction, est malhonnête.
(Source Boul. voltaire)