Vers une religion mondiale
publié dans regards sur le monde le 22 janvier 2016
A propos du message bergoglien syncrétiste diffusé dans une vidéo, long commentaire (et formidable travail de documentation) d’Antonio Socci (7/1/2016)
>>> Vers la religion mondiale?
Il a eu l’idée de rassembler des textes d’auteurs « autorisés », de saint Paul et saint Jean à don Giussiani, en passant par Joseph Ratzinger (Dominus Iesus), Paul VI, Léon XIII et Pie XI, pour réfuter les déclarations de François.
A PROPOS D’UNE ÉTRANGE VIDÉO.
LA « SEULE CERTITUDE » DU PAPE BERGOGLIO EST QU' »IL N’EXISTE PAS UN DIEU CATHOLIQUE »?
www.antoniosocci.com
7 janvier 2016
Ma traduction
Beaucoup ont été déconcertés par la vidéo du pape Bergoglio avec des personnes appartenant à différentes religions définies par lui sous la seule catégorie de « croyants ». Dans la vidéo, ils disent qu’ils croient indifféremment en Bouddha, Jésus-Christ, Allah, Yahvé, et la chose est présentée comme s’il n’y avait pas des différences substantielles et insurmontables …
Et Bergoglio commente: «Beaucoup pensent différemment, sentent différemment, cherchent Dieu ou trouvent Dieu de différentes manières. Dans cette multitude, dans ce large éventail de religions, il y a une seule certitude pour nous: nous sommes tous des enfants de Dieu».
Une seule certitude? Nous prenons acte que le pape Bergoglio a cette SEULE certitude. Mais pour l’Eglise, ce n’est pas le cas. Nous, catholiques, nous professons en effet que tous les hommes sont des créatures de Dieu et que tous sont appelés au salut, mais « enfants de Dieu », on le devient seulement en accueillant Jésus-Christ, donc à travers le baptême.
Au point que les autres religions ne disposent même pas de cette expression, ou même ne l’admettent pas.
Comme l’écrit ici le père Ignace de la Potterie:
«La filiation divine n’est pas l’issue automatique garantie par l’appartenance au genre humain. La filiation divine est toujours un don gratuit de la grâce, elle ne peut être indépendante de la grâce donnée gratuitement dans le baptême et reconnue et accueillie dans la foi».
En effet, dans l’Évangile de Jean, nous lisons:
«Mais quant à tous ceux qui l’ont reçu, Il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom, Qui non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu sont nés» (Jn 1, 12-13).
La principale certitude des catholiques (pas la seule) est que Jésus-Christ est l’unique Sauveur du monde et qu’en Lui nous devenons nous aussi enfants de Dieu, mais le pape Bergoglio semble manifester – comme sa « seule certitude » – que les fidèles de toutes les religions sont « enfants de Dieu » sans le Christ.
Du reste, il avait déjà déclaré dans une interview célèbre: «il n’existe pas un Dieu catholique» (La Repubblica, 1er Octobre 2013) de sorte que nous continuons à nous demander depuis lors de qui il est le vicaire, et de quelle Église il est le guide …
À d’autres occasions, il semble même affirmer explicitement que les différentes religions ne sont que des chemins différents qui mènent tous au même Dieu. Par exemple dans cette vidéo (www.youtube.com…), parlant à un groupe de musulmans et de chrétiens, Bergoglio dit (4’30 »):
“Condividere… Quelli che siete cristiani con la Bibbia, quelli che siete musulmani con il Corano, con la fede che avete ricevuto dai vostri padri, sempre vi aiuterà ad andare avanti. Condividere anche la propria fede… perché uno solo è Dio, lo stesso… ha parlato in una maniera, in un’altra, ma andare avanti…” («Partager … Vous qui êtes chrétiens avec la Bible, vous qui êtes musulmans avec le Coran, avec la foi que vous avez reçue de vos pères, cela vous aidera toujours à aller de l’avant. Partager aussi sa propre foi … parce que un seul est Dieu, le même … il a parlé d’une manière ou d’une autre, mais aller de l’avant ...»
Là, il semble même mettre la Bible et le Coran sur le même plan, comme si Dieu avait parlé à la fois à travers la Bible et à travers le Coran.
Bergoglio, évidemment, considère comme négligeable le fait que, s’il en était ainsi, Dieu serait en totale contradiction avec lui-même. En effet, l’Evangile et le Coran ont deux messages opposés et irréconciliables: l’Evangile est fondé sur l’annonce que Dieu est devenu homme et est un Dieu trinitaire, tandis que le Coran est fondée sur l’annonce opposée: il y a un seul Dieu et dire qu’il a un fils est un blasphème.
Cependant, dans la vidéo mentionnée plus haut, à la fin, les divers membres des différentes religions (le prêtre catholique est seulement un parmi d’autres, et comme tous les autres) passent de la croyance en leurs divinités respectives à la profession de foi en un « amour » générique et équivoque dont on ne sait pas ce qu’il signifie exactement (peut-être les paroles d’une chanson: «L’amour est comme le lierre / il accroche où il meurt / ce jour sans me le dire / tu m’as prise comme une fleur …»).
De sorte que les paroles du cardinal Biffi sur un certain œcuménisme reviennent à la mémoire: «Quand la division se concentre sur les questions de fond, vouloir les mettre de côté et presque les oublier signifie vouloir se dénaturer et perdre son identité; ainsil’œcuménisme devient vraiment, comme cela a été dit evec amertume, une « apostasie commune »».
La crainte est que Bergoglio aspire à cette sorte de super religion de toutes les religions, dont Scalfari, il y a déjà un certain temps, a prétendu que c’était la pensée du pape argentin.
Un super-religion qui, à coup sûr, ne peut avoir comme base aucune page de l’Ecriture Sainte, du Magistère ou des Pères et des Docteurs de l’Eglise, mais seulement (pour en rester aux chansons) ces paroles célèbres deJovanotti: «Je crois que dans ce monde, il y a juste une grande église, qui va de Che Guevara jusqu’à Mère Teresa, en passant par Malcolm X, à travers Gandhi et San Patrignano (centre d’accueil pour drogués, ndt), jusqu’à un prêtre de banlieue qui va de l’avant malgré le Vatican ….».
Une « grande église » qui pourrait ressembler de façon dramatique à celle décrite dans les visions d’une célèbre mystique allemande, la bienheureuse Anne Catherine Emmerich, dont j’ai parlé dans mon livre « Non è Francesco » (cf. benoit-et-moi.fr/2015-I-1/actualites/autour-danne-catherine-emmerich).
Quant aux mots du pape Bergoglio dans la vidéo, voici quelques textes catholiques autorisés à leur confronter:
PIE XI, MORTALIUM ANIMOS
Convaincus qu’il est très rare de rencontrer des hommes dépourvus de tout sens religieux, on les voit nourrir l’espoir qu’il serait possible d’amener sans difficulté les peuples, malgré leurs divergences, religieuses, à une entente fraternelle sur la profession de certaines doctrines considérées comme un fondement commun de vie spirituelle. C’est pourquoi, ils se mettent à tenir des congrès, des réunions, des conférences, fréquentés par un nombre appréciable d’auditeurs, et, à leurs discussions, ils invitent tous les hommes indistinctement, les infidèles de tout genre comme les fidèles du Christ, et même ceux qui, par malheur, se sont séparés du Christ ou qui, avec âpreté et obstination, nient la divinité de sa nature et de sa mission.
De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les catholiques, puisqu’elles s’appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières différentes, manifestent et signifient le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s’égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient, et ils versent par étapes dans le naturalisme et l’athéisme. La conclusion est claire: se solidariser des partisans et des propagateurs de pareilles doctrines, c’est s’éloigner complètement de la religion divinement révélée.
DOMINUS JESUS, §7
On doit donc tenir fermement la distinction entre la foi théologale et la croyance dans les autres religions. Alors que la foi est l’accueil dans la grâce de la vérité révélée, qui « permet de pénétrer le mystère, dont elle favorise une compréhension cohérente », la croyance dans les autres religions est cet ensemble d’expériences et de réflexions, trésors humains de sagesse et de religiosité, que l’homme dans sa recherche de la vérité a pensé et vécu, pour ses relations avec le Divin et l’Absolu.
Cette distinction n’est pas toujours présente dans la réflexion actuelle, ce qui provoque souvent l’identification entre la foi théologale, qui est l’accueil de la vérité révélée par le Dieu Un et Trine, et la croyance dans les autres religions, qui est une expérience religieuse encore à la recherche de la vérité absolue, et encore privée de l’assentiment à Dieu qui se révèle. C’est là l’un des motifs qui tendent à réduire, voire même à annuler, les différences entre le christianisme et les autres religions.
DIGNITATIS HUMANAE, CONCILE VATICAN II
Le saint Concile déclare que Dieu a lui-même fait connaître au genre humain la voie par laquelle, en le servant, les hommes peuvent obtenir le salut et le bonheur dans le Christ.Cette unique vraie religion, nous croyons qu’elle subsiste dans l’Église catholique et apostolique à laquelle le Seigneur Jésus a confié le mandat de la faire connaître à tous les hommes, lorsqu’il dit aux Apôtres : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28, 19-20). Tous les hommes, d’autre part, sont tenus de chercher la vérité, surtout en ce qui concerne Dieu et son Église ; et, quand ils l’ont connue, de l’embrasser et de lui être fidèles.
LÉON XIII, INIMICA VIS
Que chacun évite toute relation avec ceux qui se cachent derrière le masque de la tolérance, du respect de toutes les religions, de la manie de concilier les maximes de l’Évangile avec celle de la révolution, le Christ avec Bélial, l’Église avec l’État sans Dieu.
SAINT PAUL, COLOSSIENS 2,9
Dans le Christ habite corporellement toute la plénitude de la divinité.
Ce qui était dès le commencement ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et ce que nos mains ont touché, du Verbe de vie, – car la Vie a été manifestée, et nous l’avons vue, et nous lui rendons témoignage, et nous vous annonçons la Vie éternelle, qui était dans la sein du Père et qui nous a été manifestée – ce que nous avons vu et entendu, nous nous l’annonçons, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous, et que notre communion soit avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Et nous vous écrivons ces choses, afin que votre joie soit complète.
DON LUIGI GIUSSANI, INTERVIEW DU 29 AOÛT 2004
Selon moi, l’Église a commencé à abandonner l’humanité parce qu’elle a oublié qui était le Christ, elle ne s’est pas appuyée sur lui … elle a eu honte du Christ, de dire qui est le Christ.