Franciscains de l’Immaculée: d’incroyables accusations!
publié dans regards sur le monde le 17 mars 2016
Franciscains de l’Immaculée : d’incroyables accusations !
Le cas des Franciscains de l’Immaculée est revenu sur le devant de la scène à l’occasion de la clôture de l’année de la vie consacrée, qui a eu lieu le 2 février dernier. Le cardinal Braz de Aviz préfet de la congrégation des Religieux a accordé une interview à l’agence de presse SIR surnommée l’« agence de presse officieuse de la Conférence épiscopale italienne ». La partie qui concerne les Frères Franciscains de l’Immaculée (FFI) se limite à une seule question, mais elle fait allusion à tout un ensemble de faits peu connus de ce côté-ci des Alpes.
La question donne le la : le journaliste parle d’un pacte de sang et de marques au fer rouge… Il faut savoir que depuis le mois de novembre dernier s’est déclenchée à l’initiative du Corriere della Sera une violente campagne de presse contre le père Stefano Manelli. Ce dernier est accusé d’avoir contraint des sœurs à signer un vœu de fidélité envers lui avec leur propre sang, d’avoir approuvé la pratique de marquer le sigle IHS au fer rouge et d’autres accusations plus “mineures”, sans oublier les habituels accusations relatives à l’argent et à de supposées attitudes déplacées. Le hic est que l’ensemble des accusations proviennent d’anciennes sœurs – au nombre exorbitant de… 3 –, que les accusations sont matériellement inexactes (le vœu « sanglant » de fidélité à la personne du fondateur n’apparaît sur aucun des documents fournis), qu’elles remontent à plus de vingt ans et que les sœurs actuelles les démentent – elles sont 300. Le sur hic est que le même cardinal-préfet a signé un décret qui libère les FFI et les Sœurs Franciscaines de l’Immaculée d’un tel vœu privé de fidélité au père Manelli, décret dans le corps duquel apparaît l’inévitable référence au pape François actuellement régnant. Or, aucune enquête canonique n’a été menée sur ce point, le père Manelli n’a jamais été interrogé sur le sujet et aucune autre congrégation éventuellement compétente (Doctrine de la Foi ?) n’a prononcé un quelconque jugement. Enfin des religieuses actuelles ont catégoriquement démenti, même à la télévision, de telles allégations. Nous avons là l’exemple d’une condamnation sans enquête préalable, ce qui est toutefois en cohérence avec toute cette affaire depuis le début. En effet la campagne de presse a fini par arriver sur le petit écran qui fit évidemment ses choux gras d’une telle affaire. En d’autres termes le cardinal-préfet se range au jugement… d’émissions de télévision people et de magazines du style Le Nouveau Détective. La décadence de la Curie romaine n’est pas qu’un mythe ! La prudence – et le bon sens – en la matière, commanderait d’attendre la conclusion de l’autorité judiciaire.
Le volet judiciaire de l’affaire des FFI concerne aussi les SFI puisque les associations propriétaires des biens qui servaient pour l’apostolat aidaient indifféremment les branches masculines et féminines. Il est bon de spécifier que ces associations ont été voulues par le père Stefano pour vivre la pauvreté radicale – pas de propriété pour les frères et les sœurs, ni personnellement ni communautairement sur l’exemple de saint Maximilien Kolbe. Les procédures contre ces associations ont été déclenchées à l’initiative de certains FFI : ni le Saint-Siège ni le Ministère public ne les ont engagées. Sans entrer dans les détails, des procédures sont effectivement en cours, mais le cardinal-préfet se garde bien de préciser que certaines sont déjà achevées et que les sentences finales sont en faveur de ces dites associations. Par ailleurs le père Stefano a systématiquement porté plainte pour diffamation contre les anciennes sœurs qui se répandaient à la télévision. La justice italienne pourrait bien finalement donner tort à tous les accusateurs du père Stefano… dont fait maintenant partie le cardinal Braz de Aviz. Et n’oublions que feu le père Volpi a échappé à une condamnation civile “grâce” à sa mort subite. Par ailleurs, le fondateur ne se laisse pas faire et a déposé le 2 mars dernier une plainte contre certains responsables actuels des FFI – pas les commissaires – pour « association de malfaiteurs, calomnie et diffamation »… Dans la plainte une sombre histoire de fausse mort – rien de nouveau depuis saint Athanase – et des démentis formels à certaines allégations diffusées d’abord sur certains blogues et ensuite sur le petit écran.
En conclusion, la Congrégation des Religieux semble s’embourber de plus en plus dans une affaire dont les motifs véritables demeurent encore cachés – et donc inavouables car bien peu catholiques – et qui dépasse largement les capacités des commissaires des FFI et des SFI dont l’action semblent se borner à deux choses : la destruction du charisme (la fameuse “normalisation” de type bolchevique du cardinal) et la récupération des biens. Par ailleurs leur silence médiatique les rend objectivement complices d’une campagne de presse qui vise en fait la vie religieuse en général – les accusations et les »ficelles » sont d’une banalité confondante.
Pas de pessimisme, dans l’interview le cardinal nous donne des raisons d’espérer : il semble que certains ne sont pas d’accord avec cette “normalisation”. Prions Notre-Dame Immaculée qu’Elle donne à ses chevaliers en bure azur de combattre le bon combat !