Sainte Rita: La messe interdite…et autorisée (Suite)
publié dans regards sur le monde le 1 septembre 2016
La messe interdite… et autorisée
A Sainte-Rita, alors que certains signes montrent que nous nous dirigeons enfin vers la concertation, que nous sortons de la confrontation stupide entre des croyants et un Promoteur mal informé, nous organisons une messe dimanche prochain 4 septembre à 11 heures. Cette messe avait d’abord été interdite par la Préfecture de police de façon laconique en ces termes :
« La direction de l’ordre public et de la circulation accuse bonne réception de votre déclaration de manifestation. Nous vous invitons à ne pas utiliser l’espace public pour l’organisation d’une prière de rue. Nous restons à votre disposition pour plus de renseignements ».
Cette réponse à notre demande était inacceptable. C’est une question de liberté religieuse ! Dans l’état actuel de notre droit, cette liberté individuelle est imprescriptible. Puisque le Conseil d’Etat a considéré récemment que le port du burkini était un acte religieux et puisque c’est en tant que tel qu’il l’a autorisé, au nom, dit Bernard Stirn, de « la liberté de conscience », Eh bien ! De la même façon, la défense d’une église, de manière publique est un enjeu incontournable de la liberté religieuse des catholiques aujourd’hui. Il ne faudrait pas (notre avocat a expliqué cela très clairement aux autorités compétentes) que la liberté religieuse des musulmanes soit protégée de manière sourcilleuse, malgré le trouble de l’ordre public que l’on a pu constater tout récemment de ce fait à Sisco en Corse, et que d’un autre côté, alors que les manifestations pour défendre Sainte Rita organisées par notre Collectif les 7 et 15 août, ont été absolument paisibles, nous soyons interdits. Interdits parce que catholiques ? Impossible. On a failli se trouver avec cette tentative d’interdiction, devant une pratique monstrueuse du « deux poids, deux mesures ».
On nous objectera peut-être une vidéo stupide qui a circulé sur Internet : une dizaine de chrétiens radicalisés avait organisé une prière de rue sans la moindre déclaration et, au milieu de la prière, un coup de poing que j’aurais voulu appeler magistral en d’autres circonstances, a été donné à une personne qui passait par là. Ces catholiques radicalisés, fiers de ce qu’un gros costaud ait impunément frappé un homme éméché, ont fait circuler la vidéo de leurs exploits. Interdire l’action de notre Collectif, c’est effectivement faire le lit d’une telle radicalisation, qui risquerait de se généraliser, si aucune liberté ne nous était laissée. Nous nous engageons d’ailleurs, comme je l’ai déjà écrit, avec un service d’ordre adéquat, à ce qu’il n’y ait aucune provocation de la part d’agitateurs malvenus.
Il faut, chers amis, tant que nous en avons la capacité légale, défendre notre liberté de citoyens et affirmer notre liberté chrétienne. Que vous soyez d’ailleurs catholiques ou athées, peu importe ! Cette messe est une question de liberté spirituelle et de laïcité équilibrée. Contre la violence symbolique que représente, pour Paris, la destruction de cette église, nous avons décidé d’organiser une messe devant Sainte-Rita murée, chaque premier dimanche du mois, messe qui manifeste qu’aujourd’hui dans notre Capitale, on n’a pas le droit de mettre dehors sans un véritable effort de concertation, une communauté chrétienne vivante.
Sainte Rita, 27 rue François Bonvin, 75015. Métros : Volontaires, Ségur ou Cambronne, selon les lignes