Le Pape en Suède…Prochainement
publié dans magistère du pape François le 31 octobre 2016
Lettre ouverte de Louis Veuillot au pape François
Il a été une cause immédiate de déchéance intellectuelle et morale.
L’émancipation de la raison humaine par Luther, principe des aberrations philosophiques des temps modernes.
L’émancipation de la raison humaine par Luther, principe des aberrations politiques des temps modernes.
L’émancipation de la raison humaine par Luther, source de désordres sociaux de l’époque contemporaine.
Homélie sur le Christ-Roi
2016
Jésus-Christ, Notre Seigneur, est Roi du Ciel et de la Terre. Cette vérité est suffisamment connue de nous tous pour ne pas être obligé d’insister longuement. Les Mages l’ont confessée le jour de l’Epiphanie. NSJC l’a affirmée également devant Pilate et Pilate, à son tour, devant les Juifs faisant clouer sur la Croix cette inscription, raison de sa condamnation : « Jésus, Roi des Juifs ».
Il est le Créateur de toutes choses. Il est le Rédempteur par son sang qui a coulé sur le bois de la Croix. En tant que Créateur, il est législateur. La loi naturelle qui est inscrite dans tous les cœurs humains venant en ce monde, est son œuvre. Elle doit être suivie. Elle s’exprime d’une manière claire et impérative dans le Décalogue, les commandements donnés par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï. En tant que Rédempteur ; il nous a donné la loi de charité, la loi évangélique, le Sermon sur la Montagne.
La loi naturelle, le Décalogue, la loi de charité, telle fut, jusqu’à la révolution dite française, ce qui inspira la législation des Etats. Ils étaient soumis au Décalogue, à la Loi de l’Evangile. Ils y étaient plus ou moins fidèles, mais ils n’en niaient pas l’existence, ni la force morale.
La rupture avec cette conception « classique » a été brutale à partir du moment où, par l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789, a été instituée une nouvelle définition de la loi: « la loi est l’expression de la volonté générale ». La volonté générale devenait alors seule la loi. Elle faisait seule la loi. Elle emportait tout. Elle est la subversion la plus radicale que l’on puisse imaginer. En ce sens qu’elle ne laisse rien subsister de l’ordre naturel et de l’ordre surnaturel. Elle implique et appelle une barbarie totale, un dénuement moral complet qui ramène l’humanité à l’état qu’a connu « Sodome et Gomorrhe ». On y est !
!
Cette conception de la loi fut condamnée par Pie IX dans son Encyclique Quanta Cura et son Syllabus.
–«la volonté du peuple, manifestée par ce qu’ils appellent l’opinion publique ou d’une autre manière, constitue la loi suprême, indépendante de tout droit divin et humain, et que, dans l’ordre politique, les faits accomplis, par cela même qu’ils sont accomplis ont la valeur du droit».
De cette nouvelle définition, il en voyait les conséquences :
« Or qui ne voit, qui ne sent très bien qu’une société soustraite aux lois de la religion et de la vraie justice ne peut plus avoir d’autre but que d’amasser, que d’accumuler des richesses, et ne suivre d’autre loi, dans tous ses actes, que l’indomptable désir de satisfaire ses passions et de servir ses intérêts ? »
C’était prophétique !
Non ! La loi n’est pas l’expression de la volonté générale ; elle n’est pas l’expression de la conscience collective de l’humanité, de « l’opinion publique ».
La loi est le décalogue, les dix prescriptions morales des Tables de la Loi révélées à Moïse sur le Mont Sinaï.
Elle est La loi d’amour, qui est la loi de NSJC
La loi naturelle est la loi primitivement « non écrite ». Elle fut écrite dans le Décalogue. On lui donne aussi le nom de « commandements » de Dieu. La loi d’amour du Christ n’est pas venue abolir mais parfaire la loi naturelle : sanans et elevans, soignant et élevant ; la loi du Christ guérit la loi naturelle de ses déviations accidentelles et l’élève à l’ordre surnaturel.
L’autorité des lois civiles vient alors de ce qu’elles sont une application concrète de ces lois dont Dieu est l’auteur.
Voilà !
Tel est l’héritage, gardé et transmis qui a fait les nations d’Europe et par elles, l’ordre mondiale, le progrès humain et l’histoire du monde jusqu’à la démission d’un Occident infidèle et débilité, oubliant jusqu’à son visage, qui a laissé la place à la confusion, à la désorientation, à la rencontre de la barbarie. C’est ce qu’annonçait, je l’ai dit plus haut, déjà Pie IX dans Quanta Cura…Aujourd’hui, on assiste à des scènes bien pires qu’à « Sodome et Gomorrhe »…Et c’est un Poutine qui nous rappelle le bien et s’oppose au mal…
Or lorsque l’on vous dit que la loi n’est que « l’expression de la volonté générale » ou « l’expression de la conscience collective de l’humanité » ou l’expression de « l’opinion publique », c’est dire équivalemment que l’humanité ne reconnait plus aucune loi supérieure à l’homme et indépendante de sa volonté. C’est affirmer pour l’homme une indépendance absolue mais insensée. C’est faire de l’homme un Dieu ou vouloir lui donner des pouvoirs divins…
Avec la Révolution dite française, la loi humaine s’est déclarée affranchie de l’obligation d’être une traduction concrète des principes généraux de la loi de Dieu. S’il lui arrive de ne pas la contredire, ce sera par l’effet d’une coïncidence accidentelle et non par l’effet d’une dépendance librement acceptée.
Dès lors, La modernité méconnait entièrement le fait qu’il existe une loi de Dieu énoncée d’une part dans le Décalogue et dans l’Evangile. Elle ne reconnait en somme que des opinions, toutes respectables, mais toutes facultatives ; il n’y a d’obligation morale que subjective, celle que chacun s’est formé selon son expérience et sa réflexion, sa subjectivité. Aucune considération de la loi de Dieu ! il ne peut y avoir de loi commune (il en faut bien en société) que résultant d’un consensus obtenu au bout d’un débat. Ainsi la loi civile est bien l’expression de la volonté générale. Dès lors et il n’existe aucune obligation qui soit supérieure à la loi civile.
Cet état d’esprit, érigé en doctrine, a fini par estomper toute notion d’une loi de Dieu ayant une réalité objective et le caractère d’une obligation morale.
Et de fait, la modernité se rebelle contre le dogmatisme, et finalement n’admet comme loi que la seule rencontre des subjectivités.
La modernité a ainsi perdu la loi naturelle, le Décalogue presque entier et sa signification. Elle a perdu le sens naturel de son obligation objective, immuable, universelle. Et c’est vraisemblablement le sens qu’il faut donner à cet appel au « for interne » dans la résolution finale du Synode du 25 octobre 2015 pour régler les problèmes des mariages de divorcés-remariés.
Là, est le principe de l’hérésie moderne, de ce que l’on pourrait appeler la « dé-création ». Le monde moderne – et il en est peut-être bien ainsi aussi de l’Eglise « moderniste »- vit sans principe et sans principes, il est condamné à mort, nous retournons au néant.
C’est pourquoi sont tellement justes ces paroles de Jean Madiran : « nous vivons quelque chose de beaucoup plus profond qu’une crise politique, intellectuelle ou morale ; de plus profond qu’une crise de civilisation. Nous vivons ce que Péguy voyait naître et qu’il nommait une « décréation ». Dans l’évolution actuelle du monde, on aperçoit la domination à demi souterraine, d’une haine atroce et générale, une haine de la nation, une haine de la famille, une haine du mariage, une haine de l’homme racheté, une haine de la nature créée (NdlR la théorie du genre). La signature devient plus lisible que jamais.(NdlR Le démon, Satan). Il appartient aux autorités temporelles et aux autorités spirituelles de la dénoncer. Leur carence empêche les peuple de la voir » (Dialogue du pavillon bleu. p.149)
Et comment pourraient-elles dénoncer ce mal, ces autorités spirituelles. Elles sont pour beaucoup gagnées par le subjectivisme moderne. L’une d’entre eux et pas des moindres, et cet évêque était à l’époque chargé de la direction doctrinale des travaux de l’épiscopat français, c’était l’évêque de Metz, Mgr Schmit. il affirmait dans son bulletin diocésain, numéro 150 du Ier mai 1968, page 2 : « Le droit naturel est l’expression de la conscience collective de l’humanité ». Nous y sommes ! Mais cette proposition a pour corollaire inévitable : Il n’existe pas de loi (morale) naturelle objective, promulguée par Dieu et inscrite dans la nature de l’homme. Recourrons donc « au for interne » et cela suffit pour régler toutes choses?