Alep en Syrie
publié dans regards sur le monde le 19 décembre 2016
Dans la vieille ville d’Alep les cloches des églises sonnent à toute volée pour fêter la libération
Hier-soir, seulement 5% de la ville d’Alep était encore la proie des islamistes. Les 24 heures du cessez-le-feu décrété par l’armée syrienne qui ont suivi aujourd’hui ne permettront pas aux terroristes de se renforcer puisqu’ils sont totalement coupés de leurs arrières.
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«J’ai décidé que la transaction, qui englobe la fourniture de services de défense aux forces étrangères, irrégulières, ainsi qu’aux groupes ou aux individus engagés dans le soutien et la facilitation des opérations militaires américaines en cours pour lutter contre le terrorisme en Syrie, était essentiel pour les intérêts nationaux des Etats-Unis», a indiqué Barack Obama.
«Certainement, le pire résultat de cette décision serait que ces armes, incluant des missiles sol-air, finissent dans les mains des terroristes. Ce qui bien sûr est une sérieuse menace non seulement pour la région mais aussi pour le monde» a t-il expliqué.
Sergueï Lavrov a déclaré pour sa part que ce renfort US serait sans grands effets à Alep :
«Je ne pense pas que ça changera de façon significative la situation à Alep-est, parce que les rebelles sont encerclés et il est peu probable qu’ils puissent recevoir des renforts».
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Les chrétiens fêtent leur libération
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En effet l’armée syrienne a repris les quartiers chrétiens du centre historique d’Alep, d’où les terroristes ont installé des tunnels qui conduisent à la citadelle toute proche. Cette zone nettoyée, des centaines d’habitants ont descendu la rue Telal jusqu’au quartier de Sleimaniyé pour manifester leur joie et leurs remerciements à l’armée. Les habitants ont aussitôt constitué des «comités populaires» pour empêcher les terroristes de revenir. Des jeunes des quartiers arméniens s’organisent dans la crainte de nouvelles incursions ennemies, prêts à faire appel à l’armée à la première alerte.
L’agence Sana a indiqué que « les entreprises publiques ont été dépêchées immédiatement pour faire les réparations nécessaires et ramener ces quartiers à la vie normale après les avoir nettoyés des terroristes». Par ailleurs l’armée aidée par les Russes a aussitôt entrepris le déminage.
Photo de l’évacuation des civils aujourd’hui.
La Position de la Russie
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Le ministre russe des Affaires Étrangères, Sergeï Lavrov, a déclaré lors d’une conférence de presse:
«Plusieurs de nos collaborateurs, notamment nos partenaires de Paris, ont montré leur profonde inquiétude vis-à-vis de la situation humanitaire dans la ville d’Alep. Pourtant, lorsque nous rappelons concrètement les actions entreprises par la Russie dans la région et demandons à nos partenaires de présenter les actions concrètes menées de leur côté, nous ne recevons aucune réponse», «Beaucoup de nos collègues voient ces réunions de l’OSCE comme une tribune pour accuser Moscou de tous les maux. Ce n’est pas une méthode qui fera de l’OSCE une structure efficace pour parvenir à une amélioration de la situation dans la région.», a déclaré Sergueï Lavrov aux journalistes a l’issue de la 23e réunion du Conseil ministériel de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui se tenait hier 8 décembre à Hambourg.
Le ministre en a profité pour exhorté l’envoyé spécial de l’ONU en Syrie, Staffan de Mistura, de «cesser de saboter les pourparlers de paix de Syrie»; il a déploré le silence de l’Occident sur le bombardement ciblé d’un hôpital mobile dans Alep-Ouest qui a causé la mort à deux médecins russes, et occasionné de nombreux blessés civils, manifestant l’espoir que les coupables soient traduits en justice.
«Nous faisons tout simplement notre travail. Visiblement, cela ne plaît pas à tout le monde et la frappe ciblée contre un de nos hôpitaux en est la preuve. Mais je suis convaincu que toutes les mesures seront prises pour punir les responsables et éviter des attaques similaires à l’avenir», a poursuivi Sergueï Lavrov.
Le 8 décembre, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a annoncé que les forces gouvernementales syriennes avaient suspendu leurs offensives contre les djihadistes à Alep-Est pour effectuer une «énorme» opération d’évacuation des civils. «Des opérations de combat par l’armée syrienne à Alep-Est ont été suspendues. A l’heure actuelle la plus grande opération d’évacuation des civils qui ont souhaité partir est effectuée. C’est une énorme opération. Une colonne de 8 000 personnes évacuées doit marcher cinq kilomètres», a-t-il déclaré.
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Dernière minute:
« Les troupes gouvernementales et les milices populaires poursuivent la libération des quartiers est de la ville d’Alep », a déclaré vendredi lors d’un point de presse Sergueï Roudskoï, chef du Commandement opérationnel principal de l’État-major général des Forces armées russes. « Au cours de l’offensive réussie, les terroristes ont été délogés de 52 quartiers d’Alep-Est. Rien que sur les quatre derniers jours, le territoire contrôlé par les djihadistes s’est rétrécie d’un tiers. L’armée syrienne contrôle désormais 93 % du territoire de la ville ».
Plus d’un millier de terroristes ont quitté Alep de leur plein gré, la plupart ont été amnistiés, a poursuivi M. Roudskoï. « Au total, 1 096 djihadistes ont quitté Alep de leur plein gré, parmi lesquels 953 ont été amnistiés. Quant aux autres, leur cas est en cours d’examen. Ainsi, le gouvernement syrien s’acquitte pleinement de ses obligations de faire en sorte que les participants de groupes armés illégaux retrouvent une vie normale ». Sputnik
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