Un drame se prépare dans l’Église pour 2017
publié dans magistère du pape François, regards sur le monde le 22 décembre 2016
L’ultimatum du Cardinal Burke à propos d’Amoris Laetitia
Lors d’un entretien à Lifesitenews, site web pro-vie américain, le cardinal Burke, patron de l’ordre de Malte, est revenu sur les dubia envoyés au pape et a lancé un semblant d’ultimatum : si le pape ne répond pas aux cinq dubia sur l’exhortation Amoris Laetitia, il sera procédé à une « correction formelle » du pape, certainement après les fêtes de Noël.
« Les dubia doivent recevoir une réponse, a expliqué au journaliste le cardinal romain, parce qu’ils concernent les fondements mêmes de la vie morale et de l’enseignement constant de l’Église à l’égard du bien et du mal, à l’égard de diverses réalités sacrées comme le mariage et la sainte communion et ainsi de suite. »
Mgr Raymond Burke a également spécifié que le schéma de « la correction » était très simple : « Ce serait direct, de même que les dubia, mais dans ce cas-ci il n’y aurait pas de questions à soulever, il s’agirait de confronter les déclarations confuses d’Amoris Laetitia avec l’enseignement constant et la pratique de l’Église. »
Le patron de l’Ordre de Malte appelle la procédure de « correction d’une erreur d’un pontife » « un moyen pour sauvegarder son office et l’exercice de celui-ci. »
La suite l’année prochaine…
Francesca de Villasmundo
Le Vatican sur une trajectoire de collision en 2017
La résistance aux dérives papales vient, cette fois-ci, de l’intérieur de l’Église.
Il semble qu’une crise sérieuse soit en fermentation au Vatican, avec une montée des tensions entre le pape François et plusieurs cardinaux. Certes, l’Église a toujours été en crise, et avant même d’exister, à l’époque de saint Jean-Baptiste emprisonné, elle paraissait déjà compromise… Ces dernières décennies, la situation a empiré avec le fameux concile Vatican II, qui fut suivi d’une réforme « protestantifiante » de la messe catholique. Même si ce concile est un objet historique sans doute complexe à cerner dans ses événements et ses buts, le résultat pratique visible est globalement désastreux, en termes de fréquentation des églises, par exemple. À l’époque, la résistance fut très faible, hormis le cas bien connu de Mgr Lefebvre, qui fut in fine contraint de créer un organe nouveau – la Fraternité Saint-Pie-X – pour pérenniser la messe catholique traditionnelle (pléonasme).
Si on récapitule les épisodes récents, après la démission inattendue de Benoît XVI, un certain Bergoglio est devenu pape sous le nom de François, qui décidément ne réussit pas très bien à ceux qui le portent ces derniers temps. Au début, on ne savait pas trop où se situait le pape François sur le plan doctrinal. Sa communication était brouillonne, mal préparée et fréquemment contradictoire, un coup dans le zig moderniste, un coup dans le zag conservateur. Mais, peu à peu, il est apparu comme un « progressiste », comme on dit, et même progressiste jusqu’à troubler plus d’un. C’est ce qui fait de plus en plus débat.
Mais la résistance aux dérives papales vient, cette fois-ci, de l’intérieur de l’Église.
Une poignée de cardinaux, qui seraient suivis discrètement par 20 ou 30 autres, ont soumis leurs dubia (doutes) au pape, concernant cinq points précis à éclaircir, au sujet de son exhortation post-synodale Amoris lætitia, qui tend à embrouiller les notions de péché, d’adultère, de communion, de mariage, etc. Plusieurs esprits éminents ont déjà explicitement montré du doigt les failles béantes du texte, en rupture manifeste avec l’enseignement catholique. D’abord émis en secret, les dubia ont été rendus publics le 14 novembre 2016. Première étape vers la collision.
Faute de réaction autre que le mépris et une crispation autoritaire, d’autant plus étonnante chez ce pape qui se veut ouvert à un gouvernement plus collégial, les cardinaux ont prévu de passer au cran suivant. Après les fêtes de Noël et de l’Épiphanie, ils émettront ce que le jargon procédural appelle un « acte de correction formelle ». Ce sera, évidemment, une sorte d’humiliation. Mais une clarification salutaire par rapport à la division délétère qui mine l’Église.
À mon avis, il est déjà possible d’affirmer que ce pape François ne laissera pas un bon souvenir dans l’histoire de l’Église. Espérons que les papes suivants seront meilleurs. Prions que cela advienne rapidement.