« EN FRANCE, LES CHRETIENS AUSSI ONT LE DROIT AU RESPECT »
publié dans flash infos le 23 décembre 2009
Profanation de la chapelle St-Pierre de Mahalon : communiqué de Mgr Le Vert
« EN FRANCE, LES CHRETIENS AUSSI ONT LE DROIT AU RESPECT »
Communiqué de Monseigneur Jean-Marie LE VERT, évêque de Quimper et Léon, à propos de la profanation de la chapelle St Pierre de Mahalon
27 novembre 2009
Le 14 juillet dernier, une profanation d’une rare gravité et d’une grande violence a été perpétrée dans la chapelle St Pierre de Mahalon, au cours d’une manifestation culturelle organisée par l’association « L’Art à la Pointe », dans le cadre de « Cap accueil ». Deux personnes présentant leurs « performances », un homme et une femme, sont montés sur l’autel, se sont totalement dénudés et ont dansé sur cet autel, devant plusieurs personnes présentes, dont des enfants et des jeunes. Cet acte odieux pour la conscience et la sensibilité des catholiques, pour qui l’autel est le lieu le plus sacré d’une église, puisqu’y est célébré l’acte central de la foi catholique qu’est l’Eucharistie, a profondément scandalisé des croyants comme des non-croyants, d’autant plus qu’il semblerait qu’il ait été prémédité.
Devant le scandale public et le large écho récent dans différents médias (presse, radio, Internet), l’Eglise catholique qui est en Finistère ne peut pas ne pas réagir. En France, les chrétiens ont le droit d’être respectés dans leur foi et leur sensibilité, comme n’importe quel autre citoyen ou croyant ! On n’ose imaginer l’ampleur qu’aurait prise un tel acte s’il avait été commis dans une mosquée ou dans une synagogue…
L’association « Art à la Pointe » a présenté ses excuses : elles ont été acceptées, le diocèse de Quimper et Léon reconnaissant que, pour une part, cette association avait été elle-même victime de cette malveillance.
Pendant plusieurs semaines de réflexion et de consultation, il a été recherché une réaction ajustée et équilibrée. Tout ce temps a été nécessaire pour ne pas réagir sous le coup de l’indignation et de la passion. La décision prise l’a été en lien avec le Conseil épiscopal, les prêtres et les équipes de fidèles responsables sur les paroisses du doyenné du Cap-Sizun – Douarnenez – Plogastel-Saint-Germain. Cette décision veut montrer que l’Eglise catholique du Finistère n’est pas fermée à la tenue ponctuelle de manifestations culturelles dans les chapelles, mais qu’elle demande expressément que celles-ci soient tenues dans le respect du Droit français et du caractère sacré d’une église.
C’est pourquoi il a été décidé un moratoire d’un an de toutes les expositions relevant d’Art à la Pointe, et des manifestations culturelles qui y sont attachées, dans les chapelles et églises du doyenné du Cap-Sizun – Douarnenez – Plogastel-Saint-Germain. Nous demandons que ce laps de temps jusqu’à l’été 2011 soit mis à profit pour que les différents partenaires de ces manifestations (paroisses, communes, associations culturelles, commission diocésaine d’Art sacré) puissent réfléchir à une nouvelle manière de faire pour organiser des expositions.
Ce nouveau processus devra tenir compte de ce qui a été dit dans la convention signée entre l’Association des Maires du Finistère et le diocèse de Quimper et Léon le 4 septembre 2007, et ce qui figure dans le Directoire diocésain sur l’usage culturel des églises et chapelles publié le 8 septembre 2009. Toutes les précautions nécessaires devront être prises pour que de telles profanations ou autres abus ne se reproduisent plus. Sinon, la collaboration avec telle ou telle association culturelle pourrait être définitivement suspendue.
Une célébration de réparation aura lieu dans la chapelle St Pierre de Mahalon ; la date en sera fixée ultérieurement.
Enfin, le diocèse se réserve le droit d’éventuelles poursuites judiciaires à l’encontre des auteurs de cette profanation.
Espérant que cette décision permettra d’assainir la situation et apaisera les cœurs de ceux qui ont été scandalisés par cet acte inqualifiable, nous redisons notre volonté de collaborer à la promotion de la Culture dans notre département, sachant que cette promotion ne peut se faire n’importe comment ni à n’importe quel prix, ne serait-ce que pour le bien de l’Art et des artistes.
+ Jean-Marie Le Vert
Evêque de Quimper et Léon