En l’honneur de saint Joseph.
publié dans la doctrine catholique le 20 mars 2017
Soure : Correspondance européenne | 332)
Anniversaires : c’est le temps de saint Joseph, patron de l’Eglise et de la famille
Célébrer la fête de saint Joseph le 19 mars (qu’introduisirent d’abord les moines bénédictins en 1030, puis les Servites en 1324 et les Franciscains en 1399, avant qu’elle soit finalement promue par les papes Sixte IV et Pie V et rendue obligatoire en 1621 par Grégoire XV) signifie rendre un honneur liturgique au Patron universel de l’Eglise et à l’avocat de la famille. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons prier et implorer son intercession tant pour l’une que pour l’autre. A la Vierge Marie, on rend le culte d’hyperdulie (au-dessus de tous les saints), tandis qu’à saint Joseph, on rend le culte de protodulie (premier parmi tous les saints).
Ce fut toujours à saint Joseph que sainte Thérèse d’Avila confia la résolution de ses problèmes et soucis et jamais il ne la déçut. La mystique espagnole laissa cet écrit : « A d’autres saints, il semble que Dieu ait accordé de nous secourir en telle ou telle nécessité, tandis que j’ai expérimenté que le glorieux saint Joseph étend son patronage sur toutes les nécessités. En cela le Seigneur veut nous faire comprendre que comme il lui fut lui-même soumis sur la terre, où en tant que père putatif il pouvait lui donner des ordres, ainsi également au ciel il fait tout ce qu’il lui demande ». Ainsi,« toute grâce qu’on demande à saint Joseph sera certainement accordée. Ceux qui veulent essayer, peuvent le faire pour s’en persuader », en effet, « j’ai vu clairement que son aide fut toujours plus grande que celle que j’aurais pu espérer » (Vie, VI, 5-8).
Comment l’implorer dans les nécessités ? L’Eglise invite à le prier, en pratiquant la dévotion du Saint Manteau de Saint Joseph (qui remonte au 22 août 1882, quand l’approuva l’Archevêque de Lanciano, Mgr Francesco Maria Petrarca : des oraisons à réciter pendant 30 jours consécutifs en souvenir des 30 années que passa saint Joseph en tant que chaste époux de la Très Sainte Vierge, aux côtés et à la garde de Jésus). Un Manteau qui pourrait nous obtenir beaucoup en cette année du centenaire de Notre-Dame de Fatima, parce que, précisément à Fatima, saint Joseph aussi apparut. C’était le 13 octobre 1917, la dernière des apparitions mariales à la Cova d’Iria. Il pleuvait des trombes. Sœur Lucie racontera : « Arrivés à la Cova da Iria, près du chêne vert, poussée par un mouvement intérieur, je demandais à la foule de fermer les parapluies pour réciter le chapelet. Peu après, nous avons vu le reflet de la lumière et, ensuite, Notre Dame au-dessus du chêne vert » (Quatrième Mémoire de Lucia dos Santos, in A.M. Martins S.j., Documentos. Fátima, L.E. Rua Nossa Senhora de Fátima, Porto 1976, p. 349). « – Que voulez-vous de moi ? – Je veux te dire qu’on fasse ici une chapelle en mon honneur. Je suis Notre-Dame du Rosaire. Que l’on continue à dire le chapelet tous les jours » (Ivi, p. 349 ; 351).
C’est alors que Lucie demanda si elle pouvait guérir des malades et convertir des pécheurs, et la Madonne lui répondit que tous n’auraient pas reçu la grâce : « Il faut qu’ils se corrigent, qu’ils demandent pardon de leurs péchés. Et, prenant un air plus triste : Qu’ils n’offensent plus Dieu, Notre Seigneur, qui est déjà trop offensé » (Ivi, p. 351). Puis la Vierge Marie ouvrit les mains, d’où sortait de la lumière, et les fit se refléter et se projeter dans le soleil. Lucie cria alors à tous de regarder l’astre dans le ciel. Tandis que Notre-Dame s’élevait en les quittant, le reflet de sa lumière continua à se projeter dans le soleil. Et près du soleil apparurent aux voyants : saint Joseph, l’Enfant-Jésus, la Vierge Marie, vêtue de blanc avec un manteau bleu. Saint Joseph et l’Enfant-Jésus bénissaient le monde : la Sainte Famille se présenta dans sa splendeur céleste pour assurer sa protection à la terre. Puis Marie devint la Vierge des Douleurs, sous un aspect similaire à celui de la Vierge du Carmel. Suivit le miracle de la danse du soleil.
Père attentionné et diligent, saint Joseph, contrairement à la façon dont le présente une certaine littérature moderniste qui ne le montre que sous l’aspect d’un homme tendre, fut très fort et courageux (si l’on pense qu’il prit pour épouse, contre son honneur public, la Vierge Marie qui attendait l’Enfant-Jésus, si l’on pense à la fuite en Egypte…) et fut un homme mystique, étant donné qu’en plusieurs occasions il eut le privilège de connaître la volonté de Dieu par la voix des anges. Si les croyants et principalement ceux qui sont purs de cœur et donc dans la grâce de Dieu invoquent saint Joseph, qui fut investi d’une si haute dignité et responsabilité de chef de la Sainte Famille, protégeant son épouse et le Fils de Dieu, il n’abandonnera pas l’Epouse du Christ aux péchés et aux erreurs de notre époque, tant du clergé que des civils. Recourir à lui signifie se confier au juste défenseur céleste.
Le Bienheureux Pie IX, le 8 décembre 1870, quand il proclama saint Joseph patron de l’Eglise universelle dit : «De même que Dieu établit le Patriarche Joseph, fils de Jacob, gouverneur de toute l’Egypte, pour assurer au peuple le froment nécessaire à la vie, ainsi, lorsque furent accomplis les temps où l’Eternel allait envoyer sur la terre son Fils unique, pour racheter le monde, il choisit un autre Joseph dont le premier était la figure ; il l’établit seigneur et prince de sa maison et de ses biens ; il commit à sa garde ses plus riches trésors».
De même Léon XIII, dans l’encyclique Quamquampluries du 15 août 1889, affirme : «Ces considérations sont confirmées par l’opinion qu’un grand nombre de Pères de l’Église ont admise et à laquelle acquiesce la sainte liturgie elle-même, que ce Joseph des temps anciens, fils du patriarche Jacob, fut la figure du nôtre, et, par son éclat, témoigna de la grandeur du futur gardien de la divine famille». Cette même interprétation fut exprimée par Pie XII quand il institua la fête de saint Joseph artisan en 1955. Puisse le paternel descendant du Roi David insuffler aux responsables terrestres de l’Eglise et aux parents un peu de son courage viril, fruit de sa Foi inébranlable. (Cristina Siccardi)