La Revue Item - « La Tradition sans peur »
Suivez les activités de l'Abbé Aulagnier
Entraide et Tradition

Les présidentielles. Deuxième tour.

publié dans regards sur le monde le 1 mai 2017


Macron-Le Pen : rien n’est joué !

 

Lors du referendum portant sur la Constitution européenne, les sondages, pour la plupart des instituts, donnaient le ré- sultat suivant le 3 mars 2005 : 68% pour le oui, 32% pour le non. Une semaine plus tard, le 10 mars, brutale chute du oui descendu à 54% contre 44% pour le non. Résultat final, deux mois après: 45,33% pour le oui et 54,67% pour le non.

 

Nous avions pourtant subi alors une débauche inouïe de propagande pour le oui, gauche et droite mêlées ; Hollande, premier secrétaire du PS, faisait la une de Paris Match avec Nicolas Sarkozy, patron du RPR. Tous les quotidiens, du Figaro à Libération, en passant par Le Monde et de nombreux journaux de province militaient pour le oui, tout comme les syndicats, le Mrap, la Licra, sans compter les « penseurs » subventionnés et autres soixante-huitards rhumatisants reverdis pour l’occasion.

 

C’est à cela que nous songeons en constatant la ruée vers Macron s’amplifier chaque jour au point que l’on peine à dénombrer les ralliements ! Fillon vote « Emmanuel Hollande », tout comme Sarkozy, Hollande, Cambadélis, le Figaro, Le Monde, etc. Zidane, grande conscience footballistique, est aussi contre Marine Le Pen tandis que l’annexe française des Frères musulmans l’UOIF (devenue « Musulmans de France » !) appelle à voter pour son ami, Macron. Sans compter tous les « aficionados » sacrifiant à la macrolâtrie sur l’autel de la finance le temps des élections, qui s’estiment investis d’une mission sur tous les nouveaux réseaux sociaux d’internet. Ce sont les mêmes contre les mêmes qu’en 2005 ! Aujourd’hui, comme hier, c’est la France d’en bas qui ne veut plus de la France d’en haut.

 

Les victimes de la mondialisation sont crosse en l’air contre ses bénéficiaires dont Macron est le nouveau héraut. Les premiers votent Le Pen, les seconds, Macron : c’est flagrant dans le nord de la France, tandis que Paris, qui est aussi la capitale des bobos, n’a donné, en moyenne que 5% des voix à Marine Le Pen attestant que la gauche a expulsé le peuple de Paris vers de lointaines banlieues. Cela veut dire que rien n’est joué entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Elle refait peu à peu son retard. Une semaine avant l’élection Macron tombe à 59% et Le Pen monte à 41%. Et nul ne peut pré- dire jusqu’où elle ira après le ralliement de Dupont-Aignan.

Il est certain que la campagne de son rival a mal démarré ! Dans son discours du 23 avril, il a enjambé le second tour en dressant les contours de la majorité parlementaire souhaitée alors qu’il n’a pas encore de majorité présidentielle ! Comme si la victoire lui était acquise ! Rien n’horripile plus l’électeur que ce triomphalisme prématuré qui tient pour quantité négligeable son vote. Tout comme la fête à la Coupole, cette brasserie très chic du quartier Montparnasse chère aux « couguars » en mal de jeunes éphèbes à la recherche de généreux… mécènes. Pour arroser la peau de l’ours, après un cortège triomph dans les rues de la capitale, le champagne, sur le compte du déjà président-banquier, y coula à flot avec Attali, Minc, Line Renaud, Orsenna, Cohn-Bendit et autres personnalités du Tout-Paris politico-médiatique, un monde étranger au peuple et qui est celui dans lequel Emmanuel Macron est comme un poisson dans les bulles du champagne de la Rotonde, car c’est le sien. Il y avait donc là Jacques Attali, conseiller de Mitterrand, survivant de l’ère mitterrandienne, qui n’a vu qu’une « anecdote » dans la délocalisation de l’usine Whirpool, laissant plus de 240 salariés – sans compter les sous-traitants – sur le tapis ! C’est que, comme Macron, il raisonne en termes macro-économiques, à l’échelle du monde ; il ne s’intéresse donc pas à cette péripétie provinciale qui est pourtant un drame pour des centaines de foyers.

 

Parmi les politiques, il y a ceux qui cherchent à se recaser, craignant de perdre leur siège ou espérant se recycler dans la nouvelle majorité de Macron. Baroin, Le Maire, Estrosi, Bertrand ont déjà fait des offres de service, prêts à « faire don de leur personne » – comme disait le Maréchal Pétain, pour un maroquin, à défaut de pouvoir viser la cohabitation sous une présidence Macron ! L’ancienne présidente du Medef (et présidente de l’IFOP…) Laurence Parisot, s’est déclarée disponible pour… Matignon ! Ce serait pourtant difficile à avaler pour les ouvriers ouvriers de Whirpool.

 

Rien n’est joué, disions-nous, d’autant qu’une certaine union des droites tend à se réaliser autour de Marine Le Pen. Cette figure du gaullisme historique – et naguère mentor de Jacques Chirac et conseillère de Georges Pompidou – qu’est Marie-France Garaud (84 ans) l’a rejointe : voilà qui devrait convaincre des gaullistes réticents à voter pour la candidate nationale.

 

Saluons le courage de Nicolas Dupont-Aignan, en acceptant la place de chef de gouvernement, il a mis l’intérêt de la patrie au-dessus de ceux de son parti en signant un contrat de gouvernement avec Marine Le Pen. Sans compter des Républicains de moindre notoriété comme le maire LR de Wissous qui votera Marine et Françoise Hostalier, secrétaire d’Etat du gouvernement Juppé en 1995 ; d’autres suivront.

 

On n’attend plus que Philippe de Villiers, ancien sous-préfet, député, président du conseil général de la Vendée, créateur du Puy-du-Fou et ardent défenseur des chrétiens d’Orient qui affirmait lors d’un meeting avec Marine « Aujourd’hui, il y a un danger mortel pour notre pays, gravement menacé, tant du point de vue de son identité, que de sa souveraineté. » L’ex secrétaire d’état à la Culture semble encore hésiter.

 

(Source Bulletin d’André Noël.  n° 2115)

Revue-Item.com

 

 

partager cette page

bookmark bookmark bookmark bookmark bookmark bookmark bookmark bookmark