La gendarmerie, la Police et l’Armée…Coupes sèches dans leur budget…
publié dans regards sur le monde le 17 juillet 2017
Les crédits de la police pour les « migrants » !
Pour tenter de contenir le déficit budgétaire, le gouvernement, en la personne du ministre des Comptes publics, le Républicain (?) Gérald Darmanin, fait la chasse aux économies. Avec d’autant plus d’ardeur qu’à la découverte de la facture impayée laissée par Hollande s’ajoute le coût des promesses de Macron et des dépenses nouvelles qui s’annoncent au fil de l’actualité.
C’est ainsi qu’il a expliqué que, à cause de « la hausse constatée des flux de demandeurs d’asile », des crédits supplémentaires « sont nécessaires dans les plus brefs délais afin d’éviter une rupture de trésorerie. » Mais où trouver ces crédits ? En période de disette budgétaire, la méthode est connue, on déshabille Pierre pour habiller Paul.
Seulement voilà : le Pierre que l’on dépouille, révèle le ministre, ce sont la gendarmerie et la police, lesquelles verront leur budget amputé respectivement de 90 et 110 millions €, ce que Darmanin annonce sans émotion particulière alors que la sé- curité des Français est prétendument la priorité de Macron!
Et Paul, ce sont ceux qui ont violé nos frontières et nos lois, faux réfugiés politiques et vrais migrants économiques, au sein desquels se cachent probablement des djihadistes prêts à ré- pandre la terreur et que policiers et gendarmes doivent combattre. Ils auront moins de moyens pour le faire alors qu’ils en réclament davantage et ce, à juste titre. G.B.
(Source Le Bulletin d’André Noël)
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Le général P. de Villiers contre Macron
On a coutume d’appeler l’armée « la grande muette » car les officiers sont tenus au devoir de réserve qu’ils observent d’ordinaire, sachant que « la discipline est la force des armées ». Néanmoins, de hauts gradés, mais dont il faut observer qu’ils appartiennent au cadre de réserve, s’expriment parfois ouvertement, à leurs risques et périls, tel le général Piquemal qui s’est vu interdire le port de l’uniforme pour avoir participé et pris la parole lors d’une manifestation anti-migrants à Calais. Une dé- cision inique frappant un soldat qui s’est couvert de gloire au service de la patrie.
Mais, cette fois, c’est un gradé en exercice et même le plus haut gradé du pays qui s’est vertement exprimé en prenant position contre une décision du chef de l’Etat et chef des Armées. Il s’agit du général cinq étoiles Pierre de Villiers (frère de Philippe de Villiers) âgé de 58 ans, chef d’état-major des Armées depuis le 15 février 2014.
Réagissant à la réduction de 850 millions € dans le budget « Mieux vaut être informé d’une réalité si déplaisante so it-elle qu’être dupe des apparences dont on voudrait la parer » de la défense 2017, il a protesté en ces termes virils : « Je ne vais pas me faire baiser ». C’est évidemment un langage que l’on entend plus fréquemment dans les chambrées qu’à l’Elysée depuis le général Bigeard … « Je ne pourrai plus regarder mes gars dans les yeux si on réduit encore nos moyens » en ajoutant : « On a déjà tout donné, tout donné. Beaucoup de jeunes sous-officiers n’arrivent même plus à se loger. » Ces 850 millions € représentent 20% du plan d’économie présenté par le ministre des Comptes publics. C’est donc la Défense qui en supportera le plus lourd alors que l’on avait cru, eu égard à l’état de guerre contre le terrorisme, que son budget serait pour le moins « sanctuarisé ». Ces 800 millions € d’économies sont à mettre en parallèle avec les 1,5 milliard € que le gouvernement a décidé de consacrer au renflouement d’Areva dans le cadre du « plan de refondation de la filière nucléaire française », filière que Nicolas Hulot entend mettre à mal en supprimant 17 centrales nucléaires.
Dure est la chute pour cet officier Saint-Cyrien à la carrière prestigieuse qui a cru qu’Emmanuel Macron, après des années de rigueur pour nos armes, allait leur donner les moyens, tant pour le matériel que pour le personnel, d’accomplir efficacement des missions toujours plus nombreuses,
Dans son programme, Emmanuel Macron ne promettait-il pas en effet : « Nous augmenterons les moyens de nos armées. Nous mobiliserons 2% du PIB – 3% sous Mitterrand – qui serviront à renouveler les avions ravitailleurs, à moderniser les blindés de l’armée de terre, ainsi que la flotte de surface de notre marine nationale. » ? Pour un soldat, le respect de la parole donnée a de la valeur, contrairement à celle des hommes politiques.
Le chef de l’Etat lui a vivement répliqué ou, comme le disent les gazettes, il l’a « recadré » en commettant toutefois une erreur de fait. Dans l’enceinte de l’hôtel de Brienne, siège du ministère de la défense, il a répondu en ces termes: « Il ne m’a pas échappé que ces derniers jours ont été marqués par de nombreux débats sur le budget de la Défense. Je considère, pour ma part, qu’il n’est pas digne d’étaler certains débats sur la place publique. J’ai pris des engagements. Je suis votre chef. Les engagements que je prends devant nos concitoyens et devant les armées, je vais les tenir. Et je n’ai à cet égard besoin de nulle pression et de nul commentaire.» Il a rappelé ainsi au général de Villiers qu’il est aussi son supérieur, ce que l’intéressé n’avait évidemment pas oublié. N’était-ce pas précisément parce qu’il est le chef qu’il en a appelé à lui pour refuser cette scandaleuse coupe claire ?
Toutefois le chef de l’Etat est dans l’erreur quand il déplore que le débat ait été mis par le général « sur la place publique ». Pierre de Villiers est un homme bien éduqué et jamais, en public, il ne se serait exprimé en des termes pour le moins familiers, si ce n’est vulgaires. C’est dans le cadre d’une audition de la commission de la Défense où les parlementaires lui avaient demandé d’être entendu à huis-clos. Ses travaux sont confidentiels, couverts par le secret-défense puisque, dans cette commission, sont évoqués des sujets intéressant la sécurité nationale qui ne sauraient tomber dans une oreille ennemie. Il a donc parlé en toute confiance, sans circonlocutions diplomatiques, comme un militaire dont les propos sont d’ordinaire directs, sinon il aurait fait carrière au Quai d’Orsay… Alors que c’est lui, Macron, un civil président de la République, sans expérience militaire, qui a, pour se défendre, porté le débat dans l’arène médiatique au lieu d’utiliser les salons feutrés de l’Elysée. Il y a donc eu fuite et ce qui devait rester dans l’enceinte parlementaire s’est répandu dans la sphère publique. Un homme politique aurait démenti ou aurait expliqué qu’on l’avait mal compris, que ce n’est pas ce qu’il voulait dire, et patati et patata, je t’embrouille. Pas notre homme, qui assume et confirme publiquement ce qu’il a dit dans le cadre de la commission.
Sur la baisse de 800 millions € en 2017, le chef de l’Etat s’est justifié en expliquant que c’est le prélude à une hausse du budget en 2018, accomplissant ainsi sa promesse électorale. Il est évidemment curieux et à tout le moins paradoxal de diminuer des crédits pour mieux les augmenter quelques mois plus tard ! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? En fait, il se murmure que Macron, le banquier, voulait bel et bien priver nos armées de ces 800 millions € mais que, devant la levée de boucliers des militaires – le général de Villiers n’est pas seul !– il y a renoncé et a trouvé ce subterfuge pour revenir sur sa décision. C’est la deuxième fois qu’il opère un tel revirement !
La semaine dernière, nous avons montré comment le gouvernement renonçait à mettre en œuvre les baisses d’impôts prévues pour 2018 en les renvoyant aux calendes grecques. Voyant les dégâts dans l’opinion et même dans sa majorité, il y a renoncé et affirmé qu’il accomplira ce à quoi il s’est engagé dans les délais promis. On verra bien ce qu’il en sera…
Quant au sort du général de Villiers, le premier ministre, répondant à un journaliste, a affirmé : « Bien sûr, il reste chef d’état-major des Armées ! », comme si cela allait de soi ! En réalité, son limogeage aussitôt après son esclandre aurait fait mauvaise impression sous un président qui se réclame de la « bienveillance ». Mais sa mise à la retraite anticipée pourrait être décidée dans quelques mois quand la tempête médiatique sera apaisée. Il se dit aussi que le général, insulté de cette manière, n’offrirait pas ce plaisir au président et qu’il présenterait sa démission sous peu… s’il n’obtient pas, lors de son prochain entretien vendredi 21 juillet à 18h les crédits nécessaires pour la sécurité et le bien-être de ses troupes.
L’Etat dépense actuellement : 1,1 milliard d’€ pour l’Aide médicale d’Etat (AME), soit 32% d’augmentation depuis 2009 (Figaro 3/11/16) et deux milliards € par an pour le droit d’asile (suivant la Cour des comptes) mais… 857 millions € seulement pour nos soldats. Cherchez l’erreur.
(Source: Bulletin d’André Noël)