Encore un nouveau scandale à Rome: l’accord (imminent) entre Rome et le parti communiste, persécuteur des chrtéiens
publié dans nouvelles de chrétienté, regards sur le monde le 18 février 2018
Accord imminent de Rome avec Pékin sur le dos de l’Eglise clandestine persécutée
« J’ai rencontré une Chine extraordinaire. Ce que les gens ne savent pas, c’est que le principe chinois central c’est : travail, travail, travail. Il n’y a rien d’autre et, au fond, comme disait Saint Paul : que celui qui ne travaille pas ne mange pas non plus. » Et encore : les Chinois sont ceux qui « en ce moment » « mettent le mieux en pratique la doctrine sociale de l’Église. » Qui donc parle ainsi de la Chine et des Chinois ? C’est un membre de la curie romaine, proche du pape François, le pré- fet de l’Académie Pontificale des Sciences, Mgr Marcelo Sanchez Sorondo. De retour de Chine, il ne peut contenir son enthousiasme pour le régime communiste. Communiste ? A peine ! En tout cas, il vaut mieux que celui des Etats-Unis: « L’économie ne domine pas la politique, comme c’est le cas aux Etats-Unis. La pensée libérale a évacué la notion de bien commun en prétendant qu’il s’agissait d’une idée vide. Au contraire, les Chinois cherchent le bien commun et subordonnent toute chose à l’intérêt général. C’est Stefano Zamagni qui me l’a assuré, c’est un économiste traditionnel, très apprécié depuis longtemps, par tous les papes. » Incroyables propos d’un officiel du Vatican dont l’excès dans le dithyrambe pour un régime persécuteur des chrétiens en général et des catholiques en particulier a un objectif: justifier l’accord entre Rome et Pékin voulu par le pape François. La signature est imminente, peut-être sera-ce fait au moment où vous lirez ces lignes. Cet accord avalise ni plus ni moins la nomination par les dirigeants communistes d’évêques de « l’Eglise patriotique » schismatique et soumise au pouvoir rouge. Rappel doctrinal et historique : en Chine, comme en URSS, comme dans tous les états communistes, tous les mouvements, associations, groupement divers et communautés religieuses doivent avoir un « noyau dirigeant » émanant du parti tout puissant. A ce titre, le parti tolère les églises dès lors qu’elles sont sous son contrôle et qu’elles soutiennent le régime. Or, dans l’Eglise catholique, les évêques ne sont soumis qu’à Rome. Ce qui est insupportable pour les communistes qui, en 1957, ont créé « l’Eglise catholique patriotique » inféodée au pouvoir, constituée d’agents communistes et de catholiques naïfs ou apostats. Pie XII condamna bien évidemment cette Association en ces termes: « Sous le fallacieux prétexte de patriotisme, l’Association veut avant tout conduire graduellement les catholiques à donner leur adhésion et leur appui aux principes du matérialisme athée, négation de Dieu et de toutes les valeurs spirituelles. » Jean XXIII lui-même évoquera lors d’un consistoire secret en 1958 un « schisme » en Chine. Rome, depuis 1951, avait donc toujours soutenu l’Eglise clandestine. Ces papes ont sans cesse réaffirmé que tous les actes des évêques de l’Eglise patriotique sont invalides. Ceux, des catholiques qui ne voulaient pas se soumettre ont été ou sont atrocement persécutés. Des dizaines de milliers de catholiques (évêques, prêtres, laïcs) ont été tués ou enfermés, torturés dans des camps de concentration. Rien qu’en 2015, 1.200 croix ont été abattues ainsi que 35 lieux de culte, c’est le résultat de la campagne antichrétienne dans la province du Zhejiang. Depuis le 1er février 2018, toutes les églises non officielles (catholiques et protestantes) ont été fermées et six millions de fidèles sont sans lieux de culte. L’accord avec le Vatican prévoit que le pape reconnaisse sept évêques désignés par les communistes. Pékin assure qu’il a laissé le libre choix au Vatican parmi la liste d’une vingtaine de noms…établie par le gouvernement! Les catholiques résistent héroïquement grâce aux évêques et aux prêtres de l’Eglise clandestine dont le moins que l’on puisse dire c’est qu’actuellement ils nourrissent amertume et colère. Le cardinal Zen de l’Eglise clandestine a déclaré : « Nous savons qu’en Chine le pouvoir athée a toujours voulu avoir la pleine maîtrise des religions. Mais aujourd’hui l’autorité de l’É- glise nous dit de changer d’orientation. Ce qui était déclaré opposé à la doctrine et à la discipline de l’Église va devenir légitime et normal, et chacun devra obéir à des évêques qui étaient jusqu’à aujourd’hui illégitimes et même excommuniés. » Le pape lui a ordonné de se taire et de se soumettre « au nom de l’obéissance filiale. » Filiale ? Quel père peut demander à un fils de se soumettre à son bourreau ? On imagine mal, le premier pape, saint Pierre, négociant un compromis avec Né- ron ou essayant de tenir la balance égale entre le lion et le martyr…
(Source Le Bulletin d’ André Noêl)