Hymne des Laudes II du dimanche au temps de la Septuagésime.
publié dans couvent saint-paul le 3 mars 2019
Hymne des laudes II du dimanche
T 3
« Aeterne rerum conditor »
Puisque je commente ces psaumes de Laudes II au temps de la septuagésime, je vous donnerai l’hymne de ce temps liturgique. C’est en effet l’hymne « aeterne rerum conditor » que l’on dit en cette période.
« Aeterne rerum conditor, Noctem diemque qui regis, et temporum das tempora, ut alleves fastidium
« Eternel Créateur du monde, qui régissez la nuit et le jour et donnez aux heures leur variété pour alléger notre ennui »
Cette hymne, dans cette première strophe, s’adresse au Créateur de l’univers, à Dieu : « Aeterne rerum conditor », « Eternel Créateur du monde. C’est en effet Lui qui a tout créé, et le monde et dans ce monde la nuit et le jour et la variété des temps et des saisons. C’est le récit de la Genèse qui nous l’enseigne : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et vide ; les ténèbres couvraient l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. Dieu dit : » Que la lumière soit ! » et la lumière fut. Et Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière et les ténèbres. Dieu appela la lumière jour, et les ténèbres Nuit.
Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le premier jour.
Dieu dit : » Qu’il y ait un firmament entre les eaux, et qu’il sépare les eaux d’avec les eaux. « Et Dieu fit le firmament, et il sépara les eaux qui sont au-dessous du firmament d’avec les eaux qui sont au-dessus du firmament. Et cela fut ainsi. Dieu appela le firmament Ciel.
Et il y eut un soir et il y eut un matin ; ce fut le second jour.
Dieu dit : » Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. » Et cela fut ainsi. Dieu appela le sec Terre, et il appela Mer l’amas des eaux. Et Dieu vit que cela était bon.
Puis Dieu dit : » Que la terre fasse pousser du gazon, des herbes portant semence, des arbres a fruit produisant, selon leur espèce, du fruit ayant en soi sa semence, sur la terre. » Et cela fut ainsi. Et la terre fit sortir du gazon, des herbes portant semence selon leur espèce, et des arbres produisant, selon leur espèce, du fruit ayant en soi sa semence. Et Dieu vit que cela était bon.
Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le troisième jour.
Dieu dit : » Qu’il y ait des luminaires dans le firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit ; qu’ils soient des signes, qu’ils marquent les époques, les jours et les années, et qu’ils servent de luminaires dans le firmament du ciel pour éclairer la terre. » Et cela fut ainsi.
Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, le plus petit luminaire pour présider à la nuit ; il fit aussi les étoiles.
Dieu les plaça dans le firmament du ciel pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière et les ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon.
Et il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le quatrième jour ». (Gen 1 1-19)
Puis suit le récit de la création des poissons dans la mer, des oiseaux dans le ciel et des animaux sur la terre. Enfin suit le récit de la création de l’homme et de la femme. C’est pour eux deux que tout cet univers de beauté, si variée, si majestueux fut créé. Les jours succédant aux nuits, la lune au soleil, les saisons aux saisons… Que de variétés dans la nature créée par Dieu. De quoi, il est vrai, alléger « l’ennui de la vie ». L’auteur de l’hymne dit bien juste lorsqu’il note d’une simple petite incise : « ut alleves fastidium » « pour alléger notre ennui ». « Fastidium » veut bien dire « dégout », « répugnance », « aversion ». Le monde créé par Dieu est loin d’être monotone…Sa variété est aussi une raison de notre joie.
« Nocturna lux viantibus A nocte noctem segregans, Preco diei jam sonat, jubarque solis evocat »
« Lumière nocturne des voyageurs, distinguant les phases de la nuit, le héraut du jour déjà chante, il appelle l’éclat du soleil »
Si la strophe précédente faisait simple allusion au soleil et à la lune, comme créature de Dieu, là, dans cette strophe, l’auteur de l’hymne les nomme explicitement dans un beau langage poétique. La lune est décrite : comme « Nocturna lux viantibus A nocte noctem segregans» « Lumière nocturne des voyageurs, distinguant les phases de la nuit». Le soleil, comme cet astre « éclatant » de lumière. C’est bien ainsi que nous les présente le récit de la Genèse : » Qu’il y ait des luminaires dans le firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit ; … et qu’ils servent de luminaires dans le firmament du ciel pour éclairer la terre. » Et cela fut ainsi.
Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, le plus petit luminaire pour présider à la nuit ; il fit aussi les étoiles.
Dieu les plaça dans le firmament du ciel pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière et les ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon ».
« Praeco diei iam sonat, Jubarque solis evocat » « le héraut du jour déjà chante, il appelle l’éclat du soleil ».
C’est une merveilleuse évocation du mouvement de la terre : les jours succèdent aux nuits et les nuits aux jours….sans oublier l’auteur, l’artisan de ce passage « de la lumière aux ténèbres » : le soleil. Mais, comme il connait bien la vie champêtre, il sait que le coq est le premier qui chante à l’orée du soleil. C’est pourquoi il l’appelle « praeco diei iam sonat » « le hérault du jour déjà chante ». Il précède même la levée du soleil, il l’appelle même : « jubarque solis evocat », « il appelle l’éclat du soleil ». Il est son Hérault, celui qui l’annonce et le précède…
« Hoc excitatus Lucifer Solvit polum caligine : hoc omnis erronum cohors Viam nocenti deserit » « Sa voix éveille Lucifer qui nettoie le ciel de la brume ; à sa voix la troupe des rôdeurs quitte le chemin des méfaits. »
Non seulement le chant du coq appelle l’éclat du soleil, mais aussi appelle la lumière de l’étoile du matin surnommée ici « Lucifer », celui qui porte la lumière : d’où le nom de cette étoile : l’« étoile du matin ». A sa venue, la brume s’éloigne, nous fait remarquer l’auteur de cette hymne qui est une belle leçon d’ « astrologie » et des bruits familiers de la ferme, et de sa bassecour, leçon également de sociologie. Et la lumière venant, les rodeurs se retirent : ils ne peuvent plus faire leurs larcins et rapines qui exigent l’obscurité de la nuit. C’est la nuit que se font souvent « les mauvais coups ». C’est bien la nuit que Judas trahit son maître et le vendit aux grands prêtres : « Ayant ainsi parlé, Jésus fut troublé en son esprit ; et il affirma expressément : » En vérité, en vérité, je vous le dis, un de vous me livrera. « Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait. Or, l’un d’eux était couché sur le sein de Jésus ; c’était celui que Jésus aimait. Simon-Pierre lui fit donc signe pour lui dire : » Qui est celui dont il parle ? « Le disciple, s’étant penché sur le sein de Jésus, lui dit : » Seigneur, qui est-ce ? « Jésus répondit : » C’est celui à qui je présenterai le morceau trempé. » Et ayant trempé du pain, il le donna à Judas Iscariote, fils de Simon. Aussitôt que Judas l’eut pris, Satan entra en lui ; et Jésus lui dit : » Ce que tu fais, fais-le vite. « Aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela. Quelques-uns pensaient que, Judas ayant la bourse, Jésus voulait lui dire : » Achète ce qu’il faut pour la fête, » ou : » Donne quelque chose aux pauvres. « Judas ayant pris le morceau de pain, se hâta de sortir. Il était nuit. »
« Il était nuit » fait remarquer saint Jean. C’est à cette remarque psychologue qui laisse entendre que la nuit est le temps de tous les crimes que l’auteur de notre hymne peut ajouter : « à sa voix la troupe des rôdeurs quitte le chemin des méfaits. »
«Hoc nauta vires colligit, pontique mitescunt freta : hoc, ipsa petra Ecclesiae canente, culpam diluit » « Le marin recueille ses forces ; de la mer, les vagues s’apaisent ; la pierre même de l’Eglise à ce chant a lavé sa faute »
«Hoc nauta vires colligit » « Le marin recueille ses forces » : à ce chant du coq, « hoc », de grand matin, le marin recueille ses forces…pour rentrer au port après la pêche nocturne. Je pense à la réponse de saint Pierre criant à l’homme sur la plage qui les interpellait : « Nous avons prêché toute la nuit sans rien prendre….Mais sur ta parole, nous jetterons de nouveau les filets. Et ce fut la pêche miraculeuse….C’est le Seigneur, dit saint Jean. Et Saint Pierre se jeta à l’eau. Il était nu…
« Pontique mitescunt freta » « de la mer, les vagues s’apaisent ». Est-ce que les vagues de la mer s’apaisent au chant du coq ? Je ne sais. Je ne suis pas marin. L’auteur le dit… Elles se sont arrêtées à la voix du Christ et à son ordre. « Mais quel est celui à qui les bruits de la mer obéissent à sa voix ? » Les apôtres sont émerveillés !
Quoi qu’il en soit, c’est bien au chant du coq que Pierre, se souvenant des paroles de son Maitre, fit amande honorable, se retirant, pleura amèrement… Voilà l’annonce du Seigneur : Alors Jésus leur dit : » Je vous serai à tous, cette nuit, une occasion de chute; car il est écrit : Je frapperai le pasteur, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. »
Pierre, prenant la parole, lui dit : » Quand vous seriez pour tous une occasion de chute, vous ne le serez jamais pour moi. » Jésus lui dit : » Je te le dis en vérité, cette nuit-même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. » Pierre lui répondit : » Quand il me faudrait mourir avec vous, je ne vous renierai pas. » Et tous les autres disciples dirent de même » Mt 26 26-30).
Le reniement, saint Marc nous le rapporte très explicitement. Il s’est fait chez Caïphe : « Pendant que Pierre était en bas, dans la cour, il vint une des servantes du grand prêtre ; et voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarda et lui dit : » Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth. » Mais il le nia, en disant : » Je ne sais, ni ne comprends ce que tu veux dire. » Puis il s’en alla, gagnant le vestibule ; et le coq chanta. La servante l’ayant aperçu de nouveau, se mit à dire aux assistants : » Voilà un de ces gens-là. » Et il le nia de nouveau. Un peu après, ceux qui étaient là dirent à Pierre : » Tu es certainement des leurs, car tu es Galiléen. »
Alors il se mit à faire des imprécations et à dire avec serment : » Je ne connais pas l’homme dont vous parlez. » Et aussitôt, pour la seconde fois, le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite : » Avant que le coq ait chanté deux fois, trois fois tu me renieras » ; et il se mit à pleurer » (Mc 16 66-72).
Vous remarquerez la répétition, dans le texte latin, du « hoc » : à ce chant, le marin entre au port, à ce chant, les vagues de la mer s’apaisent. A ce chant, Pierre se convertit et fait amande honorable… : « avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois ».
Le chant du coq est donc le chant du repentir. C’est pourquoi il est sur tous les clochers de toutes nos églises, hauts lieux de la miséricorde du Seigneur.
« Surgamus ergo strenue : Gallus jacentes excitat et somnolentos increpat, Gallus negantes arguit » « Levons nous donc courageusement : le coq éveille ceux qui dorment, son cri secoue les somnolents, le coq accuse les renégats »
Notre auteur interprète le rôle du coq à la lumière des défaillances de Saint Pierre, cette pierre fondamentale de l’Eglise : « Tu es pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ». Pierre, devant la servante et les serviteurs du Grand Prêtre, Caïphe, a manqué de courage. Il a tremblé. Le chant du coq lui a permis de se ressaisir : « Surgamus ergo strenue ». « Avec courage ». « Gallus jacentes excitat » « le coq éveille ceux qui dorment » : saint Pierre commençait à s’endormir dans la vertu, le chant du coq lui a permis de se ressaisir. Il secoue les somnolents. « Gallus negantes arguit » « le coq accuse les renégats » : Saint Pierre venait de renier son Maître : « je ne connais pas cet homme ». Que dis-tu saint Pierre ? Tu renies ton Maître ? Le chant du coq lui permet de reconnaître sa trahison. « Saint Pierre se mit à pleurer amèrement ».
« Gallo canente, spes redit. « aegris salus refunjditur », Mucro latronis conditur, Lapsis fides revertitur » « Au chant du coq, l’espoir renait, la santé revient au malades, le brigand rengaine son glaive, les déchus reprennent confiance »
Cette strophe est également une méditation sur la trahison de saint Pierre à la lumière du chant du coq. « Gallo canente, spes redit ». « Au chant du coq, l’espoir renait » : c’est exactement ce qui s’est passé avec saint Pierre. L’espérance renait au chant du coq. C’est au chant du coq que Pierre a pleuré sa faute, son reniement… ….Mais n’oublions pas le regard de Jésus qui croisa alors celui de Pierre. Et c’est ce regard du Christ qui toucha Saint Pierre et le bouleversa. C’est formellement rapporté par l’évangéliste saint Luc.
Jésus, dans saint Luc, annonce tout d’abord le reniement de Pierre : « Je te le dis, Pierre, le coq ne chantera pas aujourd’hui, que tu m’aies nié trois fois de me reconnaître ». Voici l’annonce : « Et le Seigneur dit : » Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment ; mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point ; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères. — Seigneur, lui dit Pierre, je suis prêt à aller avec vous et en prison et à la mort. » Jésus lui répondit : » Je te le dis, Pierre, le coq ne chantera pas aujourd’hui, que tu n’aies nié trois fois de me connaître. » (Lc 22 31-34)
Puis saint Luc raconte le récit de la trahison de Pierre, toujours au chant du coq, comme annoncé, mais ajoute le regard de Jésus croisant celui de Pierre : « S’étant saisis de lui, ils l’emmenèrent et le conduisirent dans la maison du grand prêtre ; Pierre suivait de loin. Ayant allumé du feu au milieu de la cour, ils s’assirent autour, et Pierre s’assit parmi eux. Une servante, qui le vit assis devant le feu, l’ayant regardé fixement, dit : » Cet homme était aussi avec lui. » Mais Pierre renia Jésus, en disant : » Femme, je ne le connais point. » Peu après, un autre l’ayant vu, dit : » Tu es aussi de ces gens-là. » Pierre répondit : » Mon ami, je n’en suis point. » Une heure s’était écoulée, lorsqu’un autre se mit à dire avec assurance : » Certainement cet homme était aussi avec lui, car il est de la Galilée. » Pierre répondit : » Mon ami, je ne sais ce que tu veux dire. » Et aussitôt, comme il parlait encore, le coq chanta. Et le Seigneur, s’étant retourné, regarda Pierre, et Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite : » Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. » Et étant sorti de la maison, Pierre pleura amèrement. » (Lc 22 54-66)
Ainsi, m’est avis, le reniement de Pierre est concomitant au chant du coq…Mais permettez que je dise que c’est le regard du Christ qui a touché le cœur de Pierre….certes, au chant du coq. Quoi qu’il en soit, notre auteur a raison de dire que c’est bien au chant du coq que « l’espérance renait ». En ce sens que Pierre a reconnu sa trahison et a retrouvé le cœur de Jésus et la santé de son âme. L’auteur a raison de dire « Aegris salus refunditur » « la santé revient au malade », au chant du coq : la santé spirituelle.
« Murco latronis conditur , Lapsis fides revertitur » « le brigand rengaine son glaive, les déchus reprennent confiance » Au chant du coq, « le brigand rengaine son glaive ». C’est juste si je donne à cette strophe une signification symbolique. Ne croyez-vous pas que la trahison de saint Pierre était comme un véritable « glaive » enfoncé dans le cœur de Jésus. Au chant du coq, le cœur de Pierre devient repentant. Grande consolation, pourrait-on dire pour Jésus.
Lapsis fides revertitur » « les déchus reprennent confiance » : c’est la même idée exprimée au début de la strophe : « Gallo canente, spes redit », « lapsis fides revertitur », « les déchus, les « lapsi » reprennent confiance », l’espérance renait.
« Jesus, labantes respice, Et nos videndo corrige : respicis, labes cadunt, Fletuque culpa solvitur » « Jésus, regardez ceux qui tombent, et que votre regard nous redresse : à votre regard, les souillures disparaissent, et sous les pleurs, les fautes s‘effacent »
Cette strophe exprime parfaitement la faute de Pierre, mieux sa conversion alors que Notre Seigneur, s’étant retourné, le regarda, au moment précis où le coq chanta. Nous venons de citer, plus haut, le texte de saint Luc, nous relatant cette scène terrible. C’est en effet sous le regard de Notre Seigneur que Saint Pierre s’aperçut de sa forfaiture : la trahison de son Maître. C’est pourquoi notre auteur peut dire très justement « Jesus, labantes respice, Et nos videndo corrige » « Jésus, regardez ceux qui tombent, et que votre regard nous redresse » comme vous l’avez fait pour saint Pierre. Que Saint Pierre ne soit pas le seul à subir la bonne influence de votre regard !
« respicis, labes cadunt, Fletuque culpa solvitur » « à votre regard, les souillures disparaissent, et sous les pleurs, les fautes s‘effacent »
Fort de l’exemple de saint Pierre, notre auteur peut bien écrire, il est vrai : « à votre regard, les souillures disparaissent et sous les pleurs, les fautes s‘effacent ». C’est bien en effet ce que nous rapporte, dans son Evangile, saint Luc : « Et aussitôt, comme il parlait encore, le coq chanta. Et le Seigneur, s’étant retourné, regarda Pierre, et Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite : » Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. » Et étant sorti de la maison, Pierre pleura amèrement. »
« Tu, lux, refulge sensibus, Mentisque somnum discute : Te nostra vos primum sonet Et vota solvamus tibi » « O vous, lumière, brillez à nos sens ; et de l’âme dissipez le sommeil ; à vous d’abord le son de notre voix et l’acquit de nos vœux »
Les laudes se chantent, dans les monastères, grand matin. D’où cette expression : « O vous, lumière, brillez à nos sens ; et de l’âme dissipez le sommeil ». Cet appel est bien légitime : que la lumière du matin illumine nos sens et nous sorte du sommeil afin que notre âme puisse vous bien chanter, vous bien louer : « à vous d’abord le son de notre voix et l’acquit de nos vœux ». « A vous l’acquit de nos vœux » : c’est dire que notre religion à l’égard de Dieu lui est un dû : « C’est à Lui que nous devons nous attacher, nous dit saint Thomas, avant toute autre alliance, comme au principe indéfectible » (II II 81 1). C’est ainsi que nous manifestons notre dévotion à l’égard du principe premier, dévotion qui n’est rien d’autre « qu’une volonté de se livrer promptement à ce qui concerne le service divin » (II 82 1)
« Deo Patri sit gloria, Eiusque soli Filio, Cum Spiritu Paraclito, Nunc et per omne saeculum »
« Qu’à Dieu le Père soit la gloire, ainsi qu’à son unique Fils, avec l’Esprit Paraclet, maintenant et dans tous les siècles »
A la Trinité Sainte tout honneur et toute gloire. Amen !