La politique de Bruxelles et de Macron sur l’Europe
publié dans regards sur le monde le 25 mars 2019
Viktor Orban, l’homme que Bruxelles veut abattre
Finalement, après l’en avoir longtemps menacé, le PPE (Parti populaire européen) a décidé de ne pas exclure Viktor Orban , le premier ministre hongrois, et ses élus, du groupe PPE au Parlement de Strasbourg. Les caciques de la droite libérale l’ont
seulement «suspendu », en espérant que cet avertissement le ramènera à de meilleurs sentiments.
Ils s’illusionnent: le leader souverainiste ne change pas d’avis en fonction de circonstances fluctuantes. Après avoir dû, dans sa jeunesse, affronter l’ogre soviétique , lestigres de papier bruxellois ne lui font pas peur.
Il est piquant de constater que ce qui a conduit ses partenaires du PPE à le suspendre, ce ne sont pas les griefs que Bruxelles necesse d’articuler à son encontre, à savoir un prétendu viol de l’état de droit, une mainmise sur la presse et la justice, mais un crime de… lèse-majesté à l’encontre du président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker. Dans le cadre d’une campagne d’af- fichage dénonçant le laxisme de Bruxelles vis-à-vis des migrants
, le gouvernement hongrois a produit une affiche où l’on peut voir Junker, visage haineux, aux côtés du milliardaire hongrois Georges Soros
qui finance des organisations hostiles au pouvoir dé- mocratiquement établi à Budapest.
Si la simple « suspension » ne manifest e aucune bienveillance à l’égard de Orban, ce n’est pourtant qu’une mesure prudente pour ne pas le jeter dans les bras des souverainistes et nationalistes au Parlement européen. Tant que les élus souverainistes hongrois sont membres du PPE, même s’ils en sont « suspendus », ils ne peuvent adhérer à un autre groupe.
Les liens avec le ministre de l’Intérieur italien, Salvini, étant déjà solides, il ne faut pas les renforcer, dit-on chez Junker. Le premier minis-
tre hongrois n’a-t-il pas déclaré : «Matteo Salvini est mon héros. Je suis un grand admirateur et j’ai des expériences que je pourrais partager
avec lui.» Tous les deux poursuivent le même dessein : réorienter l’Union européenne vers une politique, solidaire, certes, respectueuse de la souveraineté des nations aux racines chrétiennes qui la composent, ce qui passe, entre autres, par l’arrêt de toute immigration quelle qu’elle soit.
Orban a protesté contre cette suspension, pour le principe mais l’important, pour lui , c’est qu’il soit resté membre du PPE. Non pas qu’il éprou-
ve pour cette droite molle une affection débordante mais parce qu ’il lui faut y rester pour la changer de l’intérieur et rallier à lui les éléments qui
partagent sa vision de l’Europe. Ils existent, notamment parmi les élus de la CSU plus à droite que la CDU, le parti d’Angela Merkel, avec laquelle il a fait alliance, mais aujourd’hui contestataire de sa ligne pro-migrant. A propos de Viktor Orban, le député CSU bavarois Hans-Peter Friedrich a déclaré :
« Sans des gens comme lui, la frontière hongroise n’aurait peut-être pas été ouverte en 1989 et le mur de Berlin ne serait peut-être pas tombé.» Ils sont nombreux de cette formation à pensercomme cela en Allemagne et parmi les élus du PPE.
Les efforts d’Orban et de Salvini convergent . L’un veut, de l’intérieur du groupe PPE, infléchir la ligne politique, l’autre, de l’extérieur, suit le même objectif avec les élus du Rassemblement national et d’autres. Il s’agit de promouvoir l’Europe des nations. Peu importe qu’ils soient dans des groupes
différents si au moment de scrutins décisifs, ils votent dans le même sens pour préserver l’indépendance de nos pays et leurs valeurs.
Si Bruxelles et Macron à l’offensive veulent sanctionner Orban, c’est pour tenter de l’affaiblir et, avec lui, la juste vision de l’Europe qu’il porte. En 2016, dans son discours à la nation, Viktor Orban déclarait : « Il y a trente ans, nous pensions que nous avions jeté aux ordures pour de bon la pensée communiste qui avait déclaré la fin des nations ; il semble que nous avions tort. De nouveau, ils proclament un monde sans nations, ils veulent des sociétés ouvertes et ils sont là de nouveau, ceux qui veulent balayer nos traditions et inonder nos pays de cultures étrangères. »
Et encore, récemment : « Le scrutin du mois de mai constituera la bataille finale (…) la nou- velle citadelle de l’Internationale s’appelle Bruxelles et son outil est l’immigration. » C’est cette vérité-là que Bruxelles ne supporte pas.
(Source Le bulletin d’André Noël)
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N’oubliez pas cela lors du vote du 26 mai 2019