L’évêque de Coire (Suisse) se retire dans une maison de la Fraternité Saint Pie X. Le 20 mai 2019
publié dans nouvelles de chrétienté le 27 mai 2019
L’Evêque de Coire se retire dans une maison de la Fraternité S.Pie X
C’est un signe des temps et une bonne nouvelle dans l’Eglise qui n’a actuellement guère de raisons de se réjouir, tant de maux l’accablant. A l’étonnement de beaucoup, Mgr Vitus Huonder, évêque de Coire, en Suisse, a été admis par le pape à prendre sa retraite, étant âgé de 77 ans. Or, le prélat a décidé de finir ses jours dans une maison de la Fraternité sacerdotale S. Pie X, ce qui a été offi-cialisé le 20 mai par un communiqué commun de l’évêque émérite et Don Davide Pagliarani, supérieur général de la Fraternité fondée par Mgr Marcel Lefebvre. On peut y lire : « Le seul et unique but de cette démarche est de se consacrer à la prière et au silence, de célébrer exclusivement la messe traditionnelle, et d’œuvrer pour la Tradition, unique moyen de renouveau de l’Eglise. »
La Fra-ternité a déclaré apprécier « la décision courageuse de Mgr Huonder, et se réjouit de pouvoir lui fournir le cadre spiri-tuel et sacerdotal qu’il désire si vivement. Puisse cet exemple être suivi, afin de « tout restaurer dans le Christ ».
A ce choix d’un évêque en place, en communion avec le pape, on mesure le chemin parcouru, dans le bon sens, depuis l’excommunication de Mgr Lefebvre en 1988 et des quatre évêques consacrés contre la volonté du pape régnant. Cela a entraîné, selon Rome, l’invalidité des sacrements administrés par les prêtres de la Fraternité, celui de ma-riage, notamment. Considérés comme schismatiques, voire hérétiques, par l’épiscopat français et traités comme des pes-tiférés, quoique la Fraternité confessât la doctrine catholique dans son intégralité, telle que ses prêtres et évêques, et en premier lieu Mgr Lefebvre, l’avaient toujours fait, la recevant de l’immémoriale tradition. En 2009, Benoit XVI a levé l’excommunication qui pesait sur ces évêques, deux ans après avoir déclaré licite de célébrer librement la messe selon le rite tridentin. Le pape François plus tard, reconnaissait la validité des sacrements ad-ministrés par les prêtres de la Fraternité. I
l manque donc peu de choses pour que celle-là soit pleinement intégrée à l’E-glise, si tant est qu’elle en était exclue.
Deux remarques à propos de la décision de Mgr Vitus Huonder de se retirer dans une maison de la Fraternité.
1– Elle intervient au moment où 19 théologiens et prélats accusent le pape François d’hérésie (voir le Bulletin 2609. Or, parmi les signataires, il y a Mgr Fellay, ancien supérieur général de la Fraternité, ordonné par Mgr Lefebvre. Constatons que cette accusation d’un membre de la Fraternité n’a pas empêché l’évêque émérite de Coire « d’œu-vrer pour la Tradition, unique moyen de renouveau de l’Eglise » dans la maison de ladite Fraternité. On peut interpréter cela de deux manières : ou bien l’accusation lui paraît sans fondement et il passe outre, ou, au contraire, il l’approuve tacitement…
2 – La volonté de rejoindre la Fraternité et de ne célébrer que la messe traditionnelle ne lui est pas venue, selon toute vraisemblance, au lendemain de ses 75 ans. Ses convictions étaient antérieures ; il n’a pu les mettre en œuvre que libéré de sacharge diocésaine. D’où notre interrogation : y a-t-il d’autres évêques en place qui attendent, eux aussi, de pouvoir vivre leur sacerdoce et agir en fonction de leurs convictions ? Paradoxalement, ce pourrait être plus facile sous… le pape François dont l’indifférentisme doctrinal – pour ne pas dire plus – s’accommode de convictions diverses, bénissant Luther, priant avec son jardinier pentecôtiste, alors pourquoi pas des évêques sympathisants des « lefebvristes » ? Autre question qui, cette fois, s’adresse à la Fraternité S.Pie X.
Est-il toujours d’actualité de chercher à se rappro-cher de Rome dans la mesure où, selon Mgr Fellay, le pape François serait coupable d’hérésie ? P.R