Terrible évolution possible de l’Eglise romaine! Que l’Esprit Saint protège le Pape dans son ministère
publié dans magistère du pape François, nouvelles de chrétienté le 24 juin 2019
Des prêtres mariés seulement en Amazonie ?
Dans un document de travail, Instrumentum laboris, dévoilé lundi 17 juin et rédigé à l’occasion de la réunion mondiale des évêques sur l’Amazonie, qui se tiendra du 6 au 27 octobre, le pape a suggéré que dans les zones reculées de l’Amazonie « soit étudiée la possibilité d’ordination sacerdotale d’anciens, préférablement indigènes, respectés et acceptés par leur communauté, même s’ils ont déjà une famille constituée et stable. » François avait déjà évoqué cette possibilité en 2014, préparant les esprits à la nouvelle étape qu’il développe actuellement. Motif ? Dans ces vastes régions, il faut parfois faire des centaines de kilomètres pour assister à la messe ou se confesser ; or la réception des sacrements est nécessaire à la vie spirituelle. Mais que les prêtres soient célibataires relèvede la discipline ecclésiastique dans l’Eglise latine et non pas d’un dogme. En conséquence, ordonner des hommes mariés permettrait à un plus grand nombre de fidèles d’avoir accès aux sacrements.
Mais il n’y a pas qu’en Amazonie où la pénurie de prêtres se fait sentir ; à part l’Afrique et l’Asie, on manque de vocations. C’est pourquoi il est fort peu probable que cette ouverture soit circonscrite à l’Amazonie !
C’est d’ailleurs ce qu’annonce, pour s’en réjouir, la directrice du très progressiste Témoignage chrétien, avec laquelle, pour une fois, nous sommes d’accord : « Si on ouvre cette possibilité à l’Amazonie, il y a de fortes chances pour qu’il y ait ensuite un effet cliquet : on va très vite ensuite évoquer le cas de la Papouasie, puis celui de certaines régions françaises comme la Creuse, qui n’a quasiment plus de prêtres en exercice. Tout le monde sait bien que ce sont des particularismes locaux, comme l’Amazonie, que les changements globaux vont venir. »D’autant que l’opportunité d’ordonner des hommes mariés est laissée à l’appréciation des épiscopats locaux, com-me François l’a déjà fait pour l’autorisation de communier donnée aux couples divorcés et remariés.
C’est là un autre projet du pape : décentraliser le plus possible et laisser plus de liberté aux évêques, lui-même ne se désignant depuis son élection que comme « l’évêque de Rome », ce qui n’est pas seulement pour faire plaisir aux orthodoxes mais également pour signifier qu’il n’est qu’un évêque catholique, parmi d’autres, au sein de la collégialité épiscopale. D’ailleurs, les évêques allemands ont d’ores et déjà annoncé que, devant la pénurie de prêtres, ils étaient prêts à appeler des hommes mariés au sacerdoce. Ils savent pourtant que les luthériens allemands manquent également de pasteurs alors que depuis toujours ils peu-vent se marier… et même divorcer.
On peut donc redouter qu’à terme le célibat du prêtre que Paul VI appelait le « joyau splendide » de l’Eglise ne disparaisse progressivement dans le rite latin.
Mais le texte introductif au synode d’octobre va plus loin et de façon inquiétante. Le Vatican y aborde un autre sujet : celui de la place des femmes dans l’Église. L’instrumentum laboris invite notamment à changer « les critères pour sélectionner et préparer les ministres autorisés à célébrer. »
Qu’est-ce à dire ?
Il s’agit de « promouvoir des voca-tions autochtones d’hommes et de femmes comme réponse aux besoins d’attention pastorale sacramentelle » ainsi que d’ « identifier le type de ministère officiel qui peut être conféré aux femmes, compte tenu du rôle central qu’elles ont au-jourd’hui dans l’Église amazonienne. »
Il y a comme en filigrane, un premier pas vers l’ordination des femmes, ne serait-ce qu’au diaconat.
Mais, là, nous ne sommes plus, comme pour le célibat des prêtres, devant un problème de discipline ecclésiastique que l’on pour-rait abroger, puisqu’il s’agit du donné révélé qui lie l’Eglise, le Christ n’ayant choisi que des hommes pour être ses apô-tres, l’Eglise ayant toujours maintenu pour les évêques et les prêtres cette exigence procédant du Seigneur lui-même. P.R.
(Source: Le bulletin d’André Noël)