Les conséquences du Synode sur l’Amazonie
publié dans nouvelles de chrétienté le 28 novembre 2019
Le cardinal Gerhard Müller parle des catholiques amazoniens « scandalisés » par l’idolâtrie de la Pachamama
L’ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le cardinal Gerhard Müller, a averti que des « centaines de milliers » de catholiques de la région amazonienne quitteront l’Église parce qu’ils ont été scandalisés par les vidéos de l’idolâtrie de la Pachamama lors de cérémonies à Rome à l’occasion du récent synode sur l’Amazonie.
Il a tenu ces propos dans un entretien accordé à Die Tagespost, journal catholique allemand, déclarant que les photographies des statuettes de la Pachamama avaient exacerbé les sentiments anticatholiques dans la région. Elles vont provoquer le départ massif de catholiques, estime-t-il.
« Toute cette triste histoire viendra au secours de nombreuses sectes agressivement anti-catholiques en Amérique du Sud et ailleurs qui, dans leurs polémiques contre les catholiques, affirment que ceux-ci sont des idolâtres et que le Pape auquel ils obéissent est l’Antichrist », a déclaré le cardinal Müller.
« Des centaines de milliers de catholiques dans la région amazonienne, mais aussi dans tous les lieux où les vidéos de ce spectacle qui s’est produit à Rome ont été vues, quitteront l’Église en signe de protestation », a-t-il poursuivi.
« A-t-on seulement pensé à ces conséquences ou les a-t-on tout simplement acceptées comme faisant partie du lot ? », a-t-il demandé.
Invité à s’exprimer une nouvelle fois sur les actions d’Alexander Tschugguel, qui a jeté cinq statuettes de la Pachamama récupérées à Santa Maria in Traspontina dans le Tibre, le cardinal Müller a fait remarquer que les prophètes de l’Ancien Testament se comportaient bien plus violemment contre les idoles.
Il a également cité saint Boniface, l’apôtre des Allemands, qui abattit un chêne consacré au dieu Thor et fit élever une chapelle chrétienne à sa place.
« En ces temps d’autosécularisation de l’Église, certains disciples – en une joyeuse harmonie avec ceux qui le crucifièrent – auraient condamné le Christ lui-même pour dommages matériels et coups et blessures lorsqu’il chassa les marchands du Temple. Ils auraient dénoncé le manque de disposition du Christ pour le dialogue parce qu’Il agit alors avec un saint zèle, parce que les monnayeurs et les marchands de bêtes avaient transformé la maison de son Père en marché », dit-il avec vigueur.
Le cardinal a ajouté que les cérémonies de prosternation et de danse autour des figurines de la Pachamama – nom que devait leur donner le pape François lui-même – ne peuvent pas être justifiées en tant qu’exercice d’inculturation.
« Il n’est pas possible de juger toute cette affaire – sponsorisée à coups d’innombrables euros – inoffensive, comme une simple inculturation ou un signe de respect pour d’autres cultures, ou encore de voir dans ces figures peintes de fertilité féminine un symbole pro-vie », a-t-il ajouté.
Le cardinal a rappelé la frontière nette qui existe entre la vénération des saints chrétiens et le culte des symboles païens. Les représentations des saints et de leurs reliques n’en sont que des « souvenirs », a-t-il expliqué : on les honore comme témoins de la grâce de Dieu. Ils ne sont pas vénérés et glorifiés comme s’ils étaient Dieu.
Le culte des idoles n’a pas sa place dans la foi catholique, a insisté le cardinal Müller, rappelant que les baptisés d’Amazonie n’ont nullement le droit de participer à des rites « païens ou non-catholiques ». Quant à ceux qui ne le sont pas, le cardinal a déclaré :
« S’ils ne sont pas catholiques, ils n’appartiennent pas à l’Eglise, Corps du Christ et Temple du Saint-Esprit. Ils n’ont aucun droit de pratiquer leurs rites païens ou non-catholiques dans l’espace liturgique catholique. »
Cet article est pour partie emprunté à celui de Dorothy Cummings MacLean publié lundi par LifeSite, par voie de traduction.