Les évêques d’Allemagne: ils n’en loupent pas une!
publié dans regards sur le monde le 6 janvier 2020
Pour l’épiscopat allemand, l’homosexualité est aussi « normale » que l’hétérosexualité
L’Eglise allemande s’est toujours signalée par son progressisme (contaminée par le luthéranisme ?) Au moment du Concile on appelait « ceux des bords du Rhin » les évêques qui voulaient donner un coup de barre à gauche, au nom de l’ouverture au mon-de. Deux générations plus tard, c’est toujours la même tendance qui domine. L’épiscopat d’outre-Rhin a été le premier (avant la Belgique et les Pays-Bas) à demander à bénéficier de la demande principa-le du synode de l’Amazonie, à savoir l’ordination sacerdotale d’hommes mariés.
Au moins pour cette dernière disposition, que l’on peut déplorer, ni le dogme, ni la morale ne sont mises en cause, le célibat sacerdotal n’étant pas une vérité révélée.
Il en va tout autrement de la dernière sortie des évêques allemands. Cette fois, il s’agit de l’homosexualité.
Dans un communi-qué, au terme d’une réflexion synodale, l’archevêque de Berlin, Heiner Koch, au nom de la Conférence épiscopale a déclaré :« La préfé-rence sexuelle de l’homme s’exprime à la puberté et adopte une orientation hétérosexuelle ou homosexuelle. L’une et l’autre constituant des formes normales de prédisposition sexuelle ne peuvent ni ne devraient être changées par une socialisation spécifique. »
C’est peu de dire que cela bafoue l’enseignement constant de l’Eglise depuis saint Paul et réitéré en 1992 dans le Catéchis-me de l’Eglise catholique, les actes homosexuels y étant définis comme« intrinsèquement désordonnés », constituant des « déprava-tions graves » et « contraires à la loi naturelle » en conséquence, « ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas. »
Cette violation claire et délibérée de la loi morale mérite une condamnation de Rome en bonne et due forme. On l’espère sans trop y croire, ces évêques étant le principal soutien du pape François dans sa volonté réformatrice. Et d’autant plus que l’archevê-que ajoute que cette prise de position s’inscrit dans le prolongement d’Amoris lætitia, exhortation du pape François écrite en 2016. Cette exhortation apostolique sur le mariage, permettant à des divorcés remariés de communier, n’est donc qu’un pas vers l’instaura-tion d’une morale de situation se substituant à la morale traditionnelle.
D’autre part, Mgr Koch reprend cette exhortation du Pape pour réaffirmer que l’Église doit condamner « toute forme de discrimination envers les personnes ayant une orientation homosexuelle. »Là encore, il fausse ce que dit l’Eglise dans le Catéchisme qui ne condamne pas toute discrimination, écrivant à propos des homo-sexuels : « On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. » Or, le refus de leur accorder le mariage est une juste dis-crimination puisque conforme à la loi naturelle.
Si nous quittons le terrain de la morale pour celui de la science, les évêques d’au-delà du Rhin ne sont pas plus pertinents ! Ils par-lent de « prédisposition sexuelle » comme si elle était innée. Or, depuis les années 60 on sait qu’il n’y a pas de gène de l’homosexualité, on peut donc changer « d’orientation », cela arrive tous les jours dans les deux sens.
Mais nos prélats veulent y voir une donnée irréversible qu’on ne pourrait modifier puisque ces « formes normales » de prédispositions sexuelles« ne peuvent ni ne devraient être changées. » Ils prétendent que l’homosexualité se forme « à la puberté » or, il est avéré, scientifiquement, que si, à cet âge, il peut y avoir flottement et incertitude quant à sa sexualité, elle n’est nullement figée mais en évolution et, dans la majorité des cas, l’hétérosexualité finit par prévaloir.
Il est extrêmement grave que les évêques en question fassent croire aux adolescents éprouvant une attirance ho-mosexuelle passagère que celle-là est irréversible et qu’elle fait partie d’une « prédisposition » naturelle à laquelle il est vain de s’op-poser. Heureusement que les jeunes gens ne lisent guère les textes épiscopaux… Il y a des homosexuels satisfaits de l’être et qui ne songent point à changer. Ce n’est pas le cas de tous et précisément de ceux qui sont chrétiens vivant leur homosexualité comme une épreuve, essayant de résister à leurs pulsions. Les évêques allemands se ren-dent-ils compte dans quel désespoir ils peuvent plonger ces homosexuels catholiques déchirés entre leurs mœurs et la morale, cher-chant à sortir de cette double vie ?
Non seulement ces évêques ne leur proposent aucune aide spirituelle et pastorale mais ils leur di-sent en substance : « Ce n’est ni possible, ni souhaitable, restez homosexuels comme vous êtes, c’est tout à fait normal, foi de succes-seurs des apôtres ! » Avec leur laxisme, ils croient être bienveillants à l’égard des homosexuels alors qu’ils les enfoncent davantage dans leur aliénation et le péché qui les asservit. P.R. (Source Le Bulletin d’André Noël.)