L’abolition du célibat sacerdotal. C’est fait. A moins que l’Esprit Saint intervienne…Je le crois!
publié dans nouvelles de chrétienté le 2 février 2020
L’abolition du célibat sacerdotal est dans l’exhortation post-synodale, selon Roberto de Mattei
Voici une rapide traduction de l’article que vient de publier Corripondenza Romana, sous la plume du Pr Roberto de Mattei : l’exhortation post-synodale attendue dans les jours ou semaines qui viennent reprend « substantiellement » le §111 du document final du synode amazonien. L’abolition du célibat sacerdotal dans l’Eglise latine est en marche. Encore ne s’agit-il que d’un des éléments de cette exhortation, le reste n’ayant pas encore circulé de la même manière. – J.S.
La nouvelle que nous anticipions était dans l’air, mais la confirmation nous vient confidentiellement de certains évêques qui ont reçu une partie (pas la totalité) de l’Exhortation apostolique post-synodale du Pape François sur le Synode sur l’Amazonie. Cette partie reproduit en substance le paragraphe 111 approuvé dans le document final du Synode.
« Beaucoup de communautés ecclésiales du territoire amazonien ont d’énormes difficultés pour accéder à l’Eucharistie. Parfois, il faut non seulement des mois, mais même plusieurs années avant qu’un prêtre ne puisse retourner dans une communauté pour célébrer l’Eucharistie, offrir le sacrement de la réconciliation ou oindre les malades de la communauté. Nous valorisons le célibat comme don de Dieu (cf. Sacerdotalis Caelibatus, 1) dans la mesure où ce don permet au disciple missionnaire, ordonné prêtre, de se consacrer pleinement au service du Peuple saint de Dieu. Celui-ci stimule la charité pastorale et nous prions pour qu’il y ait beaucoup de vocations au sacerdoce dans le célibat. Nous savons que cette discipline « n’est pas exigée par la nature du sacerdoce » (PO 16) bien qu’elle ait de nombreux motifs de convenance avec lui. Dans son Encyclique sur le célibat sacerdotal, saint Paul VI a maintenu cette loi et a exposé les motivations théologiques, spirituelles et pastorales qui la soutiennent. En 1992, l’Exhortation post-synodale de Jean-Paul II sur la formation sacerdotale a confirmé cette tradition dans l’Église latine (cf. PDV 29). Considérant que la diversité légitime ne nuit pas à la communion et à l’unité de l’Église, mais qu’elle la manifeste et la sert (cf. LG 13 ; SO 6) qui témoigne de la pluralité des rites et des disciplines existants, nous proposons d’établir des critères et des dispositions de la part de l’autorité compétente, dans le cadre de Lumen Gentium 26, pour ordonner prêtres des hommes idoines et reconnus par la communauté, qui ont un diaconat permanent fécond et reçoivent une formation adéquate au presbytérat, pouvant avoir une famille légalement constituée et stable, pour soutenir la vie de la communauté chrétienne par la prédication de la Parole et la célébration des sacrements dans les endroits les plus reculés de la région amazonienne. À cet égard, certains se sont prononcés en faveur d’une approche universelle du sujet. »
La porte est donc ouverte. Il n’y a aucune raison d’interdire dans d’autres régions du monde ce qui sera permis dans certaines parties de l’Amazonie. Les évêques allemands, et pas seulement eux, sont prêts à étendre l’accès au sacerdoce aux hommes mariés jugés aptes par les autorités compétentes. Ce qu’on liquide ici n’est pas seulement une “discipline ecclésiastique” mouvante, mais une loi de l’Eglise basée sur un précepte d’origine divine apostolique.
Il y a cinquante ans, lors du symposium des évêques européens qui s’est tenu à Coire en juillet 1969, le cardinal Leo-Joseph Suenens, lors de sa conférence de clôture, a lu un appel de Hans Küng en vue de la suppression du célibat des prêtres. Cette demande était conforme au rôle reconnu par la théologie progressiste à la sexualité : un instinct que l’homme ne doit pas réprimer par l’ascèse, mais « libérer », en trouvant dans le sexe une forme d’« accomplissement » de la personne humaine. Depuis lors, cette demande s’est développée, accompagnant le processus de sécularisation et d’auto-démolition de l’Église.
En réalité, la transgression de la règle du célibat et la simonie ont été les grands fléaux qui ont toujours affligé le Corps Mystique du Christ en temps de crise. Et l’appel à la continence et à la pauvreté évangélique a été porté comme un étendard par les grands saints réformateurs. Au cours des prochains jours de février, l’anti-Réformateur ne sera pas, comme cela s’est produit si souvent, un évêque ou un groupe d’évêques, mais le successeur même de Saint Pierre
Le célibat ecclésiastique est une gloire de l’Église et ce qu’il rabaisse ainsi, c’est la volonté même du Christ, transmise par les apôtres jusqu’à nos jours. Comment peut-on imaginer que les catholiques puissent garder le silence face à ce scandale ?