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Le cardinal Burke et le coronavirus

publié dans nouvelles de chrétienté le 27 mars 2020


Le message du cardinal Burke à propos du coronavirus et de la primauté de la prière et des sacrements

 

 

 

Je vous propose ci-dessous ma traduction complète du message publié par le cardinal Raymond Burke sur son blog en cette fête de saint Benoît, pour dire sa sollicitude à l’égard de tous ceux qui souffrent de l’épidémie du coronavirus et de ses conséquences. Le cardinal y souligne que le culte et les sacrements font partie des besoins essentiels de l’homme. Et que si nous devons prendre tous les moyens naturels pour combattre ce fléau, c’est d’abord en nous tournant vers Dieu que nous trouverons la réponse. Cette traduction est la seule autorisée. Elle a été revue et corrigée par Son Eminence. – J.S.

 

 

* Chers amis, Depuis quelque temps déjà, nous nous battons contre la propagation du coronavirus, le COVID-19. Pour autant que nous sachions – et l’une des difficultés du combat est que tant de choses restent obscures sur cette peste – la bataille va encore se poursuivre pendant un certain temps. Le virus en cause est particulièrement insidieux, car il a une période d’incubation relativement longue – certains disent 14 jours, d’autres 20 jours – et il est très contagieux, beaucoup plus contagieux que les autres virus que nous avons connus. L’un des principaux moyens naturels de se défendre contre le coronavirus est d’éviter tout contact étroit avec les autres. Il est important, en effet, de toujours garder une distance – certains disent un mètre, d’autres un mètre et demi – entre nous et, bien sûr, d’éviter les rassemblements de groupes, c’est-à-dire les rassemblements où plusieurs personnes sont très proches les unes des autres. En outre, comme le virus est transmis par de petites gouttelettes émises lorsqu’on éternue ou qu’on se mouche, il est essentiel de se laver fréquemment les mains avec du savon désinfectant et de l’eau chaude pendant au moins 20 secondes, et d’utiliser des lave-mains et des lingettes désinfectantes. Il est tout aussi important de désinfecter les tables, les chaises, les comptoirs, etc., sur lesquels ces gouttelettes ont pu atterrir et à partir desquels elles sont capables de transmettre la contagion pendant un certain temps. Si nous éternuo

 

ns ou que nous nous mouchons, il est conseillé d’utiliser un mouchoir en papier, de le jeter immédiatement et de se laver les mains. Bien entendu, les personnes chez qui le coronavirus a été diagnostiqué doivent être mises en quarantaine, et celles qui ne se sentent pas bien, même s’il n’a pas été vérifié qu’elles souffrent du coronavirus, doivent, par charité envers les autres, rester chez elles, jusqu’à ce qu’elles se sentent mieux. Vivant en Italie, où la propagation du coronavirus a été particulièrement meurtrière, surtout pour les personnes âgées et pour celles qui sont déjà dans un état de santé délicat, je suis édifié par le grand soin que les Italiens prennent pour se protéger et protéger les autres de la contagion. Comme vous l’avez peut-être déjà lu, le système de santé italien est actuellement mis à rude épreuve pour tenter d’assurer l’hospitalisation et les soins intensifs nécessaires aux plus vulnérables. Je vous en prie, priez pour le peuple italien, et en particulier pour ceux pour qui le coronavirus peut être mortel comme pour ceux qui en ont la charge.

En tant que citoyen des États-Unis, j’ai suivi la situation de la propagation du coronavirus dans mon pays et je sais que ceux qui vivent aux États-Unis s’inquiètent de plus en plus de faire cesser sa propagation, de peur qu’une situation comme celle de l’Italie ne se reproduise chez eux. Toute cette situation nous prédispose certainement à une profonde tristesse et aussi à la peur. Personne ne souhaite contracter la maladie liée au virus, ni la faire contracter par quelqu’un d’autre. Nous ne voulons surtout pas que nos chers aînés ou d’autres personnes ayant des problèmes de santé soient mis en danger de mort par la propagation du virus. Dans cette lutte contre la propagation du virus, nous nous trouvons tous en une sorte de retraite spirituelle forcée, confinés dans nos quartiers, sans pouvoir montrer les signes habituels d’affection à notre famille et à nos amis. Pour les personnes en quarantaine, l’isolement est évidemment encore plus sévère, puisqu’elles ne peuvent avoir de contact avec personne, même de loin. Si la maladie associée au virus ne suffisait pas à nous inquiéter en elle-même, nous ne pouvons ignorer la dévastation économique que la propagation du virus a causée, avec ses graves effets sur les individus et sur les familles, et sur ceux qui nous servent de tant de manières dans notre vie quotidienne. Bien sûr, nos pensées ne peuvent s’empêcher d’envisager la possibilité d’une dévastation encore plus grande de la population de nos pays et même du monde entier. Nous avons certainement raison de connaître et d’utiliser tous les moyens naturels pour nous défendre contre la contagion. C’est un acte de charité fondamental que d’utiliser tous les moyens prudents pour éviter de contracter ou de propager le coronavirus. Les moyens naturels de prévention de la propagation du virus doivent toutefois tenir compte de ce dont nous avons besoin pour vivre, par exemple l’accès à la nourriture, à l’eau et aux médicaments. L’État, par exemple, en imposant des restrictions toujours plus importantes à la circulation des personnes, prévoit que les individus puissent se rendre au supermarché et à la pharmacie, en respectant les précautions de distanciation sociale et d’utilisation des désinfectants de la part de tous.

 

 

En tenant compte de ce qui est nécessaire pour vivre, nous ne devons pas oublier que notre première considération est notre relation avec Dieu. Nous nous souvenons des paroles de notre Seigneur dans l’Évangile de saint Jean : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui » (14, 23). Le Christ est le Seigneur de la nature et de l’histoire. Il n’est pas lontain et indifférent vis-à-vis de nous et du monde. Il nous a fait une promesse : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Dans la lutte contre le mal du coronavirus, notre arme la plus efficace est donc notre relation avec le Christ, par la prière et la pénitence, et par les dévotions et le culte sacré. Nous nous tournons vers le Christ pour nous délivrer de la peste et de tout mal, et il ne manque jamais de nous répondre par un amour pur et désintéressé. C’est pourquoi il est essentiel pour nous, à tout moment et surtout en temps de crise, d’avoir accès à nos églises et chapelles, aux sacrements, aux dévotions et aux prières publiques. Tout comme nous pouvons acheter de la nourriture et des médicaments, tout en veillant à ne pas propager le coronavirus, nous devons également pouvoir prier dans nos églises et chapelles, recevoir les sacrements et accomplir des actes de prière et de dévotion publique, afin de connaître la proximité de Dieu avec nous et de rester auprès de lui, en faisant appel à son aide comme il se doit. Sans l’aide de Dieu, nous sommes en effet perdus. Historiquement, en temps de peste, les fidèles se rassemblaient dans une prière fervente et participaient à des processions. Et de fait, dans le Missel romain promulgué par Saint Jean XXIII en 1962, il existe des textes spéciaux pour la Sainte Messe à offrir en temps de peste, la Messe votive pour la délivrance de la mort en temps de peste (Missae Votivae ad Diversa, n. 23). De même, dans la traditionnelle Litanie des Saints, nous prions : « De la peste, de la famine et de la guerre, ô Seigneur, délivrez-nous. » Souvent, lorsque nous nous trouvons dans une grande souffrance et même face à la mort, nous nous demandons : « Où est Dieu ? » Mais la vraie question est : « Où sommes-nous ? » En d’autres termes, Dieu est assurément avec nous pour nous aider et nous sauver, en particulier au moment d’une épreuve sévère ou de la mort, mais nous sommes trop souvent loin de Lui à cause de notre incapacité à reconnaître notre dépendance totale envers Lui et, par conséquent, à Le prier quotidiennement et à Lui offrir notre adoration. Ces jours-ci, j’ai entendu tant de catholiques pieux profondément attristés et découragés de ne pas pouvoir prier et adorer dans leurs églises et chapelles ! Ils comprennent la nécessité d’observer la distance sociale et de suivre les autres précautions, et ils appliqueront ces pratiques prudentes, ce qu’ils peuvent faire assez facilement dans leurs lieux de culte. Mais, bien souvent, ils doivent accepter la profonde souffrance de voir leurs églises et chapelles fermées, et de ne pas avoir accès à la confession et à la Très Sainte Eucharistie. Dans la même optique, un homme ou une femme de foi ne peut pas considérer la calamité actuelle dans laquelle nous nous trouvons sans tenir compte également de l’éloignement de notre culture populaire par rapport à Dieu. Non seulement elle est indifférente à sa présence parmi nous, mais elle se rebelle ouvertement contre lui et contre le bon ordre avec lequel il nous a créés et nous soutient dans l’existence. Il suffit de penser aux attaques violentes et fréquentes contre la vie humaine, contre l’homme et la femme que Dieu a faits à son image et à sa ressemblance (Gn 1, 27), aux attaques contre les enfants à naître, innocents et sans défense, et contre ceux à qui nous devons prioritairement nos soins : ceux qui sont lourdement accablés par une maladie grave, un âge avancé ou des handicaps. Nous sommes les témoins quotidiens de la propagation de la violence dans une culture qui ne respecte pas la vie humaine. De même, il suffit de penser aux atteintes généralisées à l’intégrité de la sexualité humaine, à notre identité d’homme ou de femme, avec la prétention de définir pour nous-mêmes, souvent par des moyens violents, une identité sexuelle différente de celle qui nous a été donnée par Dieu. Nous sommes de plus en plus préoccupés par l’effet dévastateur de la soi-disant « théorie du genre » sur les individus et les familles. Nous sommes également témoins, même au sein de l’Église, d’un paganisme qui vénère la nature et la terre. Il y a ceux qui, au sein de l’Église, se réfèrent à la terre comme à notre mère, comme si nous venions de la terre, comme si la terre était notre salut. Mais nous venons de la main de Dieu, Créateur du ciel et de la terre. C’est en Dieu seul que nous trouvons le salut. Nous prions avec les paroles du Psalmiste, inspirées par Dieu : « [Dieu] seul est mon rocher et mon salut, ma forteresse ; je ne serai pas ébranlé » (Ps 62 [61], 6). Nous voyons comment la vie de la foi elle-même s’est de plus en plus sécularisée et a ainsi porté atteinte à la Seigneurie du Christ, Dieu le Fils incarné, Roi du Ciel et de la Terre. Nous sommes témoins de tant d’autres maux qui découlent de l’idolâtrie, du culte de nous-mêmes et de notre monde, au lieu d’adorer Dieu, la source de tout être. Nous voyons malheureusement en nous-mêmes la vérité de ces paroles inspirées de saint Paul sur « toute l’impiété et l’injustice de ces hommes qui retiennent la vérité de Dieu dans l’injustice » : « eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni dans tous les siècles ! » (Rom 1, 18. 25). Beaucoup de personnes avec lesquelles je suis en communication, et qui réfléchissent à la crise sanitaire mondiale actuelle avec tous ses effets, m’ont exprimé l’espoir qu’elle nous amènera – en tant qu’individus et familles, et en tant que société – à réformer nos vies, à nous tourner vers Dieu qui est sûrement proche de nous et qui est incommensurable et dans sa miséricorde et son amour envers nous, qui ne cessent jamais. Il ne fait aucun doute que les grands maux comme la peste sont un effet du péché originel et de nos péchés actuels. Dieu, dans sa justice, doit réparer le désordre que le péché introduit dans nos vies et dans notre monde. En fait, Il remplit les exigences de la justice par Sa miséricorde surabondante. Dieu ne nous a pas abandonnées au chaos et à la mort que le péché introduit dans le monde, mais il a envoyé son Fils unique, Jésus-Christ, pour souffrir, mourir, ressusciter des morts et monter dans la gloire à sa droite, afin de rester avec nous pour toujours, nous purifier du péché et nous enflammer de son amour. Dans sa justice, Dieu reconnaît nos péchés et la nécessité de les réparer, tandis que, dans sa miséricorde, Il nous fait la grâce de nous repentir et de réparer. Le prophète Jérémie a prié : « Seigneur, nous reconnaissons nos impiétés et l’iniquité de nos pères, car nous avons péché contre vous. » Mais il a aussitôt poursuivi sa prière : « Ne nous livrez pas à l’opprobre, à cause de votre nom, et ne couvrez pas de confusion à cause de nous le trône de votre gloire ; n’oubliez pas, ne rompez pas l’alliance que vous avez faite avec nous » (Jr 14, 20-21). Dieu ne nous tourne jamais le dos ; il ne rompra jamais son alliance d’amour fidèle et durable avec nous, même si nous sommes si souvent indifférents, froids et infidèles. Alors que la souffrance actuelle met au jour tant d’indifférence, de froideur et d’infidélité de notre part, nous sommes appelés à nous tourner vers Dieu et à implorer sa miséricorde. Nous sommes convaincus qu’Il nous écoutera et nous bénira de ses dons de miséricorde, de pardon et de paix. Nous joignons nos souffrances à la Passion et à la Mort du Christ et ainsi, comme le dit saint Paul, « ce qui manque aux souffrances du Christ, je le complète dans ma chair pour son corps, qui est l’Eglise » (Col 1, 24). Puisque nous vivons dans le Christ, nous connaissons la vérité de notre prière biblique : « Le salut des justes vient de l’Éternel, il est leur refuge au temps de la détresse » (Ps 37 [36], 39). En Jésus-Christ, Dieu nous a pleinement révélé la vérité exprimée dans la prière du Psalmiste : « La miséricorde et la vérité se sont rencontrées, la justice et la paix se sont embrassées » (Ps 85 [84], 10). Dans notre culture totalement sécularisée, on a tendance à considérer la prière, les dévotions et le culte comme n’importe quelle autre activité : par exemple, aller au cinéma ou à un match de football ; ces choses ne sont n’est pas indispensables et peuvent donc être annulées pour prendre toutes les précautions nécessaires en vue d’enrayer la propagation d’une contagion mortelle. Mais la prière, les dévotions et le culte, et avant tout la confession et la Sainte Messe, sont essentiels pour que nous restions sains et forts spirituellement, et pour que nous recherchions l’aide de Dieu dans un moment de grand danger pour tous. Par conséquent, nous ne pouvons pas nous contenter d’accepter les décisions des gouvernements laïques, qui voudraient que le culte de Dieu soit traité de la même manière que le fait d’aller au restaurant ou d’assister à un concours sportif. Sans quoi, les personnes qui souffrent déjà tellement des conséquences de la peste sont privées de ces rencontres objectives avec Dieu qui est au milieu de nous pour rétablir la santé et la paix. Nous, les évêques et les prêtres, devons expliquer publiquement la nécessité pour les catholiques de prier et d’adorer dans leurs églises et leurs chapelles, et d’aller en procession dans les rues et les chemins, en demandant la bénédiction de Dieu sur son peuple qui souffre si intensément. Nous devons insister pour que les réglementations de l’État – et ce y compris pour le bien de l’État lui-même – reconnaissent l’importance particulière des lieux de culte, en particulier en temps de crise nationale et internationale. Par le passé, en effet, les gouvernements ont compris l’importance avant tout de la foi, de la prière et du culte du peuple pour vaincre une peste. De même que nous avons trouvé un moyen de fournir de la nourriture, des médicaments et d’autres nécessités de la vie en période de contagion, sans risquer de manière irresponsable la propagation de la contagion, de même, nous pouvons trouver un moyen de subvenir aux nécessités de notre vie spirituelle. Nous pouvons proposer davantage d’occasions pour la Sainte Messe et les dévotions auxquelles un certain nombre de fidèles peuvent participer sans violer les précautions nécessaires contre la propagation de la contagion. Beaucoup de nos églises et chapelles sont très grandes. Elles permettent à un groupe de fidèles de se rassembler pour la prière et le culte sans violer les exigences de « distanciation sociale ». Le confessionnal avec sa grille traditionnelle est généralement équipé ou, sinon, peut l’être facilement, d’un voile fin qui peut être traité avec un désinfectant, de sorte que l’accès au sacrement de la confession soit possible sans grande difficulté et sans danger de transmission du virus. Si une église ou une chapelle ne dispose pas d’un personnel suffisamment nombreux pour pouvoir désinfecter régulièrement les bancs et autres surfaces, je ne doute pas que les fidèles, en reconnaissance des dons de la Sainte Eucharistie, de la confession et de la dévotion publique, y apporteront volontiers leur aide. Même si, pour une raison quelconque, nous ne pouvons pas avoir accès à nos églises et chapelles, nous devons nous rappeler que nos maisons sont une extension de notre paroisse, une petite Église où nous apportons le Christ par notre rencontre avec Lui dans la plus grande Église. Que nos maisons, en cette période de crise, reflètent la vérité que le Christ est l’hôte de chaque foyer chrétien. Tournons-nous vers lui par la prière, en particulier le Rosaire, et d’autres dévotions. Si l’image du Sacré-Coeur de Jésus, ainsi que l’image du Coeur Immaculé de Marie, ne sont pas déjà intronisées dans notre foyer, le moment est venu de le faire. La place de l’image du Sacré-Cœur est pour nous un petit autel à la maison, où nous nous rassemblons, conscients de ce que le Christ demeure avec nous par l’effusion du Saint-Esprit dans nos cœurs, et où nous plaçons nos cœurs souvent pauvres et pécheurs dans Son glorieux Cœur transpercé – ce Cœur toujours ouvert pour nous recevoir, pour nous guérir de nos péchés, et pour nous remplir de l’amour divin. Si vous souhaitez introniser l’image du Sacré-Cœur de Jésus, je vous recommande le manuel intitulé L’intronisation du Sacré-Cœur de Jésus, disponible auprès de l’Apostolat des catéchistes de Marie. Il est également disponible en traductions polonaise et slovaque. Pour ceux qui ne peuvent pas avoir accès à la Sainte Messe et à la sainte communion, je recommande la pratique pieuse de la communion spirituelle. Lorsque nous sommes correctement disposés à recevoir la sainte Communion, c’est-à-dire lorsque nous sommes en état de grâce, que nous ne sommes pas conscients d’avoir commis un péché mortel pour lequel nous n’avons pas encore été pardonnés dans le sacrement de la Pénitence, et que nous désirons recevoir Notre Seigneur dans la sainte communion mais que nous ne pouvons pas le faire, nous nous unissons spirituellement au Saint Sacrifice de la Messe, en priant Notre Seigneur Eucharistique selon les paroles de Saint Alphonse de Liguori : « Je ne puis maintenant vous recevoir sacramentellement dans mon cœur, venez-y au moins spirituellement. » La communion spirituelle est une belle expression d’amour pour Notre Seigneur dans le Saint Sacrement. Elle ne manquera pas de nous apporter une grâce abondante. En même temps, lorsque nous sommes conscients d’avoir commis un péché mortel et que nous ne pouvons pas avoir accès au sacrement de la Pénitence ou de la confession, l’Église nous invite à faire un acte de contrition parfaite, c’est-à-dire de douleur pour le péché, « quand elle vient de l’amour de Dieu plus que tout ». Un acte d’une telle contrition parfaite « obtient le pardon des péchés mortels si elle comporte la ferme résolution de recourir à la confession sacramentelle dès que possible » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1452). Un acte de contrition parfaite dispose notre âme à la communion spirituelle. En fin de compte, la foi et la raison, comme elles le font toujours, travaillent de concert pour apporter la solution juste et adéquate à un défi de grande envergure. Nous devons utiliser la raison, inspirée par la foi, pour trouver la bonne manière de faire face à une pandémie mortelle. Cette manière doit donner la priorité à la prière, à la dévotion et au culte, à l’invocation de la miséricorde de Dieu pour son peuple qui souffre tant et qui est en danger de mort. Créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, nous jouissons des dons de l’intelligence et du libre arbitre. En utilisant ces dons, unis aux dons de la Foi, de l’Espérance et de l’Amour, nous trouverons le bon chemin en ce moment d’épreuve mondiale qui est la cause de tant de tristesse et de peur. Nous pouvons compter sur l’aide et l’intercession de la grande armée de nos amis célestes, à laquelle nous sommes intimement unis dans la communion des saints. La Vierge Mère de Dieu, les saints Archanges et Anges gardiens, saint Joseph, Époux fidèle de la Vierge Marie et Patron de l’Église universelle, saint Roch que nous invoquons en temps d’épidémie, et les autres saints et bienheureux vers lesquels nous nous tournons régulièrement dans la prière sont à nos côtés. Ils nous guident et nous assurent constamment que Dieu ne manquera jamais d’entendre notre prière ; Il nous répondra par sa miséricorde et son amour incommensurable et inlassable. Chers amis, je vous offre ces quelques réflexions, profondément conscient de l’ampleur de vos souffrances à cause de la pandémie de coronavirus. J’espère que ces réflexions pourront vous être utiles. Par dessus tout, j’espère qu’elles vous inspireront à vous tourner vers Dieu dans la prière et le culte, chacun selon ses possibilités, et à faire ainsi l’expérience de sa guérison et de sa paix. Ces réflexions s’accompagnent de l’assurance de mon souvenir quotidien de vos intentions dans ma prière et ma pénitence, en particulier lors de l’offrande du Saint Sacrifice de la Messe. Je vous demande de bien vouloir vous souvenir de moi dans vos prières quotidiennes. Je reste à vous dans le Sacré Coeur de Jésus et le Coeur Immaculé de Marie, et dans le Coeur très pur de Saint Joseph, Raymond Leo Cardinal Burke 21 mars 2020 Fête de saint Benoît

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