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Entraide et Tradition

La Liberté de Culte

publié dans nouvelles de chrétienté le 28 mai 2020


La messe autorisée grâce aux laïcs sans le soutien de l’épiscopat

 

 

Après l’ordonnance du Conseil d’Etat, dénonçant l’atteinte à la liberté religieuse que constitue l’interdiction des cultes religieux et donnant huit jours au gouvernement pour la rétablir, les évêques de France ont réagi en ces termes

: « Cette ordonnance va dans le sens de la lettre écrite par le Président de la Conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, au Premier Ministre vendredi 15 mai. »

Ainsi, l’épiscopat essaie de suggérer aux fidèles mal informés que l’abrogation du décret gouvernemental du 11 mars, portant l’interdiction du culte, est le fruit de la lettre de Mgr Eric de Moulins-Beaufort à Edouard Philippe.

Il dissimule ainsi que c’est la résultante d’un référé-liberté de laïcs, notamment de nos amisBernard Antony, Jeanne Smits, notre confrère des 4Vérités Guillaume de Thieulloy et de l’Alliance Générale contre le Racisme et pour le respect de l’Identité Française et chrétienne (Agrif.)

 

Jean-Marie Guénois, chroniqueur religieux du Figaro et d’ordinaire bien disposé à l’égard de l’épiscopat français, n’a pourtant pas hésité à le juger sans indulgence : «l’Eglise catholique n’a toutefois pas osé se mouiller – en tant que conférence des évêques – dans cette affaire n’attaquant pas le gouvernement alors qu’elle était dans son droit. Des évêques ont protesté mais aucun n’a finalement attaqué. »

On notera que, dans son communiqué, l’épiscopat ne se félicite pas de la décision de la haute instance mais se contente, éton-namment, d’en « prendre acte », sobrement, prudemment, comme s’il ne s’en réjouissait pas avec tous les catholiques. Il est vrai que, s’il s’en était félicité, il se serait attiré la question : dans ce cas pourquoi n’en avez-vous pas pris l’initiative ?

 

Oui, pourquoi ce refus de saisir la justice ? Réponse de Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, interrogé par Famille chrétienne : « La Conférence des Evêques de France avait choisi de privilégier la voie du dialogue avec le gouvernement. »

 

Certes, dialoguons ! Mais quand le dialogue se révèle impuissant à rétablir la liberté religieuse, alors, comme nous sommes dans un état de droit, il faut se tourner vers le droit ! D’autant que, croit devoir préciser Mgr Rougé : « Un recours devant le Conseil d’Etat n’est agressif pour personne », les évêques n’avaient donc aucune raison de ne pas agir juridiquement si ce n’est leur pusillanimité, leur révérence mondaine devant le pouvoir temporel.

 

Tout autre était l’attitude de Pierre, le premier pape, saint Pierre quand le pouvoir romain interdit aux apôtres de prêcher : « Il vaut mieux obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Actes des apôtres, 5,29.) C’est pourquoi l’Eglise, tout en rappelant avec l’apô-tre Paul que « Tout homme doit se soumettre aux autorités qui gouvernent l’Etat » (Epître aux Romains, 13,1) elle légitime la résis-tance à des ordres ou des lois injustes, violant le droit naturel et la liberté religieuse.

 

A la question de nos confrères: « N’était-il pas dangereux de laisser à des associations traditionalistes le soin de défendre la liberté de culte pour les catholiques ? » l’évêque de Nanterre répond : « Comment ne pas saluer la détermination des acteurs de ce processus juridique ? J’ai eu l’occasion d’être en relation avec plusieurs d’entre eux. Sans doute est-il plus facile pour des groupes particuliers de faire une telle démarche que pour ceux qui ont la charge de l’institution tout entière. »

 

Il les salue, certes, merci pour eux, mais a posteriori car s’il assure avoir été en relation avec eux, il ne dit pas qu’il les a encouragés dans leur entreprise.

 

Contrairement à ce qu’il prétend, il eût été plus facile pour les évêques de formuler ce recours, parce que leur poids moral et institutionnel est évidemment supérieur aux membres d’une simple association. D’un point de vue catholique, en outre, il est du de-voir des chefs du peuple catholique de le défendre et non pas à ses membres de se défendre eux-mêmes et sans leur soutien. Mais ce n’est pas la première fois, hélas, dans l’histoire de l’Eglise, que des laïcs doivent se substituer à des évêques défaillants pour défendre la foi et la liberté de culte. PC. (Source Le Bulletin d’André Noël)

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