La catéchèse du Vatican
publié dans nouvelles de chrétienté le 29 juin 2020
La « nouvelle » catéchèse du Vatican
Le 25 juin, le secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, Mgr Ruiz Arenas, a pré-senté le Nouveau Directoire pour la catéchèse, texte de 300 pages approuvé par le pape. Il revenait à Mgr Franz-Peter Te-bartz-van Elst, du Conseil pontifical d’expliciter l’orientation du Directoire, la voici dans toute son obscurité :
« Considérant les signes des temps, il y a une orientation du Directoire qui n’adopte pas une position unilatérale et indifférenciée d’un côté, mais qui aide à considérer les opportunités et les limites de manière appropriée. Cette réflexion crée la motivation nécessairepour agir de façon adéquate dans tel ou tel domaine de l’apprentissage catéchétique. »
Comprenne qui pourra ce charabia techno-catéchétique…
Son objet est de « rendre l’Évangile toujours actuel », comme si, depuis son début ce n’était pas la mission de l’Eglise ! Mgr Arenas a expliqué que dans une société sécularisée « marquée par une dramatique crise de la foi » et, pour répondre aux « nouvelles questions qui défient le monde et l’Eglise, les contenus de la foi doivent être présentés dans un langage nouveau. »
C’est ici qu’il faut commencer à se méfier ! Ce n’est pas la façon de présenter la foi qui est en question, qui peut, cer-tes, prudemment évoluer mais ses « contenus» lesquels, appartenant à la révélation apostolique, sont immuables.
Le contenu ? C’est le Credo : il n’y a évidemment rien à en changer !Les anciens catéchismes, notamment celui « à l’usage des diocèses de France » – adapté du Catéchisme du Concile de Trente – enseignaient la foi catholique par des formu-les simples mais doctrinalement exactes, facilement mémorisables.
Or, il paraît que la pédagogie par questions et réponses n’est plus adaptée, tout comme la nécessité d’apprendre par cœur. Il n’empêche qu’aujourd’hui encore, des hommes et des femmes, même s’ils se sont éloignés de l’Eglise, se souviennent toujours de la réponse à la question « Qui est Dieu ? », à sa-voir « Dieu est l’Être absolument parfait, Créateur et Seigneur du ciel et de la terre » et d’autres encore précises, concises et ai-sément retenues par les enfants. C’est à partir de là que certains, aujourd’hui, peuvent revenir à la foi de leur enfance. Le Directoire entend faciliter l’évangélisation. Notons que le catéchisme vise ceux qui sont déjà évangélisés, il s’agit de leur enseigner le contenu de la foi à laquelle ils sont supposés adhérer.
ciliter l’évangélisation, c’était déjà l’objectif du nouveau catéchisme en France dans les années 80, Pierres vivantes, dont le résultat est que toute une génération de catholiques aujourd’hui n’a qu’une connaissance superficielle – au mieux ! – de la foi catholique car on l’avait expurgée de contenus doctrinaux au profit d’un « humanisme » sentimental. Le Credo n’était plus enseigné, le Pater n’était plus expliqué, ni l’Ave, la messe n’était plus qu’un repas fraternel. Rappelons qu’en ce temps-là le chant le plus répandu au « caté » était : « Ils ne met-taient jamais la main sur un fusil/ Gandhi, Luther King ou Jésus-Christ/Dites-moi donc pourquoi on leur a pris la vie » Lequel “cantique” fut repris à pleins poumons par les jeunes de la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) en 1974 lorsque Georges Mar-chais fut invité à leur rassemblement pour le 50è anniversaire de la création de leur mouvement.
Avec la parution du Catéchisme de l’Eglise catholique, sous Jean-Paul II, on croyait en avoir fini avec ce pseudo caté-chisme-là ; le cardinal Ratzinger devenu pape y veillant, il avait vivement critiqué Pierres vivantes, lors de sa parution en Fran-ce et qui avait été en partie inspiré par l’hérétique Catéchisme hollandais. Un des fruits (vénéneux) de ce catéchisme batave ne s’est pas fait attendre au plat pays: entre 1965 et 1977, le nombre des ordinations annuelles passa de 318 à 16. Plus de deux mille prêtres défroquèrent pendant cette période.
Il semble que sous François on revienne en arrière en ces temps calamiteux pour l’Eglise. En effet, le Directoire invite à « être vigilant avec détermination afin que toute personne, en particulier les mineurs et les personnes vulnérables, puisse se voir garantir une protection absolue contre toute forme d’abus. » Certes ! Mais est-ce l’objet du catéchisme que de traquer les abus ?
Il lui faut seulement, sur ce plan, rappeler la morale issue du Décalogue. Lescatéchistes sont également invités à adopter un «style de communion» ( ?) et à faire preuve de créativité dans l’utilisation des outils et des langues par une « inculturation dans le continent numérique.»
Parmi les autres thèmes abordés par le document figure l’appel à une «conversion écologique profonde» à promouvoir par une catéchèse attentive à la sauvegarde de la Création.
Les petits catholiques sont appelés à devenir de grands écolos, ils doivent aussi se soucier « des migrants » les catéchistes étant chargés d’y veiller, etc. Un peu de tout mais bien peu de doctrine... P.R