Aujourd’hui, fête du Très Saint Rosaire
publié dans couvent saint-paul le 7 octobre 2020
2020
la fête du Très Saint Rosaire
Beaucoup de Papes, et tout particulièrement le pape Léon XIII, ont recommandé la prière du Rosaire
Masi qu’est-ce qui fait la beauté de cette prière du Rosaire tellement aimée de ND.
C’est que dans le Rosaire nous unissons à la fois le Christ et Notre Dame.
Ils sont de fait inséparables. C’est la raison que Pie XII nous donna pour définir le dogme de l’Assomption. Les saintes Ecritures montrent toujours unis le Christ et sa Mère dans tous les mystères. Après avoir défini le dogme proprement dit, il affirmait dans sa Constitution apostolique « Munificentissimus Deus », pour le justifier que les Ecritures, nous montrent toujours « l’auguste Mère de Dieu vivant dans l’union la plus étroite avec son divin Fils et partager toujours son sort. C’est pourquoi il est impossible de considérer, poursuivait-il Celle qui a conçu le Christ, L’a mis au monde, nourri de son lait, porté dans ses bras et serré sur son sein, séparée de Lui, après cette vie terrestre, sinon dans son âme, du moins dans son corps. Puisque notre Rédempteur est le Fils de Marie, Il ne pouvait certainement pas, Lui qui fut l’observateur de la loi divine le plus parfait, ne pas honorer, avec son Père éternel, sa Mère très aimée. Or, Il pouvait la parer d’un si grand honneur qu’Il la garderait exempte de la corruption du tombeau. Il faut donc croire que c’est ce qu’Il a fait en réalité ».
Or c’est précisément la beauté du Saint Rosaire de nous faire contempler cette union très étroite entre le Fils et Marie.
Ce sera l’objet de ces quelques considérations.
Prenez les mystères du Rosaires.
Dans les mystères joyeux, c’est notable.
Dans le mystère de l’Annonciation, le premier de ces mystères joyeux, nous voyons Marie « tressaillir de joie ». Dans ce mystère de l’Annonciation, qui est le mystère de l’Incarnation, nous voyons Notre-Dame inondée de joie et d’honneur : Elle est choisie pour être la Mère de Dieu : « Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes ». Non seulement l’Ecriture Sainte, mais aussi l’hymne des 2ème Vêpres de la fête du Rosaire, la décrit comme « tressaillante de joie ». « C’est vous, tressaillante de joie », « Te gestiéntem gáudiis. « Gestientem » vient du verbe « gestire » qui exprime « une joie très intense ». Il se traduit par « sauter de joie » « tressaillir d’allégresse », « être très heureux de ». Cette joie profonde, Notre-Dame l’exprime dans son chant du « Magnificat » : « Mon âme glorifie le Seigneur et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu’Il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante ». En latin, nous avons : « Magnificat anima mea Dominum et exultavit spiritus meus in Deo salutari meo ». Or, « exsultare » a le même sens : il veut dire « bondir », « se réjouir vivement ». Telle était la joie exultante de Notre-Dame en ce premiers Mystère. Elle connaissait une joie débordante. Et la raison de cette joie débordante, c’est le Verbe de Dieu, son Fils, en son sein. Marie est inséparable de son Fils. Il est la raison de sa joie. Aussi en contemplant ce mystère, devons-nous être dans la joie.
C’est la même relation que nous trouvons dans les autres mystères joyeux.
« Salut à vous, inondée de joie en la Visitation ,Elle chante son magnificat. quand vous mettez au jour, offrez et retrouvez, ô bienheureuse Mère, votre Fils ».
« Inondée de joie en la Visitation » « dum visitas. Alors qu’elle visite sa cousine Elizbath. Elle chante son Magnificat : « Et exultavit spiritus meus » (Lc 1 47). Et la raison de cette joie, c’est son Dieu Sauveur.
Elle est « Inondée de joie », également, en la Nativité, à Bethléem, « lorsqu’elle met au jour », c’est le sens précis du verbe « edere » : « mettre au jour », « faire voir », précisément son Fils. On peut le croire. Telle est en effet la situation de toute mère, lors de la naissance d’un enfant… Il ne peut en être autrement pour la Vierge Mère d’autant qu’elle ne connut pas les douleurs de l’enfantement, conséquence du péché dont elle est exempte !
« Inondée de joie » lors de la Présentation de l’Enfant-Jésus au Temple de Jérusalem, « dum offers », Mystère qui est une véritable offrande du Premier-Né comme le demande la loi de Moïse.
Inondée de joie, « Dum invenis… Filium », ils L’avaient perdu, Le recherchent dans l’inquiétude et l’angoisse. Ils Le retrouvent dans la joie extrême et le soulagement. La joie est toujours en Marie à mettre en relation avec son Fils. Ils sont inséparables. Et c’est ainsi que nous les contemplons dans le Rosaire.
L’hymne des 2ème Vêpres de la fête du saint Rosaire montre bien cette relation entre le Fils et la Mère, dans chacun des mystères joyeux « dum cóncipis, alors qu’elle conçoit, dum vísitas, alors qu’elle visite sa Cousine, dum edis, alors qu’elle enfante, dum offers, alors qu’elle offre son Fils au temple dum ínvenis Fílium » alors qu’elle retrouve son Fil à Jérusalem. C’est très réaliste. .
Mais si elle fut inondée de joie en les mystères joyeux en raison de son Fils, elle fut « broyée de douleurs » dans le Mystère de la Passion de son Fils. C’est ce que nous contemplons dans les mystères douloureux. Elle fut « blessée » en raison des souffrances de son Fils. C’est bien là encore son Fils en sa Passion qui fut la raison de ses souffrances. Le Prophètes Siméon n’avait-il pas dit lors de la présentation de l’enfant Jésus au temple de Jérusalem : « Un glaive vous transpercera le cœur ». Quelles étaient mystérieuses ses paroles. Au pied de la croix, elles prennent tout leur sens. Et de ce glaive, Son Fils en sera la raison. « Elle a enduré au plus intime de son cœur », « et intimo in corde », la flagellation : « verbera », « elle a enduré » elle-même les « coups de fouets » ; ils l’atteignent dans sa propre chair. « Elle a enduré les épines » de la couronne, « spinas « et « la Croix ». Vous le voyez : une des grandes qualités de la prière du Rosaire, sa grandeur, c’est d’unir et de nous permettre de contempler dans une même prière et le Fils et la Mère. Son cœur de Mère fut blessé par la lance qui transperça le cœur de son Fils. On peut l’imaginer : car jamais Mère n’a aimé son fils comme Marie a aimé son Fils Jésus. C’est en cet amour de son Fils qu’elle trouva sa douleur, mais c’est aussi l’amour qu’elle porta au Dieu trois fois saint qui fit sa constance au pied de la Croix tant il est vrai qu’elle adorait en la Passion de son Fils la volonté de Dieu s’accomplissant. ; or la sainteté consiste en tout à épouser la volonté de Dieu le Père. ! Ainsi de Marie au pied de la Croix.
Nous la contemplons aussi dans les mystères glorieux avec toujours la même relation à son Fils. Là, elle est « revêtue d’éternelle gloire » parce que Reine de tout l’Univers, gloire qui ne s’arrête pas, qui coule toujours (iugi) qui est éternelle. Et si elle est reine, c’est parce qu’elle est la Mère de Jésus Roi. Et si elle dans la joie en ce mystère de l’Assomption c’est précisément parce qu’elle retrouve son Fils glorieux, Joie qu’elle connut le jour de la Résurrection.