Les apparitions de la Vierge Marie à L’Ile Bouchard
publié dans couvent saint-paul le 1 décembre 2020
présente inlassablement dans la prière à la « consolatrice des affligés ». « Je ne suis pas venue ici pour faire des miracles », répond Notre-Dame à Jacqueline le 10 décembre. Elle ajoute cependant : « Mais demain vous y verrez plus clair et vous ne porterez plus de lunettes. » L’enfant souffrait à la fois d’une forte myopie et de conjonctivite purulente. Le matin du 11, elle constate que sa vue est normale et que ses lunettes sont devenues inutiles.Marie est si bonne qu’elle n’a pu s’empêcher d’accorder cette faveur, même si elle n’est « pas venue » pour cela, mais bien pour demander que l’on prie. La prière, voilà l’urgence ; le miracle, il peut attendre demain. Le dernier jour, Jacqueline osera cependant insister :«Madame, je vous en prie, faites une preuve de votre présence » (pour la foule, qui ne voyait rien). «Avant de partir, j’enverrai un vif rayon de soleil. » En effet, pendant les dernières minutes de cette ultime visite, un beau rayon de soleil, provenant d’une fenêtre du mur méridional, éclaire l’église. Il contourne même un pilier pour illuminer le lieu de l’apparition. Ce sera le seul rayon de soleil de cette journée couverte : signe de la puissance de « la Dame en lumière », qui,trente ans plus tôt,avait fait danser le soleil à Fatima. Le rayon miraculeux de l’Île-Bouchard rappelle celui qui avait illuminé le pape Pie IX dans la basilique Saint-Pierre de Rome, le 8 décembre
au moment de la promulgation du dogme de l’Immaculée Conception. • Les prières préférées de Notre-Dame D’autres paroles sont à relever, qui nous indiquent comment la très sainte Vierge désire que nous la priions. Le « Je vous salue Marie » : le deuxième jour, la Dame demande : « Chantez le Je vous salue Marie, ce cantique que j’aime bien. » Et les fois suivantes, elle réclame toujours, parfois à plusieurs reprises : « Chantez le Je vous salue Marie. » Elle montre ainsi comme cette prière la touche. « Un Ave Maria, dit saint Louis-Marie, est le plus parfait compliment que vous puissiez faire à Marie, puisque c’est le compliment que le Très-Haut lui envoya faire par un archangepour gagner son Cœur. C’est aussi par ce compliment que vous gagnerez infailliblement son Cœur, si vous le dites comme il faut. » Et surtout si vous le chantez comme il faut : chanter, c’est prier deux fois. Jacqueline dira plus tard : « Nous chantions pour faire plaisir à la Dame qui le demandait. » C’est ainsi que nous devons envisager le Je vous salue Marie, le chapelet ou les cantiques en l’honneur de Marie :pour lui faire plaisir. Remarquons d’abord l’insistance de la Messagère de Dieu sur la prière, puis sa confiance en la prière des « petits enfants » —que nous devons tous devenir pour entrer dans le Royaume des cieux —, enfin l’intention qu’elle recommande : notre pays, qui lui est si cher, comme elle
l’a montré en bien des occasions, notamment rue du Bac (la France y était représentée par une partie privilégiée du globe qui se trouvait aux pieds de l’Immaculée). « Je suis votre Maman du Ciel » : merveilleuse réponse à la question, merveilleuse également, posée par les enfants le premier jour. Elle rappelle celle de la première apparition de Fatima : « Je suis du Ciel », et la pensée de Jacinthe : « J’aime tant leCœurImmaculé de Marie : c’est le Cœurde notre Maman du Ciel ! » Recevons avec un cœurd’enfant cette parole jaillie d’un cœurde mère : « Je suis votre Maman du Ciel », et laissons l’entrer profondément en nous. « Donnez-moi votre main à embrasser » : signe de tendresse affectueuse de la part de celle qui vient d’affirmer : « Je suis votre Maman du Ciel. » Marque de respect également; dans le même sens, on notera la délicatesse de la Vierge Marie, qui vouvoie Jacqueline. « Surtout priez beaucoup pour les pécheurs » : trois fois, la Dame demande aux fillettes : « Priez-vous pour les pécheurs ? » Le 12, elle insiste : « Surtout priez beaucoup pour les pécheurs. » Les deux adverbes nous font entrevoir l’immense amour maternel de celle que l’on invoque comme « refuge des pécheurs ». Leur conversion est si importante pour elle : elle sait le prix qu’ils ont coûté à son Fils.
Le dernier jour, unesœurfait poser aux enfants cette question : « Madame, que faut-il faire pour consoler Notre-Seigneur de la peineque lui causent les pécheurs ?» —« Il faut prier et faire des sacrifices. » La Vierge de Fatima avait dit de même : « Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs. » « Embrassez la croix de mon chapelet » : le 9, la belle Dame présente aux quatre compagnes la croix de son chapelet à baiser. Les aînées sont assez grandes, mais les petites ne peuvent l’atteindre. Jacqueline les soulève alors avec aisance : quand l’on obéit à Marie et que l’on embrasse généreusement la croix de Jésus, tout devient plus facile. Voyons encette scène une invitation à baiser la croix de notre chapelet avant et après nos cinq dizaines :Le chapelet : plusieurs fois, Notre-Dame demande aux voyantes ou à la foule de réciter une dizaine. Et le dernier jour : « Continuez le chapelet. » Une dizaine ne lui suffit pas… On pense à Notre-Dame de Fatima : « Je veux que l’on continue à réciter le chapelet tous les jours. » « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous » : cette invocation, inscrite en lettres d’or aux pieds de la belle Dame le premier jour, est répétée très souvent au cours des apparitions. Tantôt les enfants la récitent d’elles-mêmes, tantôt la Vierge commence : « O Marie conçue sans péché », et les fillettes répondent : «Priez pour nous qui avons recoursà vous. »
Habituellement, on reprend trois fois de suite cette formule. Cette prière, qui nous vient de la Mère de Dieu elle-même par la médaille miraculeuse, lui est donc particulièrement agréable : elle désire être invoquée au titre de son Immaculée Conception. À l’Ile-Bouchard, on avait coutume de chanter le cantique : « O Marie conçue sans péché, priez pour la France. » Invocation que nous pouvons faire nôtre aujourd’hui. Magnificat : nous avons vu que ce mot était inscrit sur le Cœurde notre Mère. Elle veut qu’il soit gravé aussi dans nos cœurs: «Dites à la foule qu’elle chante le Magnificat».Pendant le cantique, Notre-Dame tourne les yeux vers le Ciel ; elle paraît plus belle et plus heureuse que jamais : « En la voyant, on se croyait au Ciel. » • Notre-Dame de laprière, apprenez-nous à prier Si l’on voulait résumer en un mot le message de l’Ile-Bouchard, celui de prière s’imposerait. Ce que la belle Dame est venue rappeler à quatre petites Françaises, c’est la nécessité de la prière. À travers les fillettes, elle s’adresse à nous tous : une fois, elle demande « d’amener la foule et les enfants pour prier ». Nous qui prions si peu, elle nous exhorte : « Surtout priez beaucoup ! » L’insistance de la Messagère de Dieu sur la prière a conduit les fidèles de Saint-Gilles à l’honorer sous le titre de « Notre-Dame de la Prière ». Il évoque l’âme de Marie, tout habitée par une prière continuelle, et nous invite à prendre la très sainte Vierge comme modèle dans notre prière. Le Rosaire, dont Notre-Dame de l’Ile-Bouchard nous présente l’instrument, permet de regarder successivement, pour l’imiter et la faire nôtre, la prière joyeuse, la prière douloureuse et la prière glorieuse de la Vierge Marie. C’est ainsi que, peu à peu, sous sa douce conduite, nous deviendrons des âmes de prière. En même temps, nous aurons la joie de contribuer au bonheur de notre Mère : « Plus on la priait, plus elle était heureuse », disaient les voyantes. Marie ne s’appartient pas : Elle est toute donnée, à Dieu premièrement (elle est l’humble « servante du Seigneur »), à ses enfants ensuite (elle est « notre Maman du Ciel »). Aussi ne garde-t-elle rien pour elle-même : les prières que nous lui adressons, elle les fait monter versDieu en louange (« quand on la loue, elle loue Dieu », dit saint Louis-Marie), et redescendre sur nous en grâces. Son bonheur est d’abord de glorifier Dieu, puis de faire du bien à ses enfants. Et nos prières lui fournissent cette double occasion. Voilà pourquoi « plus on la prie, plus elle est heureuse ». En l’église Saint-Gilles s’est répandue la belle invocation :«Notre-Dame de la Prière, apprenez-nous à prier. » La demande que ses disciples faisaient à Jésus (Luc 11, 1), nous l’adressons à la Vierge Marie : « Apprenez-nous à prier. » Apprenez-nous cet art à la fois si simple et si difficile de la prière. Apprenez-nous d’abord qu’il n’y a rien de plus nécessaire, rien de plus urgent que de prier ; apprenez-nous, par conséquent, à donner généreusementà Dieu un peu de notre temps ; apprenez-nous aussi à faire de chacune de nos prières un acte d’amour ; apprenez-nous même à faire de notre vie une prière continuelle, puisque Jésus nous l’a commandé(« il faut prier sans cesse »); apprenez-nous surtoutà devenir comme vous des âmes de prière. À l’Ile-Bouchard comme à Lourdes, Pontmain, Fatima, et en tant d’autres lieux où vous avez daigné nous visiter, vous nous redites : « priez », et vous nous indiquez le moyen que vous avez vous-même choisi : le saint Rosaire. Saisissant cette arme bénie, nous vous répétons inlassablement : « priez pour nous, pauvres pécheurs », nous en remettant à votre toute-puissante prière maternelle. Et nous ajoutons : Notre-Dame de la prière, apprenez-nous à prier ! C‘est l’orgueil humain qui est mis à genoux Un simple microbe est capable de mettre à genoux l’humanité. A l’ère des grandes réalisations technologiques et scientifiques, c’est surtout l’orgueil humain qu’il met à genoux. L’homme moderne, si fier de ses réalisations, qui installe des câbles de fibre optique jusqu’au fond des océans, construit des porte-avions, des centrales nucléaires, des gratte-ciels et des ordinateurs, qui après avoir posé son pied sur la lune poursuit sa conquête jusqu’à Mars, cet homme est impuissant devant un microbe invisible. Le tumulte médiatique de ces derniers jours et la peur que nous pouvons avoir nous-mêmes ne doivent pas nous faire manquer cette leçon profonde et facile à comprendre pour les cœurs simples et purs qui considèrent avec foi les temps présents. La Providence enseigne encore aujourd’hui à travers les événements. L’humanité –et chacun d’entre nous –a l’occasion historique de revenir à la réalité, au réel et non au virtuel fait de rêves, de mythes et d’illusions.Traduit en termes évangéliques, ce message correspond aux paroles de Jésus qui nous demande de rester unis à Lui le plus étroitement possible, car sans lui, nous ne pouvons rien faire ni résoudre aucun problème (cf. Jn 15, 5). Nos temps incertains, l’attente d’une solution et le sentiment de notre impuissance et de notre fragilité doivent nous inciter à chercher Notre-Seigneur, à l’implorer, à lui demander pardon, à le prier avec plus de ferveur et surtout à nous abandonner à sa Providence.Acelas’ajoute la difficulté voire l’impossibilité d’assister librement à la sainte Messe, ce qui augmente la dureté de cette épreuve. Mais il reste entre nos mains un moyen privilégié et une arme plus puissante que l’anxiété, l’incertitude ou la panique que peut susciter la crise du coronavirus : il s’agit du saint Rosaire, qui nous lie à la Très Sainte Vierge et au Ciel.Le moment est venu de prier le chapelet dans nos maisons plus systématiquement et avec plus de ferveur que d’ordinaire. Ne perdons pas notre temps devant les écrans et ne nous laissons pas gagner par la fièvre médiatique. Si nous devons observer le confinement, profitons-en pour transformer notre « assignation à résidence » en une sortede joyeuse retraite en familleau cours de laquelle la prière retrouve la place, le temps et l’importance qu’elle mérite. Lisons l’Evangile en son entier, méditons-lecalmement, écoutons-le en paix : les paroles du Maître sont les plus efficaces, car elles atteignent facilement l’intelligence et le cœu