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Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent

Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent

publié dans couvent saint-paul le 6 mars 2010


Prédication pour le 3ème dimanche de Carême

Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent

 

MBCF,

 

De dimanche en dimanche, en ce Carême 2010, nous essayons de scruter, du regard de la foi, le plan divin, son plan de salut.

 

Nous savons que ce plan salvifique se concentre essentiellement en son Fils unique, NSJC. Il est notre Sauveur. « Un Sauveur vous est né », chantent les Anges lors de la Nativité.

 

C’est le Sauveur, le Christ Seigneur, que prend en ses mains le prophète Siméon. Il l’affirme sous l’inspiration du Saint Esprit, dans son si beau chant, son « Nunc dimittis » : « Mes yeux ont vu votre salut que vous avez préparé devant tous les peuples ».

 

C’est ce qu’annonce aussi Notre Dame, dans son Magnificat : « Mon âme glorifie le Seigneur et mon esprit trésaille de joie en Dieu, mon Sauveur ».

 

C’est ce qui fit l’objet de la première prédication chrétienne, face au monde, celle de saint Pierre : « Ce Jésus est la pierre rejetée par vous de l’édifice et qui est devenue la pierre angulaire. Et le salut n’est en aucun autre».

 

Oui ! disions nous, le salut c’est le Christ.
Nous l’acclamons. Nous le croyons. Nous le confessons.

 

Cette confession fait notre joie. Elle est fondée sur l’espérance de la vie glorieuse. Elle nourrit notre charité. La confession du salut en le Christ fera notre gloire et notre béatitude, raison de notre plus grand amour. Ce fut l’objet de notre première prédication de Carême.

 

La seconde prédication porta, il vous en souvient, sur la manière de posséder ce salut : « que faire pour posséder ce salut » ? Et nous avions conclu notre prédication sur la question angoissante de ce jeune homme abordant NSJC : « Que dois-je faire pour posséder la vie éternelle ». La réponse donnée par NSJC était claire : « pratique les commandements ». Je m’étais permis, avec beaucoup d’audace, certainement, comme si vous ne les connaissiez pas, de vous rappeler ces 10 commandements et d’ajouter un bref mot d’explication.

La réponse était générale, globale.

 

Ici, dans ce 3ème dimanche de Carême, NSJC, dans son Evangile, va affiner un peu sa réponse. Et saint Paul, de son côté, va l’expliciter encore.

 

Mais concentrons d’abord notre attention sur l’Evangile du Christ, non pas tant sur la discussion concernant les démons, mais surtout sur la finale, la conclusion: « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent », « Qui audiunt verbum Dei et custodiunt illud ».

 

Il guérit une personne possédée d’un démon muet. Au lieu d’être dans l’admiration, du moins dans l’étonnement, les responsables du Sanhédrin restent dans la contestation. Le peuple, lui, est admiratif et du milieu de la foule une femme élève la voix et lui dit: « Heureux le sein qui vous a porté et les mamelles qui vous ont allaité ». Jésus, du tac au tac, répond : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ». « audiunt verbum Dei et custodiunt illud ».

 

Voilà une belle réponse. Il faut l’approfondir.

 

Ce fut la même affirmation ou presque que Jésus, il vous en souvient, donna à celui qui lui disait un jour que sa mère, ses frères, ses cousins, son parentage, était dehors et voulaient lui parler. Saint Luc nous le comte en son évangile : « La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver, mais ils ne purent pénétrer jusqu’à lui à cause de la foule. On vint lui dire : « Votre mère et vos frères sont là dehors et ils désirent vous voir. Il leur répondit : Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu – audiunt verbum Dei et faciunt -et la mettent en pratique ».
C’est la même pensée. Il nous faut entendre la parole de Dieu et la garder « custodire » ou la pratiquer « facere ». Et si nous écoutons cette parole de Dieu, si nous la gardons ou la pratiquons, NSJC nous promet la béatitude. On peut le croire. Il est la Parole de vérité.

 

Ce fut l’attitude de Notre Dame toute sa vie. C’est cette attitude que NSJC ici nous donne en exemple. Ce qui caractérise Notre Dame, c’est précisément qu’elle entendit la parole de Dieu et la fit, la pratiqua, la garda.

 

Elle entendit la parole de Dieu, la parole de l’ange. Elle ne fut ni sourde, ni indifférente, mais au contraire attentive. Elle scruta les paroles divines. Elle réalisa de fait tous les sens du verbe « audire ». Ce verbe veut dire « entendre », « écouter », « être attentif à », « être disciple de », « juger », « suivre » un enseignement alors qu’on est disciple, « exaucer », « approuver », « accorder », « être docile à », « écouter », « obéir ». Il faut se souvenir de la merveilleuse scène de l’Annonciation : l’ange étant entré où la Vierge était, lui dit : « Je vous salue pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes ». Mais « Marie fut troublée de ces paroles ». Ce trouble marque son attention, l’attention qu’elle porta à la parole de l’ange. « Ne craigniez point…Voici que vous concevrez en votre sein et vous enfanterez un fils et vous lui donnerez le nom de Jésus… » Marie écoute, scrute la pensée de l’ange…Mais comment cela se fera-t-il puisque je désire garder la virginité. L’ange lui dit : « la vertu du Très Haut vous couvrira de son ombre. C’est pourquoi le fruit saint qui naîtra de vous sera appelé Fils de Dieu ». Alors sonne sa réponse docile : elle donne son consentement : « « Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole ». Elle est docile à la parole de l’ange. Après l’avoir écouté, elle obéit promptement.

 

Telle doit être notre attitude devant la parole de Dieu. D’abord l’écouter, l’entendre.

 

Mais quelle est-elle ? Où est-elle ?

 

Cette parole de Dieu nous a été donnée par le Christ. Elle a été donnée aux disciples, aux Apôtres. Tous ont fondé des églises, les églises apostoliques. Ils leur ont laissé leur enseignement qu’ils ont reçu du Christ, et le Christ de Dieu, Et c’est ainsi que cette parole de Dieu confiée aux églises fondées par les Apôtres, je me dois de l’entendre, de l’écouter, de la servir, d’y être fidèle, être fidèle à l’enseignement des églises apostoliques et principalement à l’église romaine, celle qui est fondée sur Pierre, puisque Pierre est l’Apôtre sur lequel Jésus a voulu fonder son Eglise. « Tu es Pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise ». C’est pourquoi je dois « écouter », « entendre » « comprendre », d’abord l’enseignement de ces églises. « Entendre » l’enseignement apostolique, la tradition apostolique. Où trouver la vérité de Dieu sinon dans l’enseignement du Christ Seigneur. Mais où trouver l’enseignement du Christ Sauveur, sinon en ceux à qui le Seigneur l’a révélé. Mais à qui l’a-t-il révélé sinon à ses disciples. Je pose donc comme principe que je dois recevoir, entendre, écouter, être docile à la vérité apostolique, au Credo de Pierre, résumé dans le Credo de Nicée. C’est là que je trouve nécessairement, que j’entends la vérité apostolique qui est la vérité du Christ qui la vérité de Dieu.

 

« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent » ou « qui la font ». C’est ce que fit Notre Dame. C’est ce que fit Saint Joseph, toujours. Lui aussi, notre modèle, il accomplit tous les sens du verbe « custodire ». Ce mot veut dire : « garder », « prendre garde à », « veiller à », « observer », « se conformer à », « être fidèle à ».
Si j’observe les actes qu’il accomplit et qui me sont rapportés par l’Evangile de saint Mathieu, je vois qu’il en est bien ainsi.

 

Comme il voulait éloigner discrètement Notre Dame lors qu’il vit qu’elle était enceinte, comme il était dans ces pensées, l’ange lui apparut en songe et lui dit : « ne crains point de prendre avec toi Marie ton épouse, car ce qui est formé en elle est l’ouvrage du Saint Esprit. Et elle enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jésus ; car il sauvera son peuple de ses péchés…Réveillé de son sommeil, Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait commandé : il prit avec lui Marie son épouse », ne la connut pas…et lorsque l’enfant naquit, « il lui donna le nom de Jésus ». « Il fit ce que l’ange lui avait commandé » – « fecit sicut praecepit ei angelus Domini » -. Il n’y a pas de velléitaire dans la maison du Seigneur.

 

Après la venue et l’adoration des mages et leur départ, voilà que de nouveau l’ange du Seigneur apparut à Joseph, et toujours dans son sommeil, lui dit : « Lève-toi, prends l’enfant et sa mère, fuis en Egypte et restes-y jusqu’à ce que je t’avertisse ; car Hérode va chercher l’enfant pour le faire périr ». « Joseph se leva et la nuit même, prenant l’enfant avec sa mère, il se retira en Egypte ». Il observe la parole de l’ange. Il s’y conforme, il y est fidèle. Il peut ainsi garder le trésor divin, le prendre en garde, veiller sur lui. Il est le « custos sedule Christi ». Mais une troisième fois, s’observe sa fidélité à la mort d’Hérode. L’ange du Seigneur l’en avertit et lui dit qu’il peut retourner « en terre d’Israël », ce qu’il fit.
Voilà ce que nous révèle l’Ecriture Sainte sur saint Joseph, sa garde de la parole de Dieu et son service.

 

Soyez donc les imitateurs de Notre Dame, soyez donc les imitateurs de saint Joseph dans l’audition et la garde de la parole de Dieu et de sa sainte volonté.

 

C’est ce que nous dit solennellement saint Paul. Mais plus encore, il ajoute un degré encore : « Soyez les imitateurs de Dieu » et « marchez dans l’amour, comme le Christ qui s’est livré lui-même pour nous à Dieu comme une oblation et un sacrifice d’agréable odeur ».

 

C’est par amour en effet pour son Père et pour nous que Notre Seigneur a accompli, a réalisé la volonté salvifique de Dieu le Père. « Je viens O Dieu ! faire votre volonté ». Tel est le cri que Notre Seigneur prononça en entrant dans le monde. Tel est ce qu’il dit au jardin de Gethsémani. « Que votre volonté soit faite » : « Non ma volonté mais la votre ». C’est dans la plus parfaite obéissance au commandement de son Père que Notre Seigneur Jésus-Christ accomplit son sacrifice et réalisa le plan salvifique de Dieu.

 

Ainsi celui qui accompli la volonté de Dieu, celui qui vit selon ses commandements, connaît la béatitude, nous l’avons dit plus haut. Celui qui ne l’accomplit pas « n’a pas d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu », C’est ce que nous dit en conclusion saint Paul. Imitons la Vierge Marie, imitons saint Joseph, imitons NSJC dans l’audition et la garde de la volonté de Dieu.

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