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Semaine sainte 2010. Le Jeudi Saint. Le sacerdoce

Semaine sainte 2010. Le Jeudi Saint. Le sacerdoce

publié dans couvent saint-paul le 1 avril 2010


Prédication pour le Jeudi Saint.

Le sacerdoce.

« Jésus, la nuit où Il était livré, prit du pain et après avoir rendu grâces, le rompit et dit : Prenez et manger, ceci est mon corps, qui sera livré pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. Il prit, de même le calice après avoir soupé, en disant : Ce calice est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi, toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangerez ce pain et que vous boirez ce calice vous annoncerez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’Il vienne ».

 

« Faites ceci en mémoire de moi ». Voilà, MBCF, l’essentiel du sacerdoce. Le cœur, l’essence, le but même du prêtre, c’est le renouvellement du sacrifice de la Croix ; c’est le saint Sacrifice de la messe.

C’est ce que rappelle le saint Concile de Tente.

Le but du sacerdoce est de consacrer, d’offrir, d’administrer l’eucharistie, « de consacrer et d’offrir le Corps et le Sang de NSJC », l’offrir à Dieu son Père pour le salut des âmes et le donner aux âmes.

 

Lorsque le prêtre prononce les paroles de la consécration, le prêtre fait descendre sur l’autel NSJC, le Fils de Dieu. Pauvre créature, chétive et misérable, il a le pouvoir par ses paroles de faire descendre Celui qui est le Créateur de toutes choses, le Rédempteur de l’Univers, NSJC. Comme la Très Sainte Vierge Marie, par son Fiat, a pu faire descendre dans son sein le Fils de Dieu, ainsi le prêtre, chaque fois qu’il prononce les paroles de la consécration, fait descendre sur nos autels, NSJC lui-même dans son corps, son sang, son âme, sa divinité. C’est la le pouvoir du prêtre, pouvoir incroyable, inimaginable. Que notre Seigneur ait donné ce pouvoir à des créatures est un acte de sa toute puissance et de sa grande charité envers nous. Par là en effet s’applique sa Rédemption.

 

Ainsi, MBCF, chaque jour, pour utiliser les paroles mêmes de saint André, « chaque jour j’offre à Dieu tout puissant un sacrifice vivant, non la fumée de l’encens, non le sang des boucs, non la chair des taureaux qui mugissent ; mais j’offre à Dieu sur l’autel de la Croix l’Agneau sans tache dont la chair sert de nourriture, et dont le sang sert de breuvage au peuple qui a foi dans le Christ ».

 

Chaque jour j’élève mon âme vers le Christ Sauveur et Rédempteur. Chaque jour, je contemple cette charité du Christ, sa prière réparatrice, cet acte de totale obéissance à la Volonté de son Père, réparant la sésobéisssance du premier péché d’Adam. Chaque jour, je contemple la justice du Père qui n’a pas voulu remettre la faute sans une peine et quelle peine, les souffrances inouïes du Christ en sa Passion…Mais aussi et tout également, chaque jour je contemple la miséricorde de Dieu qui nous a donné un tel rédempteur, le seul rédempteur – l’homme-Dieu – le seul rédempteur capable, en son humanité unie à sa divinité de satisfaire la justice infinie de Dieu et de réparer surabondamment la première désobéissance, celle d’Adam rétablissant ainsi l’Alliance entre Dieu et les hommes, la « nouvelle et éternelle Alliance » comme nous le disons dans la formule de consécration du vin. Je contemple en élevant la sainte Hostie transsubstantiée, l’acte sublime de la charité du Christ qui, à notre place, nous a réconciliés avec Dieu le Père. Chaque jour, en soulevant le saint Calice, j’offre à Dieu, le sang de l’Agneau. J’élève mon âme vers le ciel, et je vois en Lui « celui qui fut digne de prendre le livre de vie et d’en ouvrir les sceaux » ; « car il a été immolé, et a racheté pour Dieu par son sang les homes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation».

 

Voilà ce qui fait la grandeur du prêtre.
Voilà ce qui soutient la foi du prêtre.
Voilà ce qui soutient la charité du prêtre, son espérance. Voilà ce qui fait sa force au milieu du monde

Voilà ce qui lui donne sa raison d’être.
Le prêtre n’est pas un « homme politique ». Le prêtre n’est pas un sociologue. Le prêtre n’a pas à considérer d’abord les problèmes sociaux et à s’engager dans les luttes des classes, à la tête des syndicats. Le prêtre n’est pas un créateur de civilisation…il peut l’être par conséquence..

 

Le prêtre est et reste au cœur des mystères de Dieu, du mystère de Dieu.
Il perpétue le souvenir et plus encore, la réalité de la charité de Dieu exprimée dans le sacrifice de la Croix.
C’est cet acte qui sanctifie, qui élève les âmes et les rende plus proches de NSJC.

 

Le sacrifice de la Croix …

La sainteté dépend du degré de participation à ce sacrifice, à cette rédemption de NSJC. Les personnes les plus saintes sont celles qui s’associent davantage à la victime sainte qu’est NSJC pour la rédemption du monde, devenant par là, comme la Vierge Marie, d’une certaine manière corédemptrice.

 

Celle qui est la plus sainte après NSJC, c’est celle qui a le plus participé à la Rédemption de NSJC, c’est la très sainte Vierge Marie. C’est pourquoi elle est la reine des saints. Elle est plus grande, plus sainte, plus digne que toutes les âmes qui ont été créées parce qu’elle a reçu en privilège une participation exceptionnelle à l’œuvre de la rédemption de NSJC. Tous les saints et toutes les saintes sont saints et saintes, même ceux qui ne sont pas prêtres, en proportion de leur participation à la Rédemption de NSJC. Ils ont participé à sa Rédemption, i.e. à son immense amour de charité, en s’offrant comme victime avec lui sur le bois de la Croix. Dans l’Eglise catholique, le signe de la véritable sainteté est l’union à NSJC comme victime pour participer à la Rédemption de l’humanité toute entière. « Je suis crucifié avec le Christ » disait saint Paul. Cela est et restera toujours vrai, le signe toujours vrai de la sainteté.

 

Affirmons avec toute l’Eglise que la Croix de NSJC, sa méditation, être uni à elle, est le moyen de toute sanctification. Et puisque la Croix c’est la messe, il faut conclure à l’importance de la messe et pour le prêtre et pour les fidèles.

 

Fasse que nous comprenions toujours mieux cette vérité.

 

On ne peut mieux être uni au Christ, « victime sainte, victime sans tache, victime immaculée » qu’en la célébration et en la participation active de la messe. C’est à la messe et dans la sainte communion que nous pouvons nous transformer en victime sainte pour sanctifier nos âmes et celles qui sont dans le monde. Quel bel idéal, NSJC nous a laissé ! Quel beau programme de sainteté le bon Dieu veut que nous réalisions ici pendant les quelques années que nous passons sur la terre.

 

Saint Pie X le résume dans sa belle encyclique Haerent animo : « En tant que ses ministres dans l’offrande du sacrifice par excellence, perpétuellement renouvelé pour le salut du monde, nous devons nous mettre dans le même état d’esprit que celui dans lequel, Hostie immaculée, (le Christ) s’est offert à Dieu sur l’autel de la Croix ».

Cela restera toujours vrai et pour le prêtre et pour les fidèles. Pie XII le rappelle fortement pour les fidèles dans son encyclique « Mirari vos ».

 

Le saint Sacrifice de la messe manifeste pour tous les étapes que l’on doit franchir pour parvenir à la sainteté. Une âme qui monte vers Dieu commence par la vie purgative, poursuit par la vie illuminative, pour en arriver à la vie unitive. La mess exprime parfaitement ces trois étapes.
La première partie de la messe est la messe de la purification. On veut se purifier de ses péchés. C’est le confiteor, C’est le regret de ses fautes Ce sont les deux belles oraisons du prêtre montant à l’autel. « Nous vous prions, Seigneur, par les mérites de vos saints dont les reliques sont ici et de tous les Saints, de daigner me pardonner tous mes péchés ». C’est la messe de ceux qui se purifient pour se détacher des choses de ce monde afin que Dieu puisse agréer leurs prières. Elle représente la vie purgative.

Puis on arrive au sommet du saint Sacrifice de la messe au moment de la consécration. Cette partie correspond à la vie illuminative. Nous contemplons Dieu dans la sainte eucharistie. Jésus est là, présent dans nos mains, avec son corps, son âme, sa divinité, dans sa gloire entourée de tous les saints et de tous les saints anges du Ciel. Il est là dans les mains du prêtre en vertu des paroles prononcées par lui. Cette présence de NSJC sur l’autel est l’objet d’une véritable contemplation du prêtre et des fidèles.
Puis la messe continue et on arrive à l’union à Jésus Christ dans la sainte communion. Cette dernière partie de la messe correspond à la vie unitive. Elle aboutit à une vie d’amour, d’union, d’attachement, de dévouement total à NSJC. Le prêtre, le fidèle n’ont plus qu’un désir, ne plus s’appartenir, être tout au Seigneur, être son apôtre aussi parfait que possible afin de donner Jésus aux âmes.

Voila ce qu’exprime la sainte messe. Voilà ce qu’elle réalise.
Ainsi la messe dessine la trame de la vie du prêtre et du fidèle.

 

La messe catholique sera toujours le grand programme de la vie du prêtre comme le grand programme de la vie chrétienne. Modifier cette messe c’est modifier l’idéal sacerdotal et l’idéal catholique.

 

La messe catholique c’est la loi de l’amour de Charité qui doit nous animer parce que la Croix, qu’elle perpétue, est la plus belle démonstration de la charité. La loi d’amour est inscrite en cette messe comme, hier, dans l’Ancien Testament, elle le fut sur les pierres de la Loi mosaïque, comme elle le fut sur la Croix. Cette loi d’amour n’est plus seulement inscrite sur des pierres, elle est inscrite dans le sacrifice de NSJC. Il est la Loi d’amour. Il la manifeste sur la croix. Il a donné la plus belle preuve de cette Loi d’amour : mourir en sainte victime sur la Croix pour la gloire de son Père et pour le salut de nos âmes.

C’est cette Loi d’amour que Jésus nous prêche sur la croix et qu’il nous prêche tous les jours durant le saint sacrifice de la messe. Ainsi le saint sacrifice de la messe célébré tous les jours entretient en nos cœurs la pratique de la Loi de charité. Ainsi nos âmes sont réconfortées devant la croix de NSJC, devant son sang et son corps qui sont devant nous sur l’autel par les paroles de la consécration.
Assister à la messe, nous unir à ce sacrifice, c’est nous pénétrer de ces sentiments d’amour envers Dieu, d’amour envers le prochain, jusqu’au sacrifice de nous-mêmes.
Aussi longtemps que nous garderons dans nos cœurs ces sentiments, aussi longtemps Rolleboise existera. Rolleboise s’éteindra le jour où s’éteindra cette volonté de vivre de la loi d’amour du Christ manifesté à la Croix et perpétué sur l’autel.

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