Denis Tillinac, écrivain, éditeur et « esprit libre », apporte un soutien vigoureux à Benoît XVI.
publié dans flash infos le 5 avril 2010
Dans France Soir:
Pédophilie dans l’Eglise – “Certains médias ont été plus indulgents avec Polanski et Frédéric Mitterrand !”
Propos recueillis par Philippe Cohen-Grillet 03/04/10 à 16h55
Denis Tillinac, écrivain, éditeur et « esprit libre », apporte un soutien vigoureux à Benoît XVI.
France-Soir. Secouée par des scandales de pédophilie, l’Eglise catholique traverse une crise. Celle-ci peut-elle déboucher, selon vous, sur une profonde « crise de foi » des fidèles ?
Denis Tillinac. Je ne le crois pas. L’Eglise connaît un malaise ponctuel. En vingt siècles, elle a connu des périodes plus troublées ! Mais aujourd’hui elle est une religion solide, la première au monde avec plus d’un milliard et cent millions de fidèles.
F.-S. Vous stigmatisez les « raccourcis médiatiques ». Croyez-vous à une cabale dirigée contre Benoît XVI ?
D. T. Oui, je crois que l’on s’en prend à ce pape parce qu’il est un intellectuel et parce qu’il avance une analyse critique et radicale de la modernité. De BHL à Onfray en passant par Finkielkraut, aucun n’y résiste. Benoît XVI est le seul vrai rebelle de la modernité. C’est cela que l’on tente de lui faire payer. Et en particulier un certain système médiatique qui a trouvé toutes les indulgences à Roman Polanski, qui a été condamné pour pédophilie, ou à Frédéric Mitterrand, qui en a fait l’apologie dans un livre. Il y a enfin, et particulièrement en France, un vieil anticléricalisme qui ne demande qu’à prospérer sur de telles polémiques.
F.-S. Le débat sur le célibat des prêtres resurgit à la faveur de cette polémique. Est-ce hors sujet ?
D. T. Il n’est pas nouveau. Le célibat des prêtres a été débattu après Saint-Augustin, à la Renaissance, au XIXe siècle ou lors de Vatican II. Il s’agit d’un débat disciplinaire et non dogmatique. Si cela peut détendre l’atmosphère et apaiser les crispations, pourquoi pas ? Mais le mariage des prêtres ne changera rien à la crise des vocations.
Propos recueillis par Philippe Cohen-Grillet