Le Saint Esprit, le jour de la Pentecôte
publié dans couvent saint-paul le 22 mai 2010
Prédication pour la Pentecôte
« Gloire soit à Dieu le Père, et au Fils, ressuscité des morts et à l’Esprit consolateur dans les siècles des siècles »
Voilà l’ultime antienne des Vêpres de la Pentecôte.
Cette antienne affirme la divinité du Saint Esprit. Il est Dieu, comme le Père est Dieu, comme le Fils est Dieu. Aussi bien le Christ donna-t-il aux disciples l’ordre d’aller enseigner toutes les Nations les « baptisant au nom du Père du Fils et du saint Esprit. »
Ainsi lorsque nous voyons Jésus-Christ, nous dit le Catéchisme du Concile de Trente, joindre la Personne du Saint-Esprit à la Personne du Père et du Fils, « dans la forme du lBaptême au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, aucun doute n’est plus possible sur la divinité du Saint-Esprit. Si le Père est Dieu, et si le Fils est Dieu, nous sommes obligés de reconnaître que le Saint-Esprit l’est aussi, puisque Notre Seigneur Le met sur le même rang que le Père et le Fils ».
Voilà qui fera aujourd’hui le thème de nos réflexions : la divinité du Saint-Esprit.
La divinité du Saint Esprit.
En parler est un ordre que tout pasteur reçoit de l’Eglise. Le catéchisme du Concile de Trente nous dit : « il faut enseigner au peuple que le Saint-Esprit est Dieu, comme le Père et le Fils, qu’Il leur est égal en toutes choses, Tout Puissant comme eux, éternel comme eux, et comme eux d’une perfection, d’une grandeur, d’une bonté, d’une sagesse infinie, en un mot qu’Il a la même nature ». Voilà ce que nous confessons quand nous proclamons dans le Symbole: « Je crois en l’Esprit Saint ».
L’enseignement de l’Ecriture Sainte est formel. Et le catéchisme de nous en donner quelques preuves.
Tout d’abord celles tirées des paroles de saint Pierre.
« Lorsque Saint Pierre dans les Actes des Apôtres, dit: « Ananie, pourquoi Satan a-t-il tenté votre cœur, au point de vous faire mentir au Saint-Esprit ? Il ajoute aussitôt: ce n’est point aux hommes que vous avez menti, mais à Dieu ; donnant ainsi le nom de Dieu à Celui qu’il venait d’appeler le Saint-Esprit » (Act 5 3-4)
« De même l’Apôtre écrivant aux Corinthiens applique au Saint-Esprit le nom de Dieu qu’il venait de prononcer. Il y a, leur dit-il, diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous. Et il ajoute: oui, c’est un seul et même esprit qui opère toutes ces choses, distribuant à chacun ses dons comme il Lui plaît. » (1 Cor 12 6-11)
Et c’est ici alors que le Catéchisme du Concile de Trente donne comme preuve scripturaire ultime, la phrase prononcée par NSJC donnant aux Apôtres la formule du Baptême « D’un autre côté, lorsque nous voyons la Sainte Écriture joindre la Personne du Saint-Esprit à la Personne du Père et du Fils, comme dans l’endroit où elle ordonne de conférer le Baptême au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, aucun doute n’est plus possible sur la vérité de ce mystère ; car si le Père est Dieu, et si le Fils est Dieu, nous sommes obligés de reconnaître que le Saint-Esprit l’est aussi, puisque l’Ecriture Le met sur le même rang que le Père et le Fils ».
Le « Père, le Fils et le Saint Esprit » : C’est bien l’ordre des trois Personnes divines, qui nous fournit ainsi la preuve de la divinité du Saint-Esprit.
Et cet ordre se retrouve aussi dans cet éloge magnifique de la Sainte Trinité qui termine les Psaumes et les Cantiques sacrés: Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme nous l’avons dit au début citant l’ultime antienne des Vêpres de ce jour :
« Gloire soit à Dieu le Père, et au Fils, ressuscité des morts et à l’Esprit consolateur dans les siècles des siècles »
« Enfin ce qui confirme puissamment cette Vérité de la divinité du Saint-Esprit, c’est que l’Ecriture Sainte attribue d’une manière formelle au Saint-Esprit tout ce qui, selon les données de la Foi, n’est propre qu’à Dieu seul.
Ainsi elle lui reconnaît des temples: « Ne savez-vous pas, dit l’Apôtre, que vos membres sont les temples du Saint-Esprit ? » (1 Cor 6 9)
Elle lui attribue le pouvoir de sanctifier, (1Pet 1 2) de vivifier (Jn 6 63) , et de scruter les profondeurs de Dieu (1 Cor 2 10), de parler par les Prophètes, ( 2 Pet 1 21) d’être partout (Sap 1 9) ; autant de perfections qui ne conviennent qu’à Dieu.
Si le Saint-Esprit est Dieu, il faut confesser encore qu’Il est la troisième Personne dans l’Essence divine, parfaitement distincte du Père et du Fils, et produite par la Volonté de l’un et de l’autre.
C’est l’enseignement même de la Foi. C’est l’enseignement de la formule du Baptême donnée par notre Sauveur aux Apôtres. Elle montre très clairement que le Saint-Esprit est une troisième Personne qui subsiste par elle-même dans la nature divine, et qui est distincte des deux autres. Ainsi le déclare formellement le premier Concile œcuménique de Constantinople. Pour réfuter l’hérésie absurde et impie de Macédonius, les Pères de ce concile ajoutèrent au symbole de Nicée ces mots si importants: je crois au Saint-Esprit Notre-Seigneur, qui donne la vie, qui procède du Père et du Fils, qui est adoré et glorifié avec le Père et le Fils, qui a parlé par les Prophètes.
« Je crois au Saint-Esprit, Notre Seigneur… En confessant que le Saint-Esprit est « notre Seigneur », les pères conciliaires montrent par le fait combien Il est au dessus des Anges. Ils disent encore qu’Il donne la vie, parce que de son union avec Dieu l’âme tire une vie plus réelle, que celle dont jouit le corps par son union avec l’âme. Et comme l’Ecriture Sainte attribue au Saint-Esprit cette union de l’âme avec Dieu, il est clair qu’on a parfaitement raison de lui donner le nom d’Esprit vivifiant. »
Le 1er Concile de Constantinople enseigne aussi que « le Saint Esprit procède du Père et du Fils ». Le Saint-Esprit « procède de toute éternité du Père et du Fils comme d’un principe unique. Cette vérité est confirmée par l’autorité des Ecritures. Et le Catéchisme de citer cet enseignement de NSJC : « Notre-Seigneur Jésus-Christ parlant du Saint-Esprit, dit: « Il Me glorifiera parce qu’Il recevra de ce qui est à Moi » (Jn 16 14). Mais aussi , la Sainte Écriture appelle l’Esprit Saint « tantôt l’Esprit du Christ, tantôt l’Esprit du Père ; qu’Il est envoyé, tantôt par le Père, tantôt par le Fils, c’est bien la preuve manifeste, conclut-il, qu’il procède également de l’un et de l’autre. (Jn 14 26). Celui qui n’a pas l’Esprit de Jésus-Christ, dit Saint Paul, n’est point à Lui. Et dans l’Épître aux Galates, il appelle encore le Saint-Esprit, l’Esprit de Jésus-Christ: « Dieu, dit-il, a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils, qui crie, Abba, Père » (Gal 4 6). De son côté, Notre Seigneur, dans Saint Matthieu, l’appelle l’Esprit du Père: « Ce n’est pas Vous qui parlez, mais l’Esprit de votre Père. (Mt 10 20) Et dans la Cène, Il s’exprime ainsi: « le Consolateur que Je vous enverrai, C’est l’Esprit de vérité qui procède du Père, et qui rendra témoignage de Moi. Ailleurs, Il nous annonce en ces termes que le même Esprit Saint sera envoyé par le Père: « le Père L’enverra en mon nom » (Jn 14 26). Toutes ces expressions s’entendent évidemment de la procession du Saint-Esprit, il est donc bien clair et bien certain qu’Il procède du Père et du Fils ».
« Voilà ce qu’il faudra dire de la Personne du Saint-Esprit » conclut le catéchisme du Concile de Trente.
Voilà qui est dit. Rendons en grâce à Dieu sans oublier de confesser enfin que l’Esprit Saint est l’auteur de tous les dons : les dons « de Sagesse et d’intelligence », les dons de Conseil et de Force », les dons de Science et de Piété, les dons de crainte du Seigneur. Ces dons du Saint-Esprit sont pour nous comme « une source divine » de Vie chrétienne. Ne sont-ils pas constitutifs de la Grâce qui nous justifie, et qui nous marque du sceau de l’Esprit Saint , qui a été promis, et qui est le gage de notre héritage. C’est cette grâce en effet qui nous attache à Dieu par les liens les plus étroits de l’amour, qui allume dans nos cœurs le zèle ardent de la piété, qui nous fait entreprendre une vie nouvelle, qui nous rend participants de la nature divine, et nous fait mériter le nom et la qualité réelle d’enfants de Dieu.
L’Esprit Saint, la personne la plus oubliée de la Trinité Sainte. Certainement. Et pourtant c’est elle qui nous rappelle « tout l’enseignement du Christ » et qui nous enflamme et de force et d’amour. Ne l’oublions pas dans notre piété et notre chant d’action de grâce.