Un sondage de l’IFOP analysé par Jean Madiran dans Présent du Mardi 18 août 2009
publié dans flash infos le 17 août 2009
Nous demeurons toujours méfiants à l’égard des sondages, mais tout ce qu’ils annoncent n’est pas forcément erroné, et voici que l’IFOP vient de faire un grand progrès : il ne divise plus les catholiques en « pratiquants » allant à la messe une fois par mois (!) et non pratiquants qui n’en font pas autant.
Il distingue désormais entre croyants » qui ne pratiquent pas et « messalisants » qui vont à la messe, normalement, tous les dimanches. Plus ou moins rapide selon les saisons, la diminution du nombre de catholiques en France, constate l’IFOP, n’a pas cessé depuis quarante ans. Belle et bonne découverte.
Il y a quarante (et un) ans, c’était en effet le Mai 68 des trois M (Marx-Mao-Marcuse), et le ralliement de l’épiscopat français à ce « grand mouvement » par sa fameuse déclaration officielle du 20 juin 1968 (Documentation catholique du 7 juillet 1968, col. 1185 à 1187).
Et puis ce fut en 1969 (oui, il y a précisément quarante ans) la constitution apostolique déclarant promulguer une messe tellement nouvelle qu’elle en devenait méconnaissable. On ne devrait pas s’étonner que la désaffection proportionnellement la plus grande ait été chez les « messalisants » : c’était eux les mieux au courant et les plus directement atteints.
Le sondage nous dit aussi que le peuple catholique continue à vieillir, la proportion des plus de 50 ans et des retraités n’arrêtant pas d’augmenter : rien d’étonnant non plus puisque depuis quarante ans (au moins) il n’y a plus de catéchisme pour enfants baptisés dans la plupart des diocèses. La conséquence, là aussi, est directe : ravage chez les jeunes, ravage dans les vocations sacerdotales.
Le sondage constate d’autre part que, surtout chez les « messalisants », les catholiques deviennent de plus en plus « à droite », ce qui est, ajouterons-nous, un spectaculaire échec de l’épiscopat : il a tout fait pour l’empêcher, il y arrive de moins en moins.
Ce que les sondages ne peuvent mesurer, c’est l’intensité d’une germination, dont les fruits n’apparaîtront
que plus tard. – J.M.