La « marche pour la Vie » de Renaissance Catholque.
publié dans flash infos le 27 septembre 2010
Elle se déroulera le samedi 16 octobre 2010.
« Nous vous donnons rendez-vous à 17 h 45 devant la basilique Notre-Dame-des-Victoires, place des Petits-Pères, Paris 2e (M° Bourse) pour la cérémonie de départ. La Marche se termine par un Salut du Saint-Sacrement, célébré à 20 h au Sacré-Cœur de Montmartre (M° Anvers) ».
Je désire soutenir cette belle inititive de Renaisssance Catholique. J’approuve totalement les propos tenus par M Maugendre dans cette interview. J’approuve le style sérieux et priant de la marche. J’encourage les fidèles à y participer massivement.
Entretien avec Jean-Pierre Maugendre
À propos de la 20e Marche de prière pour la Vie
« Votre engagement pour la défense de la vie, selon l’enseignement des papes Jean-Paul II et Benoît XVI, est un beau témoignage d’espérance pour notre société. C’est une belle œuvre que la vôtre et une consolation de voir le bon travail que vous faîtes. En tant que président de l’Académie pontificale pour la Vie, je ne peux que vous en remercier et vous encourager dans cette voie ». (Message de soutien de Mgr Fisichella, président de l’Académie pontificale pour la Vie, le 29 septembre 2009, à Renaissance Catholique).
Renaissance Catholique organise le 16 octobre prochain sa 20e Marche de prière pour la Vie ! Pouvez-vous nous rappeler son histoire ?
Jean-Pierre Maugendre : Notre première Marche a eu lieu le 20 octobre 1991. Nous partions alors de Versailles, le dimanche matin, et après une messe célébrée à 12 h en plein air dans le Bois de Boulogne, nous achevions notre parcours par un Salut du Saint-Sacrement sur le parvis de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. Dès le début, notre intuition était que le combat pour la défense de la Vie ne pouvait pas ne revêtir qu’une dimension naturelle. Qui a vu de ses yeux le comportement des contre-manifestants lors des rosaires publics organisés par SOS Tout-Petits et le docteur Dor, ne peut plus ignorer le caractère satanique de ce déferlement de la culture de mort. Il y a les tenants « présentables » de cette contre-culture : Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, Simone Veil,… et les nervis anarcho-trotskystes, vêtus de noir, le blasphème à la bouche chargés de faire taire les opposants par la violence du « harcèlement démocratique », cher à Jean-Christophe Cambadélis. Derrière les flots de sang et les océans de larmes versés depuis cinquante ans, au nom de la libération de la femme –surtout libération de la braguette–, se cache, de plus en plus mal, « celui qui est homicide depuis le commencement ». Tout cela nous semblait exiger plus qu’une simple protestation publique, si légitime fut-elle, mais en plus une expiation, une réparation et une intercession publiques. Il nous semble que s’applique à la Culture de mort ce paragraphe de l’Ecriture sainte : « Cette sorte de démon ne se vainc que par la prière et le jeûne » (Marc IX, 29).
En 1994, nous avons modifié notre dispositif car la messe en plein air dans le Bois de Boulogne, au mois d’octobre, était très éprouvante pour les participants et le célébrant, en raison des conditions climatiques… Nous avons alors bénéficié pendant six ans, de l’hospitalité de la paroisse Notre-Dame du Lys, à Paris, où la messe était célébrée en fin de matinée avant que nous ne rejoignions le Sacré-Cœur que les autorités du sanctuaire avaient mis à notre disposition depuis 1992, la seule contrainte étant que le Salut ne pouvait pas avoir lieu trop tôt à cause des offices en fin de journée. En 2000, la Préfecture de Police nous a signifié que, pour des raisons de sécurité, il ne nous était plus possible de franchir la Seine. Il nous a donc fallu trouver un point de départ sur la rive droite et c’est ainsi que le lieu de départ est aujourd’hui sur le parvis de la basilique Notre-Dame des Victoires. Depuis dix ans, notre Marche prend la forme d’une procession aux flambeaux, afin d’en rehausser la tenue.
Cette Marche a-t-elle toujours sa raison d’être alors que celle de « 30 ans ça suffit ! » en janvier, bien que plus récente que la vôtre, rassemble sensiblement plus de monde ?
JPM : Nous nous sommes effectivement posé la question. Dès le début, nous avons apporté notre soutien à cette Marche car nous faisons partie du Collectif qui l’organise. La démarche du Collectif se veut à la fois aconfessionnelle et apolitique. Il est cependant un fait que la seule institution qui défende l’intégralité de la loi naturelle contenue dans le décalogue, est l’Église catholique, et sans doute, l’Église orthodoxe. Les seuls pays où une opposition vigoureuse à la Culture de mort se manifeste (Etats-Unis, Espagne, …) sont ceux dans lesquels la hiérarchie catholique s’est publiquement investie dans ce combat. De plus, n’oublions pas que l’immense majorité des marcheurs est catholique. Si certains craignent la confessionnalisation du débat, d’autres redoutent la récupération politique.
Notre démarche à nous est clairement confessionnelle et politique. Un prêtre bénit les marcheurs et leurs cierges au départ et nous achevons notre démarche par un Salut du saint-Sacrement dans la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. Plusieurs cardinaux, évêques ou supérieurs de communautés religieuses, ont rejoint le Comité d’honneur ou soutiennent la Marche. L’an dernier Mgr Fisichella, alors président de l’Académie pontificale pour la Vie, nous avait transmis un beau message d’encouragement.
La nuit tombe, les flambeaux et lumignons sont allumésTous les élus politiques sans distinctions sont les bienvenus. Si ce sont des lois que nous déplorons et condamnons, il nous paraît heureux que s’associent à notre protestation tous ceux qui d’une manière ou d’une autre travaillent à l’élaboration des lois ou à leur application à quelque échelon que ce soit : Union européenne, France, région, département, commune… On ne peut pas souhaiter « Des élus pour la vie » et bouder ceux qui se déplacent, en oubliant que l’état de l’opinion publique étant ce qu’il est en France, ces élus n’ont pas une voix à gagner dans cette démarche mais en ont beaucoup à perdre.
Certains opposent le côté festif et joyeux, musicalement très animé, de la Marche de janvier à celui plus austère, de celle d’octobre.
JPM : Nous assumons tout à fait ce que certains peuvent considérer comme « ringard » dans la récitation du chapelet. Heureusement, nous sommes en bonne compagnie dans cette « ringardise » : quelques saints, tous les papes,… De plus, pour être franc, la gravité des faits en cause et leur nature ne nous incitent guère à faire la fête : 200 000 avortements chirurgicaux annuels, sans compter les victimes de la pilule du lendemain et du stérilet, 1 mariage sur 2 qui se solde par un divorce, 1 famille sur 5 qui est monoparentale… Cette longue litanie des victimes de la Culture de mort nous incite plus à la gravité et à la dignité qu’aux manifestations festives. Il y a un temps pour tout ! D’ailleurs l’immense majorité de nos marcheurs sont des jeunes gens et des jeunes filles qui ont compris cela.
Notre foi conforte les vérités naturelles, mais seules la prière et la pénitence pourront vaincre « le père du mensonge ». La légitimité de notre Marche nous semble justifiée par cette réflexion du Cardinal Bergoglio, archevêque de Buenos Aires, en juillet 2010, à l’occasion du vote par le parlement argentin d’une loi autorisant le mariage homosexuel : « Ne soyons pas naïfs : il ne s’agit pas d’un simple combat politique, c’est le projet de détruire le plan de Dieu. Il ne s’agit pas d’un simple projet législatif (celui-ci est seulement un instrument), mais une manœuvre du père du mensonge qui prétend embrouiller et tromper les enfants de Dieu ». Dans ce domaine, comme dans bien d’autres, la laïcité est un piège.
Comment voyez-vous l’évolution du combat pour la Vie dans les années qui viennent ?
JPM : Malheureusement, il faudrait être aveugle pour ne pas observer que la situation est loin de s’améliorer et que, à cet égard, la droite parlementaire joue un rôle tout aussi néfaste que la gauche libertaire. Les batteries d’acclamation saluant l’entrée sous la coupole de Simone Veil, le 18 mars dernier, ont clairement manifesté ce consensus mortifère. Ainsi Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, vient de doubler, à l’occasion de la Journée de la femme, le 8 mars dernier le montant du forfait IVG qui passe pour les chirurgiens avorteurs de 382 € à 625 € l’acte. La même déclarait le 15 juin devant le Sénat : « L’IVG est présentée comme un mal nécessaire. Je ne m’associe pas à cette présentation négative (…) Je préfère, en souvenir de nos combats, conserver le mot « avortement » plutôt que cet IVG de bon ton (…) La grossesse non désirée est une souffrance, l’avortement est un moyen de diminuer cette souffrance. » L’avortement fut d’abord une exception, puis il est devenu un droit, il est maintenant un bien, une sorte d’analgésique ! Cependant, dans le même temps, Mme Michèle André, présidente de la délégation aux Droits des femmes et à l’égalité des chances, était bien obligée d’observer le 15 juin dernier devant le Sénat : « Les pressions psychologiques exercées par les familles, mais aussi par certains éléments du corps médical, rendent plus difficile pour les femmes l’exercice de leurs droits. Enfin, certains médecins sont encore réticents à accomplir des actes d’IVG. »
La vérité est que le réel, même effrontément nié, refait toujours surface. Tous les acteurs du drame sont conscients à un moment ou à un autre qu’un avortement chirurgical, ce n’est pas une opération de l’appendicite. La médiatisation du syndrome post-avortement sera sans doute d’ailleurs un des axes majeurs du combat pour la vie dans les années à venir.
Nous faisons nôtre la récente déclaration de Mgr Chaput, évêque de Denver : « L’avortement est le problème fondamental de notre temps (…) Le droit à la vie est à la base de tout autre droit de l’homme (…) Nous vivons à une époque où l’Église est appelée à être une communauté croyante de résistance (…) Nous ne devons pas nous bercer de l’illusion selon laquelle en nous associant aux voix du laïcisme et de la déchristianisation, nous pourrions d’une façon quelconque adoucir ou changer les choses. Seule la Vérité peut rendre les hommes libres. »
À cet égard, l’attitude des évêques de France semble être en train d’évoluer. Ainsi, le Cardinal Ricard, archevêque de Bordeaux, ancien président de la conférence épiscopale, déclarait le 19 février 2010 : « Il faut donner leur juste place à ces marches pour la Vie (…) Elles attirent l’attention sur un problème. Elles alertent l’opinion. Nos consciences ont besoin d’être réveillées. Je pense que les différentes marches pour la vie ont cette fonction. Il est nécessaire qu’elles soient accompagnées tout au long de l’année par un patient travail d’éducation et d’action sur les mentalités et dans certains cas d’interpellation de nos législateurs ».
Concrètement ?
JPM : Cette Marche aux flambeaux est essentiellement une marche de prière, ouverte à tous ceux qui œuvrent pour le respect de la vie et de la dignité de la personne humaine. Elle se déroule à un rythme permettant à tous d’y participer. Nous tenons à remercier très sincèrement tous ceux qui, par leur présence, leur prière, leur aide matérielle ou financière ont permis à cette Marche de durer depuis vingt ans.
Nous vous donnons rendez-vous à 17 h 45 devant la basilique Notre-Dame-des-Victoires, place des Petits-Pères, Paris 2e (M° Bourse) pour la cérémonie de départ. La Marche se termine par un Salut du Saint-Sacrement, célébré à 20 h au Sacré-Cœur de Montmartre (M° Anvers).