En l’honneur de Saint Michel Archange
publié dans couvent saint-paul le 3 octobre 2010
Prédication pour le 19ème dimanche après la Pentecôte.
En l’honneur de Saint Michel Archange
« L’Ange se tint près de l’autel du temple, un encensoir d’or à la main »
« Et tandis que l’archange Michel luttait contre le dragon, on entendit la voix de ceux qui disaient : «le Salut est à notre Dieu ».
Telles sont, MBCF, les deux premières antiennes des Premières Vêpres de la fête de saint Michel Archange.
Elles feront l’objet de notre méditation de ce dimanche.
Alors que je me trouvais sans ministère, j’avais imaginé d’ouvrir une paroisse « virtuelle » sur le net sous le vocable de saint Michel. Cet Archange me plait. La Providence eut la bonté de transformer cette « paroisse virtuelle » en vraie paroisse, la paroisse saint Michel de Rolleboise. J’en ai remercié le Seigneur. Je vous le dois et le dois à M l’abbé Long. Soyez en tous remerciés.
Et c’est ainsi que nous offrons chaque jour chaque dimanche le saint sacrifice de la messe sous son effigie, sous sa protection, sous son regard. Et nous nous en réjouissons.
Ses hauts faits sont notre gloire, notre fierté, notre patrimoine. Nous devons sans cesse nous les rappeler pour en vivre et les imiter. Nous devons être devant lui comme un père de noble famille qui entretient auprès de ces enfants le souvenir des anciens, des grands parents. Il faut garder la mémoire des anciens auprès des plus jeunes, leurs hauts faits C’est ainsi que l’on garde la fierté d’être de cette famille. C’est ainsi que se transmet le patrimoine spirituel d’une famille.
Quels sont donc les hauts faits de saint Michel archange dont nous nous honorons ici d’en garder le souvenir pour en vivre.
Ils sont doubles.
Ils sont exprimés par les deux antiennes des Vêpres de la fête.
« L’Ange se tint près de l’autel du temple, un encensoir d’or à la main ». Voilà sa fonction dans la cour céleste « un encensoir d’or à la main » pour honorer Dieu, le louer, chanter sa gloire.
C’est ce que retient essentiellement l’Eglise dans l’office qu’elle a composé pour l’honorer. Des 9 psaumes qu’elle choisit, se sont tous des psaumes de louange…pour nous bien faire comprendre que c’est là l’action essentielle de saint Michel, à la tête de la Milice céleste : Assurer le chant glorieux de Dieu.
Et nous avons le psaume 8. : « Je te chanterai Seigneur car ta majesté s’élève au dessus des cieux …O Seigneur, notre Dieu que ton nom est glorieux par toute la terre « quam admirabile est nomem tuum in universa terra ». Et l’antienne de ce psaume conclut pour nous encourager à même louange : « Laudemus Dominum : « louons le Seigneur que les anges louent, que les Chérubin et les Séraphin proclament Saint Saint Saint ».
L’antienne du psaume 14 nous maintient dans cette atmosphère de louange : « la fumée de l’encens monte devant le Seigneur des mains de l’ange », comme celle de l’enfant de chœur devant l’autel du Seigneur.
Et l’on retrouve cette gloire de Dieu de nouveau acclamée dans le psaume 18 du deuxième nocturne : « Les cieux racontent la gloire de Dieu et le firmament fait connaître l’œuvre de ses mains » et le psaume 23 donne les raisons de la gloire due à Dieu : « la terre est à Dieu avec ce qu’elle renferme, le monde avec ceux qui l’habitent : car c’est lui qui l’a affermie par-dessus les mers. Il l’a établie
par-dessus les fleuves…O portes élevez vos têtes Oui soulevez-vous, portails éternels et le roi de gloire entrera ! Et quel est ce roi de gloire. C’est le Seigneur, puissant héros. C’est le Seigneur, héros des combats ». Et puis nous avons le merveilleux psaume 33 : « O justes acclamez le Seigneur, la louange convient sur les lèvres des justes. Louez le Seigneur sur la harpe, chantez le sur la cithare à dix cordes. Chantez lui un cantique nouveau. Harmonisez à l’envi vos harpes avec vos trompettes…La bonté du Seigneur remplit toute la terre. La parole du Seigneur a fait les cieux et le souffle de sa bouche, toute la milice céleste. Il fait un seul amas des eaux de la mer, dans ses trésors il met les océans. Que toute la terre craigne le Seigneur, que tous les habitants du monde le révèrent. Car il a parlé et tout a été fait. Il a commandé et le monde s’est dressé ».
Et puis dès le troisième nocturne nous reprenons ce chant de gloire : « Chantez au Seigneur un cantique nouveau, chantez le Seigneur par toute la terre. Chantez et bénissez son nom. Redites chaque jour la puissance de son salut, racontez sa gloire parmi les nations et ses merveilles parmi les peuples. Car Le seigneur est grand et souverainement digne de louange, il est terrible plus que tous les dieux car ils ne sont tous, les dieux des nations, que des idoles vaines. Mais le Seigneur a créé les cieux, la gloire et la majesté marchent devant sa face, la puissance et la splendeur éclatent dans son sanctuaire. Rendez donc au Seigneur, ô familles des peuples, rendez au Seigneur gloire et honneur, rendez au Seigneur la gloire due à son nom. Prenez vos offrandes et venez dans ses parvis, adorez le Seigneur avec les vêtements sacrés…Que les cieux se réjouissent et que la terre soit dans l’allégresse, que la mer frémisse avec tout ce qu’elle renferme, que les champs jubilent avec tous ce qu’ils contiennent, qu’enfin les arbres des forets tressaillent, devant la face de Dieu, car le voici qui vient, qui vient juger la terre, juger le monde selon la justice et les peuples selon la vérité ».
Telle est, MBCF, la fonction essentielle de saint Michel devant le trône de gloire du Seigneur. Saint Jean est formel, dans son Apocalypse. Au milieu des choeurs des anges et des saints, il chante, lui et tous les anges avec lui : « Sain t Saint Sain t est le Seigneur Dieu, le Tout Puissant qui était, qui est et qui vient…Vous êtes digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir l’honneur, la gloire et la puissance car c’est vous qui avez créé toutes choses et c’est à cause de votre volonté qu’elles ont eu l’existence et qu’elles ont été créées » (Ap 4 8 11)
Il porte bien son nom cet archange qui est capable d’une telle louange devant son Dieu. Qui est comme Dieu. « Quis ut Deux ». Il sait que rien ne peut égaler. Son Dieu. Il est le tout puissant. Et qu’à ce titre il doit être loué.
Voilà son nom. Voilà sa fonction, sa raison : « « L’Ange se tint près de l’autel du temple, un encensoir d’or à la main ».
Alors je me permets de vous interpeller : et vous ? Vous me répondrez en prenant en main le psaume 102 qui conclut l’office de la saint Michel : « O mon âme bénis le Seigneur et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom. Oui, bénis le Seigneur, ô mon âme et n’oublie jamais tous ses bienfaits. C’est lui qui pardonne toutes tes fautes, lui qui guérit toutes tes infirmités, lui qui arrache ta vie au tombeau, lui qui te couronne de bonté et de miséricorde, lui qui te rassasie de biens, au cours de tes années pour que tu reprenne comme l’aigle, une jeunesse nouvelle…Bénissez le, anges du Seigneur, héros puissants, exécuteurs de ses ordres, dociles au son de sa voix ; bénissez le toutes les armées du Seigneur. Bénissez le toutes les créatures du Seigneur en tous lieux de son empire. Et toi aussi, ô mon âme bénis le Seigneur » (Benedic anima mea Domino)
Voilà, chers parents ce que vous rappellerez à vos enfants quand vous penserez à Saint Michel. Il nous donne l’exemple de glorifier Dieu. Celui qui est sans égal, « Quis ut Deus », doit être béni et loué. Voilà une caractéristique des familles de Rolleboise. L’amour de la louange de Dieu.
Mais nous avons dit également : « Et tandis que l’archange Michel luttait contre le dragon, on entendit la voix de ceux qui disaient : «le Salut est à notre Dieu ».
Voilà la deuxième grande gloire de saint Michel. Oui ! Il prit, si l’on peut dire le parti de Dieu. Dieu, après avoir créé les anges, leur révéla le mystère de l’Incarnation du Verbe dans le sein d’une femme sans égale, l’Immaculée. Il leur donna l’ordre d’honorer le Verbe incarné comme leur Roi et de l’adorer comme leur Dieu : « Et que tous les anges l’adorent », lisons nous dans l’Epître aux Hébreux (Hb 1 6). Ils reçurent aussi l’ordre d’honorer et de vénérer la Mère, créature pourtant non angélique et seulement humaine, comme leur Reine et leur Souveraine : « Ave Regina Coelorum, Ave, Domina Angelorum ». Salut, Reine des Cieux ! Salut, Souveraine des Anges » chantons nous à Complies du 2 février au mercredi saint.
Le salut par le Christ Jésus qui est le fruit de la Vierge Marie.
Le plus grand nombre des anges se soumit au décret divin et fut confirmé en grâce, obtenant la béatitude parfaite de la vison de Dieu.
Mais Lucifer, le premier des Anges, pourtant l’ange de Lumière, refusa de se soumettre au décret divin. Il considéra comme un déshonneur de s’incliner devant une nature inférieure, la nature humaine et du Fils et de la Mère. C’est alors qu’Il prit la tête d’une redoutable rébellion, entraînant à sa suite un tiers des anges. Michel prit l’étendard de la fidélité et lui cria : « Quis ut Deux », pour te permettre de contester ses décrets.
Ecoutez ! C’est le fameux chapitre 12 de l’Apocalypse :
« Puis il parut dans le ciel un grand signe : une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête. Elle était enceinte, et elle criait, dans le travail et les douleurs de l’enfantement. Un autre signe parut encore dans le ciel : tout à coup on vit un grand dragon rouge ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes, sept diadèmes; de sa queue, il entraînait le tiers des étoiles du ciel, et il les jeta sur la terre. Puis le dragon se dressa devant la femme qui allait enfanter afin de dévorer son enfant, dès qu’elle l’aurait mis au monde.
Or, elle donna le jour à un enfant mâle, qui doit gouverner toutes les nations avec un sceptre de fer; et son enfant fût enlevé auprès de Dieu et auprès de son trône, et la femme s’enfuit au désert, où Dieu lui avait préparé une retraite, afin qu’elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours.
« Et il y eut un combat dans le ciel. Michel et ses anges combattaient contre le dragon; et le dragon et ses anges combattaient; mais ils ne purent vaincre, et leur place même ne se trouva plus dans le ciel. Et il fût précipité, le grand dragon, le serpent ancien, celui qui est appelé le diable et Satan, le séducteur de toute la terre, il fût précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. Et j’entendis dans le ciel une voix forte qui disait : » Maintenant le salut, la puissance et l’empire sont à notre Dieu, et l’autorité à son Christ ; car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accuse jour et nuit devant notre Dieu. Eux aussi l’ont vaincu par le sang de l’Agneau et par la parole à laquelle ils ont rendu témoignage, et ils ont méprisé leur vie jusqu’à mourir.».
« Et j’entendis dans le ciel une voix forte qui disait : « Maintenant le salut, la puissance et l’empire sont à notre Dieu, et l’autorité à son Christ »
Voilà la voix de saint Michel, son témoignage, voilà son testament qu’il crie du haut du ciel : « Maintenant le salut, la puissance et l’empire sont à notre Dieu, et l’autorité à son Christ ».
Voilà son patrimoine qu’il nous laisse et que vous, parents, avez recueilli de sa bouche, grâce à Saint Jean et à son Apocalypse, pour le transmettre à vos enfants.
Vous aussi vous confessez que « le salut, la puissance et l’empire sont à notre Dieu et l’autorité à son Christ. Vous aussi vous voulez vous soumettre à l’autorité de ce Christ. Qui est aussi l’autorité de l’Eglise. Vous aussi vous voulez vous abreuver du « sang de l’Agneau ». C’est pourquoi vous aimez tout particulièrement son Eucharistie. C’est pourquoi vous aimez, tout particulièrement le Golgotha, le sacrifice rédempteur du Golgotha, sa sainte Messe car, là, vous trouvez aussi « le sang de l’Agneau » grâce auquel vous êtes vainqueur du Dragon. Oui ! vous l’avez vaincu par le sang de l’Agneau et par la parole à laquelle vous avez rendu témoignage, et qui vous permet d’aller jusqu’à mépriser cette vie pour gagner la couronne de gloire.