Ami, prends garde toi aussi de tomber ! Et sois plus modeste, tu en seras plus crédible
publié dans regards sur le monde le 31 décembre 2010
Au sujet de la lettre de voeux de M l’abbé de Cacqueray…
La lettre de vœux de M l’abbé de Cacqeray, supérieur du district de France de la FSSPX, pour l’année 2011.
Monsieur l’abbé de Cacqueray vient d’adresser à ses fidèles, le 29 décembre 2010, ses vœux de nouvel an. Il les encourage joliment à assister quotidiennement à la Sainte Messe parce qu’elle est le renouvellement non sanglant du sacrifice sanglant de NSJC, le plus beau des trésors de l’Eglise. C’est une très bonne chose. Son exposé se veut « vibrant ».On ne peut que l’en féliciter
Mais en même temps, il se permet d’en remontrer aux prêtres « Ecclesia Dei » et de leur faire la leçon tombant même dans un « paternalisme » de mauvais goût. C’est fort désagréable.
Voici ses deux paragraphes « pénibles »: « Pour être complet sur ce sujet, il nous faut encore citer ces autres messes de saint Pie V célébrées à la faveur des indults successifs, puis finalement du motu proprio. Il est vrai que nous vous en déconseillons la fréquentation. Placés sous la dépendance et sous la surveillance des évêques, les prêtres qui la disent, en supposant même qu’ils aient conscience de la gravité des erreurs propagées dans l’Eglise depuis quarante ans, ne se hasardent pas à s’y opposer fermement. Ils expriment le plus souvent leur choix de célébrer la messe de saint Pie V au motif décevant qu’elle s’accorde mieux à leur sensibilité ou à celle de plusieurs de leurs fidèles.
Certes, nous voulons encourager ces prêtres dans leur itinéraire. Mais, même pour les y aider, nous ne voulons pas que vous vous placiez dans des circonstances dangereuses où, allant assister à ces messes, vous risqueriez, vous-mêmes ou vos enfants, cette corrosion parfois insidieuse qui provient des imprécisions dans l’expression de la Foi, des libertés persistantes que l’on s’autorise dans la liturgie et surtout de silences et de complicités en présence des racines du mal qui existe à l’intérieur de l’Eglise. Nous savons avec quelle facilité s’opèrent les glissements doctrinaux et comment s’introduisent insensiblement les doutes et les remises en cause ».
Ce n’est pas très habile.
Il semble nous reprocher de célébrer ces messes « à la faveur des indults successifs, puis finalement du motu proprio » Summorum Pontificum.
Mais à quel titre lui-même célèbre-t-il la messe tridentine sinon dans le cadre d’un « indult », celui prévu par la Bulle « Quo Primum Tempore » ? N’est-ce pas le même indult qu’invoquent les prêtres « ecclesia Dei » ? Car les indults successifs de 1984, 1988, 2007, l’Eglise les a donnés, au milieu de la crise de l’Eglise, qu’eu égard au caractère immémorial de la messe tridentine. C’est l’argument de la Bulle « Quoi Primum Tempore ». C’est, également la pensée de Benoît XVI dans son Motu Proprio « Summorum Pontificum ». Et l’on peut démontrer très facilement que Jean-Paul II en était déjà convaincu en 1986. Les ennemis de l’Eglise auraient, peut-être, bien voulu ne plus entendre parler de cette messe…Mais cela n’a pu se faire. « Ils voulaient la supprimer…Ils ne le purent » disait Jean Madiran. L’Esprit Saint protège toujours son Eglise. Alors pourquoi nos messes seraient-elles moins recommandables, au titre du motu proprio de Benoït XVI, que la sienne et celles de ses confrères dans la FSSPX ?
Serait-ce parce que ces prêtres « ecclesia Dei » y sont attachés plus par « sentiments » que par conviction doctrinale et que toutes les dérives sont dès lors possibles ? Il le laisse entendre. C’est très désagréable. Mais qu’était-il encore, lui, quand nos anciens luttaient pour la conservation de cette messe tridentine, quand ils argumentaient doctrinalement adressant le « Bref Examen Critique » du Novus Ordo Missae à Paul VI par les mains du cardinal Ottaviani ? Qu’était-il encore quand nous étudions tout cela pour nous forger des convictions solides, à toutes épreuves ? Qu’était-il quand les laïcs s’organisaient pour sauver cette messe de la ruine ne refusant pas de faire kilomètres sur kilomètres pour aller chercher les vieux prêtres qui acceptaient, à la barbe de leurs évêques et dans l’opposition à leurs amis « recyclés », d’une manière héroïque, la célébration de cette messe? Il était dans ses langes et faisait encore « pipi au lit ». Et aujourd’hui, fort de quelques années supplémentaires, il se permet de faire la leçon à ceux qui lui ont passé tout de même « le flambeau ». Mgr Lefebvre ne fut pas le seul dans ce merveilleux travail de fidélité. Certes, il était pour nous une vraie « sentinelle »…Mais il ne fut pas seul à « veiller ». Il ne faut pas qu’il oublie lui aussi qu’il est un « héritier » et qu’il veuille bien avoir l’humilité que cette situation inspire à toute âme bien née.
Il voudrait bien « encourager, dit-il, ces prêtres, nous, dans leur itinéraire ». C’est très « paternaliste » et à ce titre difficilement supportable par les plus anciens. Et puis qui est-il pour le vouloir ? Qui est-il pour le prétendre ? Qui est-il pour seulement le penser ? Croit-il que sa seule appartenance à la FSSPX lui en donne l’obligation et lui donne une force invulnérable ? Croit-il que la FSSPX est plus forte que tous les autres « instituts » et qu’elle peut, à ce titre, en remontrer à tous ? Qu’il demande donc à Mgr Tissier de Mallerais s’il était si fort que cela en cette matière alors qu’il était directeur du séminaire d’Ecône subissant les influences, qui auraient pu être fatales, d’un abbé Cantoni… Mais Cantoni! Il ne le connait pas. Il devait être encore trop petit… Heureusement Mgr Lefebvre veillait…
Ami, prends garde toi aussi de tomber ! Et sois plus modeste, tu en seras plus crédible.