De la résurrection du Christ, cause et modèle de la notre.
publié dans couvent saint-paul le 21 juillet 2011
6ème dimanche après la Pentecôte.
« Afin que comme le Christ est ressuscité d’entre les morts pour la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions dans une vie nouvelle »
Si je comprends bien cette phrase, je peux dire : la résurrection du Christ, considérée dans sa finalité, est le modèle de notre propre résurrection, est le modèle de notre vie quotidienne. De même que le Christ dans sa résurrection vit « pour la gloire de Dieu », « vit pour Dieu », de même, nous aussi « regardons nous comme morts au péché, mais comme vivant pour Dieu en Jésus-Christ ». Oui ! C’est bien dire que la résurrection du Christ dans sa finalité est le modèle de notre vie en Dieu. Il vit pour Dieu. Nous devons vivre pour Dieu.
Mais avant d’aborder ce problème de la vie du Ressuscité, cause et modèle de notre nouvelle vie morale en Dieu, rappelons nous un peu notre catéchisme sur la Résurrection du Christ ?
C’est le cinquième article de notre Credo : Il est ressuscité d’entre les morts
Après que Jésus-Christ, le sixième jour, à la neuvième heure, eut rendu l’esprit sur la Croix, et que le même jour, vers le soir, Il eut été enseveli par ses disciples — lesquels avec la permission du Procurateur romain Ponce Pilate, avaient descendu son Corps de la Croix, et L’avaient transporté dans un sépulcre neuf, au milieu d’un jardin voisin — le troisième jour après, qui était le Dimanche, de grand matin son âme se réunit de nouveau à son corps. Ainsi, après être resté mort durant ces trois jours, Il reprit la vie qu’Il avait quittée en mourant, et ressuscita. « Il est ressuscité » : il ne faut pas entendre par ces mots que Jésus-Christ s’est réveillé d’entre les morts. Non ! Il est ressuscité. Par sa propre Force, par sa Puissance personnelle, Il est passé, par sa propre vertu, de la mort à la vie. C’est par sa propre puissance divine qu’Il est passé de la mort à la Vie. C’est propre à Lui seul, parce que Dieu. L’Apôtre nous le dit: « S’Il a été crucifié dans son infirmité d’homme, c’est par sa Puissance de Dieu qu’Il est revenu à la vie ». Et en effet, la Divinité n’ayant jamais été séparée, ni du Corps de Jésus-Christ pendant qu’Il était dans le tombeau, ni de son Ame pendant qu’elle était descendue aux enfers, ce Corps et cette Ame conservaient une Vertu divine. Et c’est par cette Vertu divine que le Corps pouvait être réuni à l’Ame, que l’Ame pouvait retourner au Corps, et que Jésus-Christ pouvait revivre et ressusciter des morts par sa propre puissance.
Notre Seigneur Lui-même nous en avait donné l’assurance, de sa propre bouche: « Je quitte mon âme pour la reprendre de nouveau. J’ai le pouvoir de la quitter, et J’ai le pouvoir de la reprendre ». C’est pour confirmer cette vérité qu’Il disait aux Juifs: « Détruisez ce temple, et dans trois jours Je le rebâtirai. Sans doute les Juifs croyaient qu’Il parlait de ce magnifique temple de pierre qu’ils avaient sous les yeux ; Lui, voulait parler du temple de son corps, comme le dit saint Jean en termes formels.
Cette résurrection de Jésus est un bienfait divin propre d’abord à lui seul. Voilà pourquoi la Sainte Écriture appelle Jésus : « le premier né d’entre les morts, et le premier né des morts » et son triomphe est tel sur la mort, Il dompta tellement la mort par sa Résurrection qu’Il ne pouvait plus mourir. C’est l’enseignement formel de Saint Paul: « Jésus-Christ ressuscité des morts ne meurt plus. Et la mort désormais n’aura plus d’empire sur Lui.
Il ressuscita le « troisième jours ». En réalité, Il ne fut renfermé dans la terre qu’un jour entier, une partie du jour précédent et une partie du jour suivant. Cela suffit pour que nous puissions dire en toute vérité qu’Il resta trois jours dans le sépulcre et qu’Il ressuscita le troisième jour.
Enfin ajoutons que cette résurrection est un fait historique. Il ressuscita en son corps en son âme. Il reprit son corps qui fut crucifié. Il le fit voir à ses disciples. Il mangea avec eux. Il fit voir ses plaies tout particulièrement à saint Thomas, l’incrédule. Il repris son âme. Il s’entretint avec ses disciples, raisonna, parla. Avec eux. Il manifesta sa divinité par la multiplication des miracles. Souvenez-vous de la pêche miraculeuse. Le Christ ressuscité le Troisième jour est bien le Christ qui se fit connaître à ses disciples comme vrai homme et vrai Dieu. Son triomphe est total. Il est vraiment un Dieu plein de gloire, vainqueur de la mort et du démon. Nous le croyons fermement.
Adorons, MBCF, cette résurrection de Jésus.
Car elle fortifie en nous la Foi. Oui ! Ce qui prouve le mieux que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, c’est sa Résurrection d’entre les morts, par sa propre vertu. Or c’est la foi qui est la raison de notre justification.
Elle nourrit et soutient notre espérance. En effet, par le seul fait que Jésus-Christ est ressuscité, nous avons le droit d’espérer d’une manière certaine que nous aussi nous ressusciterons. C’est ce qu’affirme saint Pierre : Béni soit Dieu le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés par la Résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, en nous donnant l’espérance vive d’un héritage incorruptible !
Elle est la cause efficiente de notre propre résurrection.
Combien elle nous est avantageuse à notre âme cette Résurrection du Seigneur !
Mais j’ai dit aussi que la résurrection de Notre Seigneur est le modèle d’après lequel nous devons tous ressusciter. Elle est le modèle de la nôtre.
D’abord dans l’ordre corporel : De même que le corps de Jésus-Christ, en ressuscitant, s’est élevé dans sa transformation à une gloire immortelle, de même aussi nos corps, aujourd’hui faibles et mortels, seront, après la résurrection, revêtus de gloire et d’immortalité. Car, dit l’Apôtre, « nous attendons le Sauveur Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui réformera notre corps humilié, en le rendant semblable à son corps de gloire.
Elle est le modèle de la notre, et plus encore, dans l’ordre spirituel. Ce que nous venons de dire du corps peut s’appliquer, nous dit le catéchisme du Concile de Trente, à l’âme morte par le péché. La Résurrection de Jésus-Christ est le modèle de la résurrection de notre âme
L’Apôtre nous l’enseigne clairement: « De même, dit-il, que Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire de son Père, ainsi devrons-nous marcher nous-mêmes dans une vie nouvelle. Car si nous avons été entés en lui par la ressemblance de sa mort, nous y serons entés aussi par la ressemblance de sa Résurrection. Et un peu plus loin il dit encore « Nous savons que Jésus-Christ ressuscité d’entre les morts ne meurt plus, et que la mort n’aura plus d’empire sur Lui. Car s’Il est mort pour le péché, Il n’est mort qu’une fois ; et maintenant qu’Il vit, Il vit pour Dieu. Ainsi considérez-vous vous-mêmes comme morts au péché, et comme ne vivant plus que pour Dieu en Jésus-Christ.
Dès lors pour imiter la Résurrection de Jésus-Christ, nous devons embrasser un nouveau genre de vie, où l’on puisse voir briller, nous dit le catéchisme de Trente « la pureté des mœurs, l’innocence, la sainteté, la modestie, la justice, la charité et l’humilité ». Il faut ensuite que cette marche dans la vertu, dans cette vie nouvelle soit il est « persévérante » de manière à ne jamais nous écarter, avec la grâce de Dieu, de la voie de la justice.
Ainsi étant modèle de la notre, la Résurrection du Christ nous communique aussi les lumières et les forces nécessaires pour persévérer dans la sainteté, dans la justice et dans l’accomplissement des préceptes divins. Voilà en effet ce que Notre-Seigneur a surtout voulu obtenir par sa Résurrection, c’est que nous, qui auparavant étions morts avec Lui au péché et au monde, nous puissions ressusciter avec Lui à une vie toute nouvelle et parfaitement réglée.
Voilà la résurrection spirituelle à laquelle nous sommes appelés en NSJC. L’Apôtre l’explicite un peu lorsqu’il dit : « Si, vous êtes ressuscités avec Jésus-Christ, cherchez ce qui est en haut, où Jésus-Christ est assis à la droite de son Père ». Si nous agissons ainsi c’est la preuve que nous sommes vraiment ressuscités à une vie nouvelle et spirituelle, avec Notre Seigneur Jésus-Christ.