Les voeux du Supérieur de District pour 2012
publié dans regards sur le monde le 29 décembre 2011
Les voeux du Supérieur de District pour 2012
SOURCE – Abbé de Cacqueray, fsspx – Extrait de la Lettre aux Amis et Bienfaiteurs du District de France – 28 décembre 2011
Nous publions ci-dessous la lettre de voeux de M l’abbé de Cacqueray, supérieur du district de France de la FSSPX.
Nous approuvons totalement les affirmations qu’il tient sous les titres: « L’existence de Satan », « Le Diable à visage découvert », spécialement les affirmations de son titre : « Ce qu’est véritablement « la liberté d’expression », – c’est ce que j’enseigne aux séminaristes de Courtalain – ainsi que ses considérations sous le titre « Restons catholiques ! » et son appel in fine à la « dévotion mariale, au coeur immaculé de Marie »
Mais nous sommes beaucoup plus réservé sur ce qu’il dit sous le titre : « Les hommes d’Eglise et le pape lui-même se sont fourvoyés ».
Et lorsqu’il dit qu’il faut avoir « bien conscience que jamais nous ne pourrons nous associer à ceux qui démolissent l’Eglise », (pape compris), il dit clairement sa pensée …Mais elle est équivoque. Que veut dire le mot « associer »? Chercher et trouver « une normalisation canonique » dans l’Eglise pour la FSSPX n’est nullement vouloir « s’associer » avec l’ennemi. C’est seulement, comme le dit M Jean Madiran, vouloir règler le problème propre de la FSSPX dans l’Eglise. Il est vrai que la FSSPX n’est pas le poblème de l’Eglise, mais la FSSPX a son propre problème: celui de sa normalisation canonique dans l’Eglise. Ce qui préoccupa Mgr Lefebvre tout au long de sa vie dans la FSSPX. Lors de la première visite canonique à Ecône, en 1974, par les prélats Onclin et Deschamp, Mgr Lefebvre me disait dans le couloir du séminaire, « j’aurais préféré mourir que de me trouver en opposition avec Rome ». Ce problème n’est vraiment pas le problème de M l’abbé de Cacqueray. Ou plutôt, il le règle par la négative. C’est clair.
Par contre, je pense qu’il devient peu à peu « le problème » de Mgr Fellay. Il serait bien temps…Je prie pour cela! Mais qu’il ne compte pas, pour le règler, sur le soutien de M l’abbé de Cacqueray. Il aura, en sa personne, plutôt un « opposant »…Il le laisse entendre clairement dans sa lettre de voeux…Attention! Les oppositions ne sont pas éloignées…Ce serait un drame! Mais la sagesse laisse entendre qu’un problème vrai qui dure sans être raisonnablement règlé, est nécessairement l’occasion tôt ou tard, de frictions. A Dieu ne plaise!
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Chers Amis et Bienfaiteurs,
C’est parce que la foi catholique nous l’enseigne que nous croyons à l’existence de Satan, de ses légions de démons et de leur activité incessante pour nous faire tomber dans le péché et nous précipiter en enfer.
Nous n’avons jamais vu le diable mais nous n’avons pas besoin de le voir pour croire qu’il existe. Il nous suffit de savoir que Dieu ne nous ment pas.
Or Dieu a révélé l’existence du diable et de son action maléfique sur la terre. Voilà pourquoi nous y croyons et pourquoi nous voudrions rappeler cette vérité ainsi que la progression de l’emprise de Satan sur le monde moderne.
Mais, en face de lui, inexpugnable, se trouve l’Immaculée Conception et c’est en son cœur que nous vous proposerons de prendre sérieusement l’engagement de vivre. Contre les morsures de l’ennemi du genre humain, ceux qui ont fixé leur demeure dans le Cœur de Marie n’ont rien à redouter.
L’existence de Satan
Nous savons bien que le rappel de cette terrible réalité de l’enfer et des phalanges diaboliques ne fait plaisir à personne. C’est sans doute l’un des motifs pour lesquels les clercs de cette époque, en mal de popularité, l’ont presque entièrement rayé de leurs prédications. Cependant, une telle omission est d’une immense gravité. C’est le salut éternel lui-même des hommes, oublieux de l’existence de ce cruel adversaire, qui risque de s’en trouver compromis. De plus, le monde moderne devient chaque jour plus incompréhensible si l’on ignore cette prégnance du diable. C’est pourquoi les prêtres se doivent de prêcher ces vérités afin que les catholiques prennent garde d’oublier l’opiniâtreté de celui qui « rôde autour d’eux comme un lion rugissant cherchant qui dévorer ».
Chacun doit, de fait, se souvenir que, comme Baudelaire l’a si justement écrit, « La plus grande ruse du démon, c’est de nous persuader qu’il n’existe pas. » Si, en effet, le démon se montrait comme il est en réalité, sa simple vue provoquerait chez les hommes un tel sentiment de saisissement et de rejet qu’ils passeraient sans doute le restant de leur existence à tout faire pour ne pas tomber entre ses fourches. Voilà pourquoi le démon se cache. Habituellement, il porte un masque. En ce monde d’ici-bas, dont il est le prince, il distille le venin de la révolte dans le cœur de l’homme sous le couvert de l’exaltation de sa liberté. Il attise l’orgueil des peuples et les pousse à s’affranchir des lois divines qu’il stigmatise comme étant d’injustes oppressions. Il laisse accroire aux hommes que leur bonheur culminera à l’instant où ils se seront libérés de toutes les lois, celles de l’ordre surnaturel comme celles de l’ordre naturel.
Sur la terre, cet esprit répandu par le démon se nomme l’esprit du monde. Il s’oppose d’une manière irréductible à l’esprit de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Aucun terrain de conciliation n’est envisageable entre eux deux. Notre-Seigneur en a plusieurs fois exprimé l’impossibilité et Il a également prévenu ses disciples qu’ils ne seraient pas mieux traités que Lui : « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous…S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi. » Jean XV, 18 et 20. En français, la curieuse anagramme qui permet de passer du mot de « démon » à celui de « monde » est fort expressive de cette connivence qui existe entre l’esprit du démon et celui du monde comme de cette domination, dissimulée en même temps que très puissante, de Satan sur le monde.
Cependant, le démon, bien que nous ne puissions le voir, tombe parfois son masque, ou, selon l’expression commune, montre le bout de sa queue, comme s’il était poussé à se dévoiler dans certaines circonstances.
On pense aux vexations terribles que certains saints, Job, dans l’Ancien Testament, Benoîte Rancurel, la voyante du Laus, le saint Curé d’Ars et bien d’autres encore, durent supporter de la part du démon. Rappelons-nous que Notre-Seigneur, au désert, fut Lui-même, à trois reprises, tenté par le diable. Lorsqu’il se trouve en face de ces saints qui lui sont des adversaires redoutables, il cesse de se dissimuler. Les moyens ordinaires par lesquels il obtient la chute des autres hommes ne suffisent plus avec eux. Il utilise alors des procédés plus redoutables. Il est également possible que sa fureur redoublée l’amène à vouloir se venger ouvertement de ces personnes très pures, qui lui ravissent tant d’âmes qu’il espérait emporter avec lui en enfer, et contre lesquelles il demeure impuissant.
Mais on constate, a contrario, qu’il trahit aussi sa présence lorsqu’il pense se trouver en terrain conquis. Lorsque quelques personnes se livrent à lui et qu’il les possède, il signifie parfois sa victoire du moment par des signes préternaturels. Depuis les exemples qui nous ont été laissés par l’Evangile et tout au long des siècles jusqu’à aujourd’hui, nous connaissons de célèbres récits de ces batailles que l’Eglise dut mener, à la suite du divin Maître, grâce au pouvoir d’exorcisme que le Christ lui a laissé, pour obtenir la délivrance de certaines personnes possédées. Ce sont de très sévères combats dont le but est littéralement d’arracher des âmes à l’esclavage diabolique.
Le Diable à visage découvert
Aujourd’hui, il semble que le démon se manifeste d’une manière toujours plus ostensible, au cœur de nos sociétés, comme s’il les possédait tout entières. Il ne se cache plus, comme s’il en était justement le maître, comme si les états lui appartenaient, comme si la terre n’était plus qu’un immense parvis de l’enfer. Les signes de l’adulation et de l’adoration que lui portent les hommes se multiplient, de toutes sortes et de toutes parts.
Les enfants, comme les adultes, lisent les romans d’Harry Potter qui les plongent, le plus naturellement du monde, dans l’univers des démons. Lorsqu’ils écoutent les musiques d’aujourd’hui, innombrables sont les chants qui exaltent, comme un nouvel idéal, qu’on se livre à Satan. Aux petits enfants, on propose, pour la fête d’Halloween, qui a remplacé celle de la Toussaint, de se grimer et de se déguiser en démons. Si les grandes personnes refusent de donner des bonbons aux enfants qui viennent sonner aux portes pour leur en demander, gare à elles ! Les enfants disposent alors de « sorts » qu’ils peuvent leur jeter dessus. Aux plus grands, il est proposé depuis plusieurs années, à Clisson, un « festival de l’enfer » qui porte bien son nom. Tous les vices, toutes les débauches y règnent et ils sont accompagnés par des pratiques de magie et par un culte luciférien. Que l’on s’étonne ensuite de voir comment se banalise la profanation des tombes et des cimetières chrétiens où reposent nos pères ! Nous pourrions multiplier les exemples de cette entrée massive et visible du satanisme dans notre malheureux pays. La France, fille aînée de l’Eglise, n’a pas été fidèle aux promesses de son baptême. C’est au diable qu’elle semble aujourd’hui être livrée.
C’est dans cette ambiance qu’une « œuvre d’art » a été exposée dans un musée d’Avignon et que deux « pièces de théâtre » se sont succédé pour être jouées dans différentes villes de France. L’œuvre d’art consistait dans la photographie d’un crucifix immergé par un artiste dans le flacon de son urine. Puis, dans la première pièce de théâtre, la sainte Face de Notre Seigneur était présentée sur scène pour y être violemment bombardée de grenades factices expédiées par des enfants de dix ans, spécialement requis pour procéder à ce « caillassage » en règle. Le visage de Notre Seigneur se convulse et se révulse sur lui-même avant d’être ensuite entièrement recouvert d’une matière fécale tandis que les odeurs correspondantes se répandent dans la salle. Enfin, une dernière pièce de théâtre, encore plus ouvertement satanique, entreprend une véritable apologie de la chute morale et du péché et multiplie les incantations démoniaques et les incitations à suivre l’exemple des anges déchus.
Or cette œuvre d’art et ces pièces de théâtre se trouvent officiellement subventionnées par le ministère de la culture, donc par l’argent public. On peut certes se demander si ceux qui décident les subventions de tels spectacles savent réellement quel est leur contenu. Nous pensons, en réalité, qu’ils le connaissaient parfaitement et dès le début. Mais, si l’on tient à leur accorder le bénéfice du doute, il est certain qu’ils en ont été largement informés par la suite. Ils l’ont appris et par l’ampleur de la protestation des catholiques français et par la très forte médiatisation qu’a suscitée cette réaction. Or, au nom de « la liberté d’expression », aucune mesure n’a été prise pour la suppression de ces abominables spectacles. C’est le satanisme qui se trouve subventionné par l’état.
Ce qu’est véritablement « la liberté d’expression »
Etant donné que cet argument de la « liberté d’expression » est le leitmotiv toujours invoqué pour justifier l’injustifiable, il est nécessaire de traiter maintenant de cette référence constamment brandie. C’est en effet cette « liberté d’expression » qui se trouve toujours excipée pour tout laisser faire quand la religion catholique est insultée. Elle est l’une des armes les plus terribles utilisées par le monde moderne. Elle érige en fondement, au motif de la liberté de l’homme, le droit pour chacun d’émettre n’importe quelle opinion sans qu’il soit possible de le lui interdire.
Que l’on ne se console pas en se disant que les insultes peuvent être dirigées impunément contre n’importe qui et que le catholicisme ne serait donc pas le seul visé et l’unique victime de ce principe d’une liberté insensée. Cette conclusion, qui semblerait logique, est contredite par les faits. Il existe de très nombreux domaines où la moindre remarque suffit déjà à constituer un grave délit qui sera sévèrement puni par les autorités politiques. Pourquoi cela ? Parce que « la liberté d’expression » s’avère soumise, si l’on creuse un tant soit peu, à des pouvoirs occultes qui sont les véritables décideurs de ses limites.
Ces derniers se servent d’elle pour atteindre une fin qui n’est rien d’autre que la destruction de l’Eglise. C’est ce qu’avait bien compris saint Pie X : « Ils veulent supprimer jusqu’à la notion même de christianisme, et sous prétexte de se soustraire à l’autorité dogmatique et morale de l’Eglise, ils en réclament une autre, aussi absolue qu’illégitime, à savoir la suprématie de l’Etat, arbitre de la religion, oracle suprême de la doctrine et du droit. » ( allocution du 18 novembre 1909). Mais, de toute façon, quand bien même il existerait une stricte égalité de traitement entre le catholicisme et les autres religions, il n’en demeurerait pas moins qu’il s’agirait d’une grave injustice à l’égard de la seule religion vraie qui se trouverait reléguée sur le même pied que tous les faux cultes.
C’est la raison pour laquelle il est nécessaire de comprendre, et cette fois-ci au niveau le plus profond, quelle est la malice profonde de cette liberté d’expression. Elle s’origine dans une conception extrêmement perverse de la liberté. Au lieu de considérer cet admirable apanage de l’homme comme l’aptitude qui lui est donnée de toujours choisir ce qui est bien, la liberté est seulement définie comme un pouvoir que l’homme a de faire ce qu’il veut. On ne regarde plus si les moyens qu’il veut mettre en œuvre sont bons et encore moins si la fin qu’il recherche est juste. Tout le regard philosophique que l’on porte sur l’agir humain se réduit à déclarer que ce qui est voulu par l’homme est bon et légitime, du moment qu’il le veut et qu’il n’empiète pas sur le domaine de la liberté de ses voisins. C’est donc au nom du respect de sa dignité d’homme qu’il faut le laisser s’adonner à tous les instincts et à tous les caprices de son moi divinisé.
Cette dernière explication ayant été donnée, il n’est désormais plus difficile de montrer pourquoi le monde moderne s’effondre si rapidement et en arrive à se livrer complètement au diable. Si chacun se persuade qu’il peut s’abandonner librement à toutes ses passions, qu’il peut disposer de son corps comme il l’entend et qu’il n’a finalement de compte à rendre à personne, ne pensons pas que ce soit le règne de l’homme qui se trouve ainsi inauguré !
Si l’homme, sous le couvert fallacieux de la liberté, s’enfonce toujours davantage dans le cercle vicieux de ces habitudes de péchés, il ne tarde pas à faire l’expérience amère et souvent fatale que cette apparence de liberté le conduit au plus affreux des esclavages. Il se retrouve asservi à ses passions débridées, devenu presque impuissant à se dégager de cet esclavage qu’il a pourtant volontairement choisi. Son égoïsme qu’il n’a cessé de flatter l’a amené ou à se séparer des autres ou à ce que les autres s’éloignent de lui. Il se retrouve désillusionné des créatures mais victime de son enfermement sur lui-même dont il ne sait plus comment sortir. C’est alors que les idées suicidaires se présentent souvent à lui, soufflées par le diable, qui dès lors n’attend plus que ce dernier péché pour s’emparer de sa proie.
Mais, aujourd’hui, puisque cette conception pervertie de la liberté est instillée dans les consciences dès le plus jeune âge, c’est l’immense majorité des hommes de nos générations qui se trouvent poussés à vivre dans le débridement le plus complet d’eux-mêmes, sans plus aucune référence. Ce sont des peuples entiers qui ne connaissent plus rien que cet esprit. Les lois votées défilent les unes après les autres pour prendre toujours davantage le contre-pied de la loi naturelle, jusque contre ses fondements les plus inébranlables.
C’est bien cela que l’on nomme le règne du diable. Il est l’inspirateur de nos sociétés qui ont renié Jésus-Christ et qui se sont détournées d’un maître pour aller à un autre. Le vice se trouve codifié dans la loi en place de la vertu. L’art, éternel miroir des sociétés, cultive la laideur. Les sciences sont uniquement préoccupées d’une recréation artificielle d’un monde façonné par l’homme moderne. La vraie philosophie, comme recherche de la sagesse, est déconsidérée et méprisée. Jésus-Christ est haï. S’Il redescendait sur la terre, les hommes n’attendraient certes pas trente-trois ans pour le crucifier de nouveau. Satan triomphe.
Les hommes d’Eglise et le pape lui-même se sont fourvoyés
Malheureusement, depuis le Concile, les hommes d’Eglise, et jusqu’aux derniers papes eux-mêmes, ont recherché le pacte impossible, cette conciliation entre l’esprit de l’Evangile et celui du monde. L’Eglise s’en trouve incroyablement dévastée. L’esprit du monde a désormais pénétré jusque dans les sanctuaires et les âmes chrétiennes ont été dispersées et égarées par la faute de leurs pasteurs. La répétition du dernier scandale d’Assise, où ont été de nouveau réunies toutes les religions, suffit à nous montrer à quel point perdure le mal. C’est, hélas, le vicaire du Christ lui-même, Benoît XVI, qui a invité à fêter le jubilé d’argent de la première réunion d’Assise, provoquant un nouveau scandale incalculable et flattant le relativisme ainsi que l’indifférentisme religieux.
Le Bon Dieu permet cette épreuve longue et terrible pour un bien encore plus grand que nous ne connaissons pas. Ce dont nous sommes certains, c’est que l’Eglise, même si elle peut se trouver affaiblie à l’extrême, ne périra jamais et que nous ne devons pas douter de sa permanence jusqu’à la fin du monde. Cependant, il nous faut aujourd’hui nous opposer à tous ceux qui s’acharnent à son auto démolition et avoir bien conscience que jamais nous ne pourrons nous associer à ceux qui la démolissent de l’extérieur comme de l’intérieur.
Restons catholiques !
Quant à nous, catholiques, si nous ne devons pas nous leurrer sur le véritable état des sociétés dans lesquelles nous vivons, nous ne devons pas nous laisser aller pour autant au découragement. Jamais le Bon Dieu n’abandonnera ses enfants. Il est possible qu’Il nous demande encore beaucoup plus dans les années, ou même dans les mois à venir. Nous ne le savons pas. Mais, ce dont nous sommes certains, c’est que la grâce ne nous manquera jamais. Toujours, jusqu’à notre dernier instant, Il sera là pour nous combler de ses grâces et de son amour toujours si consolant. Nous devons donc demeurer dans une inaltérable sérénité, même si nous avions à connaître de véritables persécutions, car nous ne sommes pas seuls. L’année du sixième centenaire de la naissance de sainte Jeanne d’Arc vient à point pour nous rappeler que le Saint-Esprit ne nous abandonne jamais et qu’Il est bien présent pour nous éclairer et nous protéger dans les dangers.
Nous exprimons toute notre joie d’avoir vu les catholiques français et ceux qui sont venus les seconder de l’étranger, et tout spécialement notre jeunesse, réagir si courageusement au cours de ces derniers mois contre les spectacles blasphématoires. L’expression : « Le Bon Dieu tire un bien du mal » s’en est trouvée magnifiquement illustrée. Le mal de ces blasphèmes est immense mais la profondeur et la vigueur de la réaction catholique ont peut-être permis un réveil de la Foi, des témoignages de l’amour de Notre Seigneur, des réparations faites à son honneur outragé et des ascensions spirituelles dans l’intime des âmes qui font que le bien qui s’est produit en réaction a été encore plus grand.
Vivons dans notre maison qui est le Cœur de Marie
Nous voudrions vous recommander, pour terminer, de vous tourner généreusement vers la dévotion au Cœur Douloureux et Immaculé de Marie. Il est certain que cette dévotion est celle qui nous a été spécialement recommandée pour les temps troublés dans lesquels nous nous trouvons.
Ne la considérons pas de loin et sans nous sentir concernés car nous risquerions de passer à côté d’un trésor sans prix pour le restant de notre existence. Notre Dame nous propose bien réellement de venir habiter dans son cœur pour que ce cœur nous serve de maison, de rempart, de léproserie, de lieu de notre réfection, de « refuge et de chemin ». Il s’agit de s’habituer à vivre dans la présence constante de la très sainte Vierge Marie, de s’habituer à d’abord peser nos pensées, nos paroles, nos attitudes, nos actions en elle et avec elle pour les évaluer dans leur conformité avec ses désirs, pour les choisir dans la volonté de lui faire toujours plaisir.
Si la vie des hommes, dans un monde révolté contre Dieu, est parfois bien éprouvante, puissent-ils vivre dans le cœur de leur Mère pour qu’elle leur apporte une douceur, une vaillance et un réconfort que l’on souhaite à tous.
Je vous présente tous mes vœux de bonheur et de sanctification pour cette nouvelle année. Retrouvons-nous tous les jours dans notre grande croisade du Rosaire demandée par notre Supérieur Général.
Abbé Régis de Cacqueray, Supérieur du District de France
Extrait de la LAB n° 79 du 28 décembre 2011