« La Messe, une forêt de symboles »
publié dans flash infos le 9 janvier 2012
La Messe, une forêt de symboles
SOURCE – Victor Scribe – Riposte Catholique – 14 décembre 2011
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C’est un livre au titre étonnant que vient de faire paraître l’abbé Claude Barthe aux éditions Via Romana. La Messe, une forêt de symboles, voici un titre qui pourrait laisser croire à une approche ésotérique et qui éloignerait considérablement de ce qu’est réellement cet ouvrage. Et ce serait oublier aussi un peu facilement que son auteur est un très fin connaisseur des Lettres et qu’il évoque ici Baudelaire et plus particulièrement son poème, Correspondances.
Après une introduction capitale sur le sens mystérieux de la liturgie, l’abbé Claude Barthe nous livre un commentaire fouillé du rite de la messe qui vise à éviter l’habitude rituelle sclérosante qui vient trop souvent de l’oubli du sens mystique de la liturgie de la messe. Laisser de côté ce sens mystique, c’est risquer de ne pas avoir la clef de compréhension de ce qu’est réellement la messe. Pour l’abbé Barthe, cet oubli est l’une des explications de la crise que traverse la liturgie catholique aujourd’hui, mais qui remonte plus loin et au moins aux Lumières.
S’appuyant sur une longue tradition interprétative qui part des Pères de l’Église mais qui laisse aussi une large place à des personnalités comme Monsieur Olier, l’abbé Claude Barthe insiste sur deux points essentiels :
– La messe relève d’une “théologie de la victoire”, celle du sacrifice de l’Agneau qui triomphe du péché et de la mort ;
– Et son déroulement correspondant à l’Histoire du Salut, depuis l’entrée du Christ dans le monde (l’Introït), jusqu’à l’Ascension (le renvoi de l’assemblée).
Présentée ainsi et commentée en détail, la messe prend de suite une autre dimension qui permet de mieux saisir la symbolique des gestes et la portée profonde des paroles. Somme toute, l’abbé Barthe entend contribuer à ce qui s’est réalisé pour la lecture des Saintes Écritures à propos de laquelle on voit l’exégèse spirituelle trouver aujourd’hui ses lettres de noblesse sans mouvement similaire du côté de la liturgie qui en aurait bien besoin pourtant.
« Mon propos, écrit l’auteur, sera ici, très modestement, de donner l’envie, non seulement de retrouver cette veine allégorique, qui devrait par exemple avoir toute sa place dans l’édition du missel des fidèles, mais aussi de la pratiquer. »
Il y aurait évidemment beaucoup à dire sur ce livre (252 pages, 24€) d’une grande richesse et d’une rare profondeur. Le lecteur s’en rendra compte en le lisant avec attention et passion.