Autriche : un homosexuel élu dans un Conseil paroissial
publié dans nouvelles de chrétienté le 17 avril 2012
Source Correspondance Européenne n° 249 du 10 avril 2012.
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Ce n’est pas un hasard si Benoît XVI, lors de sa récente homélie pour la Sainte Messe Chrismale a fustigé la « désobéissance », la définissant comme un « besoin désespéré de transformer l’Église selon nos désirs et nos idées », au lieu de se conformer « à la vraie Volonté de Dieu et à Sa Parole qui est toujours d’actualité ». Trahir la Doctrine catholique fait évidemment partie de cette désobéissance que le Pontife pointe du doigt. Pourtant, le n°2357 du Cathéchisme de l’Église Catholique, – s’appuyant sur la Sainte Écriture – qui concerne les relations homosexuelles, les définit comme étant de « graves dépravations », « intrinsèquement désordonnées », « contraires à la loi naturelle » et qui, « en aucun cas », ne doivent être approuvées. Par conséquent, accepter un homosexuel dans un Conseil Pastoral signifie aller gravement à l’encontre de l’enseignement de l’Église sur ce point. Or, c’est la catastrophe qui vient de se produire en Autriche, après la décision du cardinal Christoph Schönborn de ratifier l’élection de Florian Stangl, un jeune homme de 26 ans ouvertement homosexuel, au Conseil Pastoral de Stützenhofen, dans l’Archidiocèse de Vienne. Stangl a enregistré officiellement son concubinage avec son “compagnon”, conformément aux lois en vigueur dans son pays.
Élu avec une écrasante majorité – 96 voix sur 142 – il devrait à présent participer à la programmation de la communauté ecclésiale locale, comme le prévoit le Code de Droit Canon. Dans un premier temps, le curé de la paroisse, l’abbé Gerhard Swierzek, a manifesté sa contrariété dans une interview accordée au quotidien “Kurier”, dans la mesure où le jeune homme n’entend absolument pas pratiquer la chasteté, que ce dernier définit comme « une exigence non réaliste ». L’Archidiocèse a alors émis une déclaration officielle, publiée par le site “LifeSiteNews.com”, dans laquelle il précisait que personne « ne doit être exclus à cause de ses dispositions homosexuelles », même si l’on doit tenir compte du fait que les « indications de l’Église » et « le Magistère » désapprouvent fermement « les unions homosexuelles ». Du reste – comme l’indique le communiqué – le fait même d’être membre d’un Conseil Paroissial exige « des prédispositions spécifiques », et notamment « l’engagement de respecter la doctrine et l’ordre de l’Église ».
Or sur ces entrefaits, le porte-parole de l’Archidiocèse, Michael Prüller, à commencé à prendre les devants, indiquant que des vérifications étaient en cours concernant les procédures du vote et ajoutant qu’il avait l’intention de contacter personnellement toutes les parties concernées, afin de trouver une solution “juste”. Entre temps une véritable tempête médiatique s’est déclenchée, profitant de l’occasion pour ressasser les lieux communs les plus éculés et les plus sinistres d’une propagande bien connue. D’où le volte-face du cardinal Schönborn : il a invité à déjeuner Stangl et son concubin, suscitant une vague d’indignation parmi les fidèles, comme l’a indiqué le site “rorate-caeli.blogspot.com”. Après cette rencontre, le cardinal a accordé une interview à la chaine de télévision “ORF”, dans laquelle il s’est déclaré « très impressionné » par le jeune homosexuel, tant « humainement, personnellement que chrétiennement »: « C’est un croyant engagé, modéré et bien élevé », a dit le cardinal, expliquant qu’il avait compris pourquoi les paroissiens avait élu le jeune homme avec une très large majorité. Le cardinal a ensuite précisé que concernant les questions de morale, il tient toujours à regarder « d’abord les hommes, et ensuite la Loi”, un principe ô combien dangereux.
Dans une note officielle il a ensuite parlé aussi d’ « erreurs formelles » relevées concernant l’élection du Conseil Pastoral paroissial, mais qui ne sont pas de nature à invalider le résultat des votes, et il a précisé que le mode de vie de « nombreux membres » de tels organismes n’est « pas du tout conforme aux idéaux de l’Église », tout en disant apprécier « le mal qu’ils se donnent pour essayer de vivre une vie de Foi ». Morale de l’histoire : Stangl reste à sa place. Qui plus est : le cardinal Schönborn a annoncé son intention de revoir les règles d’accès aux élections, « pour mettre au point les conditions requises pour les candidats ». De quoi frémir… Quoiqu’il en soit, une décision que l’on peut d’ores et déjà prévoir comme funeste et lourde de conséquences. Le site “LifeSiteNews.com” a déjà lancé une campagne incitant les Catholiques du monde entier à envoyer des lettres de protestation à l’Ordinariat de Vienne, à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et à la Congrégation pour les Évêques. D’autres sites – comme “Kath.net” –, plus prudents, n’ont pas pu s’empêcher de relayer la nouvelle. En Italie, le quotidien “La Stampa”, sous la plume d’Andrea Tornelli, a cité cette affaire non sans manifester une certaine perplexité. Au contraire, l’Évêque de Carinthie, Mgr Alois Schwarz, ne voit pas quant à lui que ce qui s’est passé puisse représenter une fracture pour l’unité de l’Église, même si l’impression générale est exactement à l’opposé.
Mais bien au-delà de tout cela, ce qui demeure c’est la véritable urgence que suscite cette grave blessure portée à l’Écriture et au Magistère, en accueillant dans un Conseil Pastoral des individus aux mœurs totalement opposées à l’enseignement de l’Église.
Et pourtant, on à du mal à croire que cet événement puisse rester un cas isolé… (F. V.)