Une lettre de l’Institut pour la justice
publié dans flash infos le 30 avril 2012
Une réalité terrible:
Chers amis,
Le policier qui a neutralisé dimanche dernier le braqueur en cavale Amine Bentounsi a été MIS EN EXAMEN POUR HOMICIDE VOLONTAIRE.
Ce père de famille a été suspendu de ses fonctions, et son salaire risque d’être divisé par deux.
C’est ce que nous redoutions. Mais jusqu’au bout, nous avons voulu croire que la Justice n’allait pas oser le faire.
Et voilà que si !!
Mais savez-vous exactement qui était Amine Bentounsi ???
Voici son portrait, publié dans le journal Le Parisien le 27 avril 2012 :
« A 13 ans, Amine Bentounsi était le plus jeune incarcéré de France, après avoir multiplié des vols avec violence. Sa vie n’aura été qu’une succession d’allers-retours en prison. En septembre 1994, notre édition Seine-et-Marne du Parisien titrait « La terreur du quartier n’a que 12 ans ». Il avait alors déjà cambriolé les locaux de l’Opac – l’office HLM -, volé des voitures, agressé deux employées d’un centre social, battu une voisine avec un cric pour lui voler son magnétoscope. (…)
« Il était ingérable, se souvient un animateur. (…) Une fois, il a volé le scooter d’un collègue et a tourné en furie quand on est venu le récupérer. » Une enseignante du quartier se rappelle qu’Amine avait été renvoyé en Algérie, chez sa grand-mère, pour calmer sa dérive : « Il était revenu après avoir brûlé sa maison, ses parents n’ont jamais pu le remettre sur le droit chemin. »
« A 19 ans, Amine escalade à la corde la façade du bâtiment Bleuet, à Collinet, pour braquer le siège de l’Opac. (…) La cour d’assises lui inflige dix ans d’interdiction de séjour à Meaux et quatre mois de prison. Quelques mois plus tard, en octobre 2001, il participe au spectaculaire braquage de la poste de Collinet, qui s’est soldé par une fusillade sur des policiers, au milieu des passants. (…)
« En août 2005, il a braqué avec deux complices le magasin Champion de Saint-Pathus, avec séquestration d’employés. Ce sera sa plus lourde condamnation : dix ans de réclusion, prononcés en 2007. (« Amine était une tête brûlée, un manipulateur », Le Parisien du 27 avril 2012).
C’est donc cet individu ultra-dangereux qui s’est retrouvé face à des policiers, un revolver chargé à la main, dimanche dernier.
Le journal Ouest-France raconte :
« Amine Bentounsi, se serait retranché entre deux voitures avant de braquer un revolver à 6 coups de calibre 35 en direction du policier à pied. Ce dernier aurait fait usage de son arme à quatre reprises en situation de légitime défense, selon lui. L’arme de la victime a été retrouvée avec le barillet plein. »
Et pourtant, un juge a décidé de le poursuivre pour HOMICIDE VOLONTAIRE.
Alors que les premières enquêtes indiquent que la balle a ricoché, et que c’est donc la raison pour laquelle le voyou a été touché dans le dos. Le policier ne lui aurait jamais tiré dans le dos ; selon son avocat.
Cette décision de Justice vous vise personnellement, ainsi que moi-même, et tous nos concitoyens.
En effet, poursuivre les policiers qui ne font que leur travail et se défendent en essayant d’arrêter les délinquants dangereux, est une atteinte directe à notre droit le plus fondamental :
Celui de vivre sans être menacé par des malfaiteurs, et d’être protégé par les forces de l’ordre !!
Mais ce que beaucoup de Français ignorent, c’est qu’une minorité active de magistrats a décidé de prendre parti pour les criminels contre les forces de l’ordre chaque fois que cela leur est possible.
Ils multiplient les remises en liberté de récidivistes, au point d’exaspérer la police et de faire peser une terrible menace sur tous les citoyens.
En revanche, ces mêmes magistrats poursuivent impitoyablement les gendarmes et policiers qui s’avisent de faire leur travail !
le 30 septembre 2009, un magistrat met en examen un policier qui avait tiré au flash ball sur un manifestant qui lui lançait des pavés, à Montreuil (Seine-Saint-Denis) ;
le 4 mai 2010, un magistrat met en examen et incarcère un policier qui avait assommé un délinquant en essayant de faire cesser une bagarre entre deux bandes de jeunes d’une cité de Chambéry. Et comme ce délinquant avait 3,57 grammes d’alcool dans le sang, le policier est poursuivi pour « violence volontaire sur personne vulnérable », ce qui lui fait encourir 10 ans de prison !
le 19 septembre 2010, un magistrat de Montpellier a mis en examen un policier de la brigade anti-criminalité pour violence avec arme. Le policier s’était défendu contre un homme qui l’avait sauvagement agressé dans un parking souterrain, après avoir été surpris en train de crever les pneus d’une voiture. L’individu « de forte corpulence, a sorti un couteau et tenté d’atteindre mon collègue au thorax » a précisé un autre policier présent sur les lieux. Mais pour le juge, pas de doute, c’est le policier qui était dans son tort !!
C’est d’autant plus intolérable que, à l’inverse, les criminels qui agressent les policiers bénéficient souvent d’une scandaleuse impunité :
le 13 août 2010, des repris de justice essayent de tuer un policier à coups de marteau sur la tête, aux Tarterêts. Par chance, ils sont arrêtés. Mais le tribunal décide de les remettre en liberté, sans avoir passé un seul jour en prison ;
le 27 août, des policiers frappent à la porte d’un délinquant notoire, Samir Démiri. Celui-ci les laisse entrer, puis sort soudain un couteau de cuisine qu’il applique sous la gorge d’une policière. Ses collègues parviennent à la protéger et à neutraliser Samir. « Rien ne prouve qu’il a utilisé son couteau avec l’intention de porter un coup », plaide son avocat au tribunal. Un argument qui suffira pour convaincre le tribunal de ne l’envoyer en prison que quelques mois !!
Le 12 août, à Perpignan, trois jeunes ont tabassé des policiers. Le juge les a libérés sans amende, ni dommages intérêts, et sans passer une seule minute en prison !
Résultat, les délinquants hésitent de moins en moins à agresser physiquement les forces de l’ordre :
En 2011, 14 policiers et gendarmes sont morts dans l’exercice de leurs fonctions. Dans le même temps, plus de 10.000 ont été blessés !!
Alors vraiment, j’espère que vous n’allez pas hésiter une seconde pour transmettre ce message partout autour de vous.
Tous les jours, certains magistrats remettent en liberté des délinquants et des criminels dangereux sous prétexte que ceux-ci présenteraient « toutes les garanties de réinsertion ».
Et tous les jours, ces mêmes délinquants et criminels récidivent !
Le 28 février 2012, un homme a été condamné pour la 48e fois, pour vol. Son avocate a demandé la non-application de la peine plancher prévue pour les récidivistes. Une demande immédiatement accordée par le juge ;
Le 30 mars 2012, un homme qui avait été condamné à la perpétuité pour meurtre, et qui était sorti au bout de 17 ans (comme c’est en général le cas), a été arrêté après avoir dévalisé une maison. Le procureur a requis 4 mois de prison ferme. Le tribunal a jugé que c’était encore trop, et l’a condamné à 4 mois de bracelet électronique !
L’assassin de Laetitia Perrais, à Nantes, était un récidiviste qui avait été condamné 15 fois par la Justice, dont deux fois en Cour d’assises, mais qui était totalement libre à 31 ans.
Mais bien entendu, ce n’est jamais la faute de la Justice. Et la minorité active de magistrats laxistes n’est jamais inquiétée.
Dans le cas d’Amine Bentounsi, personne n’a eu l’idée de demander des comptes au juge qui avait laissé sortir un voyou aussi dangereux, pourtant condamné à dix ans de prison en 2007.
En revanche, les syndicats de magistrat trouvent parfaitement normal de mettre en examen le policier qui a risqué sa vie pour le rattraper !!
Vraiment, la coupe est pleine.
C’est pourquoi j’espère que vous allez faire circuler ce message dans tout le pays.
Il est urgent de faire cesser cette dérive perpétrée par une minorité active de magistrats qui appartiennent au « syndicat de la magistrature » (syndicat minoritaire mais très influent).
Au tribunal de Bobigny, où le syndicat de la magistrature est notoirement puissant, le taux de peines plancher fermes pour les récidivistes est de… 2 %, dix fois moins que dans le reste de la France !!!
Et vendredi, la dérive des militants du syndicat de la magistrature vient de franchir un cap intolérable.
Dans un communiqué de presse, le syndicat de la magistrature a appelé officiellement à soutenir un candidat contre un autre (en l’occurrence François Hollande contre Nicolas Sarkozy).
Cette prise de position politique de juges censés être « indépendants » est inouïe. Du jamais vu en démocratie.
Tout cela parce que François Hollande a promis de supprimer deux lois auxquelles le syndicat de la magistrature s’était violemment opposé (parlant de loi « ignominieuses »):
La loi sur les peines plancher, qui imposait des peines minimales aux multi-récidivistes, votée en 2007
La loi sur la rétention de sûreté, qui visait à neutraliser après leur peine les criminels sexuels les plus dangereux, votée en 2008
Tout cela, aussi, parce que Nicolas Sarkozy a fait des engagements que le syndicat de la magistrature juge « populistes » : la construction de 24 000 nouvelles places dans les prisons, et la possibilité pour les victimes de faire appel des jugements (un droit réservé aujourd’hui aux condamnés et au parquet).
Mais peut-on accepter qu’un syndicat de magistrats politisés essaie aujourd’hui de peser sur l’élection présidentielle ?
Le pire, c’est que le nom de « syndicat de la magistrature » risque d’induire en erreur les citoyens qui pourraient penser de bonne foi que c’est le syndicat modéré et majoritaire !
C’est pourquoi, aujourd’hui, à quelques jours du scrutin, il est de notre devoir à tous d’informer les citoyens sur la réalité de leur action.
Les électeurs doivent pouvoir choisir leur vote dimanche en toute connaissance de cause.
Vous et moi sommes parfaitement capables d’informer des millions de nos concitoyens. Notre dernière campagne a réuni près de deux millions de personnes.
Votre mobilisation est donc efficace pour faire changer les choses, à partir du moment où nous parvenons à être assez nombreux.
Un grand merci d’avance, au nom de toutes les victimes que votre action permettra d’épargner, et pour tous les gendarmes et policiers courageux, qui sont injustement traînés devant les tribunaux.
Laurence Havel
Institut pour la Justice
PS : que des juges poursuivent les policiers devant les tribunaux dès que ceux-ci font usage de leur arme, y compris pour se défendre, n’est pas « seulement » une scandaleuse injustice à leur égard.
C’est aussi une grave menace contre vous : car cela encourage les autres policiers à fermer les yeux, ou à arriver « trop tard » quand on les appelle pour une agression.
Ce n’est pas de la paranoïa. Le 14 octobre dernier, une jeune policière avait été tuée à coups de sabre par un forcené à Bourges (Cher).
« A l’époque, les collègues n’avaient pas su comment réagir. Ils n’avaient pas osé sortir leur arme », ont expliqué deux officiers. « On a tous la crainte de se retrouver dans la situation de notre collègue », selon Christophe Carrez, représentant départemental Unité-SGP-FO.
Cette affaire nous concerne donc tous directement. Merci de participer le plus rapidement possible. Plus nous laisserons faire, moins nous avons de chances d’être bien protégés le jour où nous serons nous aussi victimes d’un délinquant ou d’un criminel.
PS 2 : pour voir la dernière vidéo de l’Institut pour la Justice, cliquez ici : www.rassemblementjustice2012.fr/bilan/