Les principes de la vie chrétienne
publié dans couvent saint-paul le 6 mai 2012
Quatrième dimanche après Pâques
Les principes de la vie chrétienne
« Donnez à votre peuple, Seigneur, d’aimer ce que vous commandez – id amare quod praecipis – de désirer ce que vous promettez –id desiderare quod promittis »
Je voudrais commenter les deux objets de cette oraison du quatrième dimanche après Pâques.
Donnez nous Seigneur la grâce d’aimer ce que vous commandez et de désirer ce que vous promettez.
Ce que vous promettez, Seigneur, c’est, à ceux qui gardent vos commandements, la vie éternelle. C’est le bonheur du Ciel. Autrement dit, faites nous la grâce, Seigneur, de ne jamais perdre, au milieu des sollicitations diverses du monde, l’attention à notre félicité, à notre fin, au ciel. L’oraison en effet termine ainsi : « afin que là soient fixés nos cœurs où sont les vraies joies – ubi vera sunt gaudia -/
Amour des commandements de Dieu.
Amour, désir des promesses divines
Sollicitations diverses du monde, de nos activités professionnelles légitimes, soucis de santé, soucis de l’éducation des enfants, soucis des choix importants à poser.
Rechercher les vraies joies. Que notre cœur ne se laisse pas distraire par l’agitation du monde, mais qu’il reste bien fixé où sont les vraies joies.
Voilà les axes essentiels de notre vie qui n’est qu’un passage…de terre en ciel.
Mais où sont donc les vraies joies ?
Là où sont les commandements, là où sont appliqués les commandements de Dieu. Là où sont désirées les promesses de Dieu. Là où sont contemplées les promesses divines. Là où est contemplé Dieu.
Notre monde s’en éloigne fortement…
Faites nous Seigneur la grâce d’aimer vos commandements et surtout le premier.
En effet, le premier, le plus important, c’est l’amour de Dieu. Gardons fidèlement cet amour de Dieu. Dieu doit être aimé, honoré, loué, servi. Sainte Jeanna d’Arc ne disait-elle pas : « Messire Dieu, premier servi », le premier aimé, aimé par-dessus toutes choses parce qu’il est infiniment aimable, digne d’être aimé.
Aimé en raison de sa création. C’est ainsi que saint François aimait et louait Dieu. Dans sa création. Il l’aimait dans sa créature, dans ses créations. C’est ainsi que David aimait, lui aussi, chanter Dieu. Dans ses Psaumes se révèle le cœur aimant de David. Que de Psaumes davidiques louent Dieu en ses créatures.
Nous aussi, ne laissons pas éteindre en nos cœurs, cet amour divin. N’oubliions pas Dieu au milieu des sollicitudes de ce monde. C’est tellement fréquent. Ne tombons pas dans l’indifférentisme religieux, dans l’oubli de Dieu. Que Dieu ne soit pas mis, par nous, au « grenier des vieilles lunes ». Que Dieu ne soit pas pour nous comme une chose négligeable, comme une chose devenue méprisable, « vieillotte ». Dieu doit être au cœur de notre vie, de nos préoccupations. Je dois le servir. Je dois vivre en sa présence, comme Dieu l’ordonna à Abraham : « marche en ma présence ». Là, MBCF, est la vraie joie. Là, doit être en conséquence notre cœur, doit être fixé notre cœur. Il est la plénitude de l’être, du bien, du beau. Nos facultés faites pour le vrai, le bien, le beau, ainsi de notre intelligence, de notre volonté, ne trouvent la paix, la plénitude que dans la recherche et la possession du vrai, du bien, et du beau…donc dans la recherche et la possession de Dieu. C’est ici qu’il faut se rappeler la belle phrase de saint Augustin : « Tu nous as fait, Seigneur, pour toi, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose pas en toi ».. Notre Seigneur lui aussi a dit la même chose : « recherchez Dieu et son Royaume et tout le reste vous sera donné par surcroit ». Aussi, MBCF, Bien chères familles, mettez la prière au cœur de votre vie personnelle, au cœur de votre vie familiale.
N’oubliez pas que l’amour de Dieu et de son Fils, sa louange, son service, est l’activité essentielle de la Cour céleste. Voyez en Saint Jean, en son Apocalypse. Il nous ouvre un peu le voile du ciel. Et que voyons-nous en ce ciel dévoilé sinon le chant, l’acclamation des anges, des élus, des évangélistes, des prophètes, des anciens. Adoration, acclamation de Celui qui est sur le Trône. Adoration de Dieu. Adoration, aussi, de l’Agneau de Dieu. Ce qui se fait au ciel, ce qui se fera de toute éternité, doit être fait semblablement dans ce siècle, dans ce temps, sur cette terre, en cette église, sur cet autel (et la Chorale de Rolleboise n’a rien à envier, en cette affaire à la Chorale de Port Marly…Bien au contraire. Il ya plus d’harmonie. Il y a plus de légèreté. Il y a plus de belles voies, ici que là bas. On peut être fier de notre chant…Et dire que c’était l’Eglise du chanoine Roussel…). Adoration ! C’est ce que Dieu demande dans son Ier commandement. C’est ce que l’Eglise rappelle. C’est ce qu’elle a mission de rappeler. C’est ce qu’elle désire de ses prêtres dont une des missions essentielles est d’assurer la prière publique de l’Eglise, au nom de tous les fidèles.
Mais comment ne pas aimer ce Dieu trois fois Saints dont le Verbe s’est incarné pour le salut de nos âmes, pour réparer et enlever le péché originel et les péchés personnels et nous permettre ainsi de devenir enfants de Dieu, par la grâce sanctifiante, héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ. Et cette œuvre a été accomplie au prix de mille douleurs, de mille souffrances, au prix de son Sang, sur le bois de la Croix. C’est là que se trouve la vie, la vraie vie, au pied de cet « arbre », de ce « bois ». La croix, c’est l’arbre de vie comme jadis le bâton de Moïse fut la vie du peuple hébreu pérégrinant vers la terre promise, frappant et la mer pour la division des eaux, laissant passer le peuple échappant ainsi à l’extermination de l’armée du Pharaon et le rocher pour abreuver le peuple et ses troupeaux souffrant de la sécheresse. Tout autant de figures de l’AT annonçant la réalisation en NSJC, du NT, réalisant en son Sang, sur le bois de la Croix, la Nouvelle Alliance, « Novi et aetrerni testamenti ». Mais ce salut, cette Nouvelle Alliance, nul ne l’aurait jamais obtenu sans le Fils de Dieu prenant notre chair en le sein de ND…Car seul, Homme et Dieu tout ensemble, il pouvait satisfaire, à notre place, la justice de Dieu. Parce que Dieu, ses actions avaient une valeur infinie, capable surabondamment de compenser l’infini malice du péché. Et comme Homme, l’un des nôtres, hors le péché, Il pouvait offrir à Dieu, à notre place, en notre nom, à notre avantage, ce sacrifice rédempteur recevable par Son Père et notre Père. Comment resterais-je insensible ? Comment pourrais-je rester muet, sans voie, sans amour, sans cœur ? Mais c’est tout simplement impossible. La Croix, Ce sacrifice doit arracher de mon cœur des reconnaissances d’amour. C’est cette contemplation de la Croix de Jésus qui a converti tous les saints, les a fait Saints. C’est en cette contemplation qu’ils ont nourri leur amour, leur zèle. Saint Paul le confesse. C’est pourquoi nous devons nous aussi nourrir notre amour de Dieu de la contemplation de son Fils crucifié. Nous devons fonder en cette charité du Christ la certitude notre espérance. « O Crux, spes unica » avons nous chanté le Vendredi Saint ! Est-ce seulement des paroles. Non : C’est notre foi profonde. C’est le fondement de notre espérance. C’est la source de notre joie. Oh Oui ! Comme nous le demande l’oraison que nous commentons, sachons mettre notre cœur où se trouve la vraie joie, les vraies joies : « pour qu’au sein des multiples attraits du monde soit fixés nos cœurs où sont les vraies joies ».
Amour des commandements.
Amour du Premier commandement.
Amour de Dieu, du Créateur, du Dieu Rédempteur et Sauveur.
Mais aussi amour de la famille. Amour du père et de la mère, respect des parents, amour de parents pour leurs enfants. Oui ! Mais amour de la famille qui est, selon la loi de Dieu, loi éternelle, l’union d’un homme et d’une femme. Il en sera toujours ainsi de la famille, de la vraie famille voulue par Dieu. Elle est le lieu de la vie, elle est le lieu de l’amour. Elle est le lieu de l’éducation normale des enfants. Il en sera toujours ainsi, vous dis-je. La famille est création de Dieu parce que Dieu créa ainsi l’homme et la femme. La famille est en quelque sorte sortie des mains de Dieu. Il créa l’homme et la femme. Il est ainsi Créateur de la famille. Et la famille aura toujours la même composition parce que Dieu est Dieu et qu’il ne change pas et que sa loi est éternelle, immuable, invariable. C’est le droit naturel auquel il faut s’attacher pour connaître la joie.
Aussi comment peut-on entendre de la bouche de certains politiques des phrases suivantes :
« L’enjeu est de prendre en considération l’évolution de la société et de ne pas considérer qu’il y aurait une sorte de droit immuable…Il ne s’agit pas de revanche politique, mais de mouvement, de progrès social…Il faut instituer un droit sur la fin de vie comme il y a un droit sur l’IVG. C’est la liberté de chacun d’en user ou pas…. Ce n’est pas le mariage « gay », c’est le mariage tout court. Cela va se traduire – à Dieu ne plaise ! – simplement par une loi qui lèvera toute ambigüité sur le fait qu’un couple est composé de deux personnes, quel que soit leur sexe. Le même droit pour tous. Et chacun reste libre de se marier ou pas ».
Cette phrase, cette pensée est tout simplement abominable. Défiez-vous d’une telle pensée politique qui pourrait bien demain être réalisée. Mais où, dans cette phrase, est la loi de Dieu ? Où est le respect de Dieu. Fonder une société sur de telles considérations, c’est nécessairement faire, sous prétexte de liberté, le malheur d’un peuple.
Quant à nous, soyons attachés à la loi de Dieu que nous connaissons par l’AT, le NT, par une réflexion raisonnable.
Demandons la grâce d’aimer ce que Dieu commande et de ne jamais y déroger. Demandons la grâce de désirer ce que Dieu promet : la vie éternelle
Sachons mettre notre cœur là où se trouve la vraie joie, les vraies joies.
Les joies naturelles que procurent le travail, la famille, la patrie.
Les joies surnaturelles que procurent les promesses divines.