2. Année de la foi: Dieu se révèle aux hommes : la Sainte Ecriture
publié dans la doctrine catholique le 10 décembre 2012
2. Année de la foi: 2ème dimanche de l’Avent
Dieu se révèle aux hommes : la Sainte Ecriture
« Dans les Saints livres, le Père qui est aux Cieux vient avec tendresse au-devant de ses fils et entre en conversation avec eux » (DV 21) ; « dans la condescendance de sa bonté, Dieu, pour se révéler aux hommes, leur parle en paroles humaines » (101). « La Sainte Écriture est la parole de Dieu en tant que, sous l’inspiration de l’Esprit divin, elle est consignée par écrit » (81). Son cœur, c’est la Parole du Fils, la Parole qu’est le Verbe fait chair : « Toute l’Écriture divine n’est qu’un seul livre, et ce seul livre c’est le Christ, » car toute l’Écriture divine parle du Christ, et toute l’Écriture divine s’accomplit dans le Christ » (Hugues de Saint Victor, De arca Noe 2, 8) » (134).
Inspiration et vérité de la Sainte Écriture
105 Dieu est l’Auteur de l’Écriture Sainte. « La vérité divinement révélée, que contiennent et présentent les livres de la Sainte Écriture, y a été consignée sous l’inspiration de l’Esprit Saint ». (DV 11).
Dieu, « Auteur principal », inspire et guide les « auteurs secondaires » des livres de la Bible :
106 Dieu a inspiré les auteurs humains des livres sacrés. » En vue de composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il eut recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement » (DV 11).
Inhérence de l’Ecriture :
107 Les livres inspirés enseignent la vérité. » Dès lors, puisque toutes les assertions des auteurs inspirés ou hagiographes doivent être tenues pour assertions de l’Esprit Saint, il faut déclarer que les livres de l’Écriture enseignent fermement, fidèlement et sans erreur la vérité que Dieu a voulu voir consignée pour notre salut dans les Lettres sacrées » (DV 11).
La religion chrétienne n’est pas une » religion du Livre » mais celle du Verbe incarné :
108 Cependant, la foi chrétienne n’est pas une » religion du Livre « . Le christianisme est la religion de la » Parole » de Dieu, » non d’un verbe écrit et muet, mais du Verbe incarné et vivant » (S. Bernard, hom. miss. 4, 11). Pour qu’elles ne restent pas lettre morte, il faut que le Christ, Parole éternelle du Dieu vivant, par l’Esprit Saint nous » ouvre l’esprit à l’intelligence des Écritures » (Lc 24, 45).
Comment lire l’Ecriture ?
+ Principes de lecture :
109 Dans l’Écriture Sainte, Dieu parle à l’homme à la manière des hommes. Pour bien interpréter l’Écriture, il faut donc être attentif à ce que les auteurs humains ont vraiment voulu affirmer et à ce que Dieu a bien voulu nous manifester par leurs paroles (cf. DV 12, § 1).
110 Pour découvrir l’intention des auteurs sacrés, il faut tenir compte des conditions de leur temps et de leur culture, des » genres littéraires » en usage à cette époque, des manières de sentir, de parler et de raconter courantes en ce temps-là. » Car c’est de façon bien différente que la vérité se propose et s’exprime en des textes diversement historiques, en des textes, ou prophétiques, ou poétiques, ou même en d’autres genres d’expression » (DV 12, § 2).
111 à 114 Mais puisque l’Écriture Sainte est inspirée, il y a un autre principe de l’interprétation juste, non moins important que le précédent, et sans lequel l’Écriture demeurerait lettre morte : « La Sainte Écriture doit être lue et interprétée à la lumière du même Esprit qui la fit rédiger » (DV 12, § 3).
Le Concile Vatican II indique trois critères pour une interprétation de l’Écriture conforme à l’Esprit qui l’a inspirée (cf. DV 12, § 3) :
1. Porter une grande attention » au contenu et à l’unité de toute l’Écriture « . (…)
2. Lire ensuite l’Écriture dans » la Tradition vivante de toute l’Église « . Selon un adage des Pères, la Sainte Écriture se lit bien plus dans le cœur de l’Église que dans les moyens matériels de son expression. (…)
3. Être attentif » à l’analogie de la foi » (cf. Rm 12, 6). Par » analogie de la foi » nous entendons la cohésion des vérités de la foi entre elles et dans le projet total de la Révélation.
+ Les sens de l’Ecriture :
115 Selon une ancienne tradition, on peut distinguer deux sens de l’Écriture : le sens littéral et le sens spirituel, ce dernier étant subdivisé en sens allégorique, moral et anagogique. La concordance profonde des quatre sens assure toute sa richesse à la lecture vivante de l’Écriture dans l’Église :
116 Le sens littéral. C’est le sens signifié par les paroles de l’Écriture et découvert par l’exégèse qui suit les règles de la juste interprétation. » Tous les sens de la Sainte Ecriture trouvent leur appui dans le sens littéral » (S. Thomas d’A., s. th. 1, 1, 10, ad 1).
117 Le sens spirituel. Grâce à l’unité du dessein de Dieu, non seulement le texte de l’Écriture, mais aussi les réalités et les événements dont il parle peuvent être des signes.
1. Le sens allégorique. Nous pouvons acquérir une compréhension plus profonde des événements en reconnaissant leur signification dans le Christ ; ainsi, la traversée de la Mer Rouge est un signe de la victoire du Christ, et par là du Baptême (cf. 1 Co 10, 2).
2. Le sens moral. Les événements rapportés dans l’Écriture doivent nous conduire à un agir juste. Ils ont été écrits » pour notre instruction » (1 Co 10, 11 ; cf. He 3 – 4, 11).
3. Le sens anagogique. Nous pouvons voir des réalités et des événements dans leur signification éternelle, nous conduisant (en grec : anagoge) vers notre Patrie. Ainsi, l’Église sur terre est signe de la Jérusalem céleste (cf. Ap 21, 1 – 22, 5).
118 Un distique médiéval résume la signification des quatre sens :
Le sens littéral enseigne les événements, l’allégorie ce qu’il faut croire, le sens moral ce qu’il faut faire, l’anagogie vers quoi il faut tendre (Augustin de Dace).
+ Guidé par le Magistère de l’Eglise, sous l’assistance de l’Esprit Saint :
119 « Tout ce qui concerne la manière d’interpréter l’Écriture est finalement soumis au jugement de l’Église, qui exerce le ministère et le mandat divinement reçus de garder la parole de Dieu et de l’interpréter » (DV 12, 3) : « Je ne croirais pas à l’Evangile, si l’autorité de l’Eglise catholique ne m’y poussait. » (S. Augustin).
100 La charge d’interpréter authentiquement la Parole de Dieu a été confiée au seul Magistère de l’Église, au Pape et aux évêques en communion avec lui.
+ Comment lire l’Ancien et le Nouveau Testament ?
120 C’est la Tradition apostolique qui a fait discerner à l’Église quels écrits devaient être comptés dans la liste des Livres Saints (cf. DV 8, 3). Cette liste intégrale est appelée » Canon » des Écritures. Elle comporte pour l’Ancien Testament 46 écrits (45, si l’on compte Jr et Lm ensemble) et 27 pour le Nouveau (cf. DS 179 ; 1334-1336 ; 1501-1504).
123 Les chrétiens vénèrent l’Ancien Testament comme vraie Parole de Dieu. L’Église a toujours vigoureusement repoussé l’idée de rejeter l’Ancien Testament sous prétexte que le Nouveau l’aurait rendu caduc (Marcionisme).
140 L’unité des deux Testaments découle de l’unité du dessein de Dieu et de sa Révélation. L’Ancien Testament prépare le Nouveau, alors que celui-ci accomplit l’Ancien ; les deux s’éclairent mutuellement ; les deux sont vraie Parole de Dieu.
129 (…) Selon un vieil adage, le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien, alors que l’Ancien est dévoilé dans le Nouveau : » Le Nouveau se cache dans l’Ancien et dans le Nouveau l’Ancien se dévoile » (S. Augustin, Hept. 2, 73 : PL 34, 623 ; cf. DV 16).
+ Exhortation à lire la Sainte Écriture :
133 L’Église » exhorte instamment et spécialement tous les chrétiens (…) à acquérir, par la lecture fréquente des divines Écritures, ‘la science éminente de Jésus-Christ’ (Ph 3, 8). ‘En effet, ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ’ (S. Jérôme, Is. prol. : PL 24, 17B) » (DV 25).
141 » L’Église a toujours vénéré les divines Écritures, comme elle l’a fait pour le Corps même du Seigneur » (DV 21) : ces deux nourrissent et régissent toute la vie chrétienne. » Ta Parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route » (Ps 119, 105 ; cf. Is 50, 4).
Pour aller plus loin :
Catéchisme de l’Eglise Catholique, Ire partie, section 1, ch. 2 : art. 3 : http://www.vatican.va/archive/FRA00…
Vatican II, Constitution dogmatique sur la Révélation divine Dei Verbum : http://www.vatican.va/archive/hist_…
Résolution pratique :
Lire régulièrement l’Ecriture Sainte, à la lumière de la Tradition de l’Eglise.
Pour entrer dans la compréhension des Ecritures, acquérir et étudier : Scott Hahn, Comprendre les Écritures. Un cours complet d’introduction à la Bible, Montréal, Wilson & Lafleur, 2008 (grand public).
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www.nd-chretiente.com