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Traquer la « pathologie religieuse » au nom de la laïcité ? par Jeanne Smits

publié dans regards sur le monde le 21 décembre 2012


Quant à moi, j’intitulerais plus volontiers l’article de Jeanne Smits que vous allez lire ci-dessous:  » Le Ministre de l’Intérieur, Minsitre également des cultes, Manuel Valls, annonce la persécution religieuse en France. La FSSPX est dans le « collimateur » du Gouvernement.

Cet article de Jeanne Smits est très important. Il est à prendre très au sérieux, et à conserver en mémoire.Il faut se préparer à « une attaque en règle » de la Laïcité républicaine. Le « communiqué » de M l’abbé de Caqueray, supérieur de District de France de la FSSPX concernant la manifestation du 13 janvier 2013, ne va pas passer inaperçu des services des renseignements généraux.

La persécution s’annonce en France….Et les évêques français vont être, eux aussi,  « destabilisés »…

Traquer la « pathologie religieuse » au nom de la laïcité ?

S’il faut en croire Reuters, agence de presse sérieuse qui a pignon sur rue, Manuel Valls aurait promis de déporter des imams d’origine étrangère et dissoudre des regroupements religieux radicaux, y compris catholiques traditionalistes durs, s’il s’avère qu’ils souffrent d’une « pathologie religieuse » et menacent de devenir violents. Civitas y est nommément désigné.

Le ministre de l’Intérieur est cité par Tom Heneghan, lauréat du prix « Reporter religieux européen de l’année » en 2006, peu suspect de se livrer à des confusions quant aux déclarations des uns et des autres. Pourquoi ces précisions ? Mais parce que l’info – et c’en est une, de taille – ne figure absolument nulle part dans la presse francophone. Ce qui s’explique si Tom Heneghan est le seul journaliste à s’être donné la peine de suivre, mardi soir, les Rencontres de la laïcité organisées par le groupe socialiste à l’Assemblée, dont on ne trouve trace par ailleurs que dans La Croix datée du 13 décembre, mais sans les détails sur la mise en place d’une traque de la « pathologie religieuse ».

Aussi n’en ai-je été alertée que grâce à la vigilance d’un confrère canadien, John-Henry Westen de LifeSiteNews, qui, sidéré, m’a appelée jeudi après-midi pour me demander si la nouvelle était exacte. Contact pris avec Alain Escada, secrétaire général de Civitas, celui-ci m’a dit tout ignorer des menaces publiques du ministre de l’Intérieur.

La Croix se borne à noter que Manuel Valls a « annoncé une réorientation de la mission des préfets sur le sujet ». Ce sont les « conférences départementales sur la liberté religieuse » qui voient leur objet modifié : elles deviendront Conférences de la laïcité : « Leur rôle n’est pas de promouvoir la liberté religieuse mais la laïcité », a martelé le ministre : « Il n’est pas question de remettre en cause la liberté religieuse, mais il est temps que le camp laïque reprenne l’étendard. »

C’est donc une guerre ?

La Croix, rassurante, ne relève pas le ton belliqueux du ministre, rapportant l’assurance de Manuel Valls quant à la « manière apaisée » dont il entend « s’appuyer sur les religions pour combattre les mouvements sectaires ».

Mais Tom Heneghan a entendu autre chose.

Relevant que les annonces de Valls interviennent deux jours après celles de la création d’un « Observatoire de la laïcité » par François Hollande, et visent à mettre en place une « veille » sur les croyants « radicalisés », à la suite des tueries de Mohamed Merah : « Le but n’est pas de combattre les opinions par la force, mais de détecter et de comprendre le moment où une opinion se transforme en excès potentiellement violent et criminel » (propos traduits de l’anglais d’après la traduction du français vers l’anglais du journaliste de Reuters).

Tom Heneghan précise : « Valls a mis l’accent sur le fait que l’on se focalisera non seulement sur les musulmans salafistes radicaux qui recrutent parmi les jeunes désœuvrés, mais aussi sur des groupes comme Civitas, un groupe laïque d’extrême droite qui proteste de manière agressive contre ce qu’il appelle des insultes au christianisme. »

Heneghan poursuit : « La police surveille déjà Civitas de près parce que ses campagnes de protestation sont “à la limite de la légalité”, a-t-il dit. “Tous les excès sont minutieusement répertoriés au cas où nous aurions à envisager de le dissoudre et de défendre cette position devant un juge”. »

Le journaliste précise alors que des manifestants de Civitas avaient « attaqué une journaliste française féministe et plusieurs féministes ukrainiennes » qui étaient venues à la manifestation du 18 novembre « habillées en religieuses ou seins nus pour se moquer des ultra-traditionalistes ».

Valls, raconte encore Heneghan, « a déclaré que le gouvernement a le devoir de combattre l’extrémisme religieux parce qu’il “offense la République” sur la base d’une négation de la raison qui place le dogme au-dessus de la loi ». Et de citer les créationnistes aux Etats-Unis ou, dans le monde islamique, les islamistes radicaux, et les catholiques et les juifs ultra-orthodoxes qui veulent vivre à l’écart du monde moderne.

Voilà un programme d’un extrémisme laïque radical. Qui met frauduleusement dans le même sac des choix de vie, des convictions, et des actes terroristes et criminels.

Ce n’est certes pas nouveau. Mais vu la manière dont François Hollande a placé son quinquennat sous le patronage de Jules Ferry, ces annonces ne doivent pas être pris à la légère. Car l’« extrémisme », à l’aune des laïcistes au pouvoir, commence avec l’affirmation de la supériorité de la loi morale, abusivement assimilée à la loi religieuse, sur la loi civile.

JEANNE SMITS

Article extrait du n° 7751
du Samedi 15 décembre 2012

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