Des propositions pastorales d’esprit Summorum Pontificum pour l’anné de la foi
publié dans nouvelles de chrétienté le 20 avril 2013
Des propositions pastorales d’esprit Summorum Pontificum pour l’anné de la foi
par M l’abbé Claude BARTHE
SOURCE – Paix Liturgique – lettre n°383 – 16 avril 2013
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L’Année de la foi, commencée le 11 octobre 2012, sous Benoît XVI, s’achèvera sous le Pape François. Les médias, si volontiers virulents envers le premier, ont fait inversement chorus pour encenser le second, prenant leur désir de rupture entre les deux pontificats pour la réalité promise. Ils ont dû déchanter. L’Année de la foi scellera plutôt, nous pouvons l’espérer, leur communauté de pensée et de sentiment, d’esprit et d’action face à un monde en profonde mutation. Nous vous proposons aujourd’hui le double regard porté par l’abbé Claude Barthe sur ces questions : lors d’une conférence donnée au Centre Saint-Paul d’une part, dans un ouvrage auquel plusieurs ont contribué d’autre part. Les points mis en avant dans l’une font écho aux propositions claires et concrètes définies dans l’autre. Il y a du pain sur la planche mais les « nouveaux catholiques » – dont le peuple Summorum Pontificum est assurément l’une des branches les plus vivantes – n’ont ni peur ni froid aux yeux.
I – PERSPECTIVES POUR UN NOUVEAU PONTIFICAT, conférence de l’abbé Claude Barthe au Centre Saint-Paul
Dans une conférence qu’il a donnée à Paris, au Centre Saint-Paul, le 9 avril 2013, sur le thème « Perspectives pour un nouveau pontificat », l’abbé Claude Barthe disait : « L’élection de Benoît XVI en 2005 n’a pas été une parenthèse, mais une étape. […] L’étonnante popularité de Benoît XVI (étonnante, compte tenu de son absence apparente de « charisme ») n’a pas été universelle. Elle n’était pas partagée par les médias. Elle était essentiellement interne à l’Église, et s’est largement expliquée par l’émergence de ce que l’on a nommé le « nouveau catholicisme », fait de prêtres « identitaires », de fidèles majoritairement jeunes, de familles manifestement très pratiquantes, formant ensemble toutes ces « forces vives » – communautés nouvelles, traditionalismes de toutes sensibilités, écoles catholiques renaissantes, scoutismes. Et elle s’est essentiellement manifestée dans ce monde-là. Or, le « nouveau catholicisme » représente tout ce qui subsistera du catholicisme occidental dans quelques années, par dessèchement et rupture des branches de plus en plus post-catholiques. De sorte que la transition, comme sortie d’un certain état du post-concile, ne peut donc que continuer à s’opérer, d’une manière ou d’une autre, sous l’actuel pontificat et dans les décennies qui vont suivre, pour aller vers la sortie d’un état d’ »ouverture au monde », c’est-à-dire en fait de dissolution dans le monde moderne, et pour retrouver un état de vraie réforme de l’Église (d’Ecclesia semper reformanda), spirituelle, catéchétique, missionnaire, vocationnelle ».
L’abbé Barthe énumérait cinq points, qui sont autant de tâches qui attendent ces « forces vives », dont la dernière spécialement s’accorde à l’action de Paix liturgique :
1 – Le renouveau de la catéchèse : il faut assurer une transmission de la foi, par un catéchisme complet, simple, qui soit assimilé par les enfants et vienne colmater les brèches des générations perdues de catholiques qui n’ont eu aucune formation véritable.
2 – Une intense promotion de la morale familiale : c’est-à-dire, bien entendu, la défense de la vie, mais aussi et antérieurement, la préservation de la morale conjugale, c’est-à-dire la remise à l’honneur du message on ne peut plus traditionnel d’Humanae vitae, encyclique assez oubliée aujourd’hui, et d’une catéchèse dénonçant clairement la contraception.
3 – La critique concrète d’un certain œcuménisme : mise en œuvre d’une pastorale du retour des séparés en s’appuyant, à titre de prédication de ce retour, sur ce qu’ils ont conservé de catholique dans leurs sociétés séparées.
4 – Le rappel de la doctrine politique de l’Église, visant à la régence de la société par le Christ, comme enseignement qui doit être possédé par tous les chrétiens et doit fonder leur activité (ou parfois leur retrait d’activité) publique.
5 – Et la restauration de la liturgie comme véhicule primordial pour les fidèles de la doctrine du salut par la Croix. Restauration tant du caractère intrinsèquement traditionnel de la liturgie : « J’ai reçu du Seigneur ce qu’à mon tour je vous ai transmis : la veille de sa mort… » (1 Co 11, 23), que de son contenu fondamental : « Le sacrifice de l’autel n’est pas une pure et simple commémoration des souffrances et de la mort de Jésus-Christ, mais un vrai sacrifice, au sens propre, dans lequel par une immolation non sanglante, le Souverain Prêtre fait ce qu’il a déjà fait sur la croix en s’offrant lui-même au Père éternel comme une hostie très agréable. » (Mediator Dei).
Dans cette même visée, sur un mode très concret, l’abbé Claude Barthe vient de publier un « Carnet » : Propositions pastorales. Séminaires, écoles, catéchisme, liturgie : une contribution à l’Année de la foi. Contributions de Laurent-Marie Pocquet du Haut-Jussé, Alexis Campo, Henri Dobrowolski, Laurent Jestin, Claude Barthe. Entretiens avec le cardinal Ranjith et Mgr Rey. Conférence de Mgr Schneider (Éditions Muller, Carnets Collection Hora Decima).
Nous reproduisons ici la présentation de cet ouvrage, faite en introduction, par l’abbé Claude Barthe.
II – PROPOSITIONS PASTORALES – Présentation de l’ouvrage par l’abbé Claude Barthe
Ce volume réunit une série de contributions et d’entretiens qui ont d’abord été publiés dans le journal L’Homme nouveau. Leur perspective générale pourrait être qualifiée de « propositions pastorales Summorum Pontificum ». Ceci, non pour restreindre leur contenu au domaine liturgique, dont l’importance cardinale n’est cependant pas à démontrer, mais pour désigner commodément une ligne générale d’enrichissement pastoral réciproque du nouveau et de l’ancien. Qui peut douter qu’une relance de la mission de l’Église doit se refonder sur des valeurs ecclésiales traditionnelles adaptées aux temps que nous vivons ?
Cette ligne de conduite peut assurément s’appliquer à bien des sujets : retrouver du véritablement nouveau dans un catholicisme grandement déprimé, grâce à une réutilisation opportune du traditionnel.
Ces contributions ne s’interdisent pas, à l’occasion, le constat ou l’analyse qu’elles présupposent. Mais il faut clairement entendre que tel n’est pas leur objet. Elles se veulent, en effet, aussi directement concrètes qu’il est possible. Elles n’ont nullement la prétention de donner la solution, mais de proposer certains partis possibles. Ce faisant, elles rejoignent des réflexions, propositions et même réalisations de même direction. Somme toute, les idées réformatrices, si elles ont quelque pertinence, sont toujours peu ou prou dans l’air du temps : les reprendre, les souligner, les compléter, permet de les faire aboutir.
Il s’agit donc bien de « propositions » faites très modestement, mais aussi très simplement, aux responsables ecclésiaux, pour répondre à une situation particulièrement alarmante d’un catholicisme, spécialement français, qui se découvre très minoritaire dans une société au mieux indifférente. Par le fait, elles sont discutables. Dynamiquement discutables : tout le souhait de leurs auteurs est qu’elles fassent l’objet de discussions, contradictions, autres propositions en retour, etc.
Quatre dossiers sont donc présentés :
1) Le premier concerne l’adaptation de la formation des futurs prêtres dans les diocèses à la montée importante des candidats de sensibilité Summorum Pontificum. Il s’agit de satisfaire de manière réaliste à cette mutation de la sensibilité des candidats actuels au sacerdoce et d’utiliser dynamiquement cette tendance. En outre, dans un climat de pénurie croissante, se pose la question de l’intégration dans certains secteurs de la pastorale diocésaine des prêtres Ecclesia Dei.
2) Un deuxième dossier rassemble un ensemble de propositions concernant le domaine crucial pour la transmission de la foi en voie d’effacement et pour la remontée des vocations sacerdotales et religieuses : il s’agit de la revitalisation de l’enseignement catholique « ordinaire », celui sous contrat existant dans les diocèses ordinaires de France.
3) Le catéchisme : c’est concrètement le nœud de la ré-évangélisation. Le domaine évoqué par ce dossier est sans doute le plus sinistré du catholicisme contemporain. Il rappelle quelques chiffres sur l’effondrement continu de la fréquentation du catéchisme. Il constate que dans la majorité des cas, ce qui reste de catéchisme ne transmet qu’un sous-produit d’enseignement. Comment tenter de retourner cette tendance qui fait que la transmission de la foi catholique, en France et en bien d’autres pays, n’est pratiquement plus assurée aujourd’hui ? Étant précisé qu’il existe une foule de réactions vitales « à la base » de prêtres, de laïcs, de parents, initiatives dont ce dossier, prétendant bien moins encore que les autres dossiers être exhaustif, cherche seulement à donner une idée.
4) La liturgie des paroisses ordinaires : dans le domaine cardinal, comme on vient de le rappeler, de la lex orandi, cette ultime contribution traite de la liturgie des paroisses, sous l’angle de la « réforme de la réforme », avec des obstacles et des espoirs qui tiennent les uns et les autres au personnel ecclésiastique au jour d’aujourd’hui.
Ils sont suivis de deux entretiens et d’une conférence illustrant telle ou telle partie des domaines abordés :
1/ Un entretien avec le Cardinal Albert Malcom Ranjith : l’exemple du diocèse de Colombo.
2/ Un entretien avec Mgr Dominique Rey : l’exemple du diocèse de Fréjus-Toulon
3/ Et une conférence de Mgr Athanasius Schneider : guérir la sainte liturgie.
Nous vous recommandons vivement la lecture de cet ouvrage, que vous pouvez commander aux Éditions Muller et chez les meilleurs libraires.
Propositions pastorales
Séminaires, écoles, catéchisme, liturgie : une contribution à l’Année de la foi.
Contributions de Laurent-Marie Pocquet du Haut-Jussé, Alexis Campo, Henri Dobrowolski, Laurent Jestin, Claude Barthe. Entretiens avec le cardinal Ranjith et Mgr Rey. Conférence de Mgr Schneider
Éditions Muller, Carnets Collection Hora Decima
104 pages – Prix : 9,50 € – ISBN : 9791090947108