Le miracle eucharistique de Bolsena.
publié dans la doctrine catholique le 30 mai 2013
Du sept-cent-cinquantième anniversaire du miracle de Bolsena.
Jeudi de la Fête du Très Saint Sacrement
30 mai 2013.
Le récit du miracle
Nous reprenons ci-dessous le récit du miracle eucharistique de Bolsena, d’Antonio Salzano Acutis, président de l’Institut Saint Clément et responsable de l’Académie pontificale “Cultorum Martyrum”.
Le Miracle eucharistique de Bolsena (1263)
A Orvieto (Italie) dans le Dôme dédié à sainte Marie de l’Assomption, est conservé aujourd’hui encore la Relique du Corporal maculé de sang du Miracle eucharistique survenu à Bolsena en 1263. Dans l’Eglise Sainte Christine à Bolsena se trouve l’épigraphe attribué à Ippolito Scalza de 1573, qui décrit le fait advenu :
“Au temps ou le Pape Urbain IV de vénérée mémoire, avec ses frères cardinaux et sa Curie résidaient à Orvieto, il se trouva un prêtre allemand de grande discrétion et d’insigne éducation, et qui en toutes choses se montrait fidèle à Dieu, à part le fait que dans la foi de ce sacrement, (l’Eucharistie), il faisait preuve de grands doutes ; comment pouvait-il se faire que lorsque le prêtre prononçait les paroles “ceci est mon corps” le pain se transforme en véritable et très saint Corps du Christ, et qu’en prononçant ces autres paroles “ceci est mon sang” le vin se transforme en sang ?
Toutefois, il suppliait Dieu tous les jours dans ses prières qu’il daigne lui montrer un quelconque signe qui lui aurait ôté tout doute de l’âme. Quand le temps fut venu, Dieu tout puissant et miséricordieux, – qui ne veut pas la mort du pécheur, mais qui veut que celui-ci se convertisse et vive, et qui n’abandonne personne qui croit en Lui, afin que ledit prêtre se détache de cette erreur et qu’il acquière une plus grande fermeté dans sa foi, – disposa que ce prêtre se propose pour implorer le pardon de ses péchés, à travers une visite aux tombeaux des Apôtres Pierre et Paul et d’autres lieux pieux.
Ainsi se mit-il en marche vers Rome. Arrivé au château de Bolsena, dans le diocèse d’Orvieto, il fit une halte pour célébrer la Messe en l’Eglise Sainte-Christine Vierge, en ce lieu appelé couramment “delle Pedate”, parce que l’on peut voir de manière admirable, comme sculptées, les empreintes des pieds de la vierge susmentionnée. Alors qu’il célébrait la Messe et tenait l’hostie dans ses mains au-dessus du calice, apparut une chose merveilleuse, un Miracle capable de faire s’émerveiller aussi bien les temps anciens que les nouveaux.
De façon tout à fait imprévue, l’hostie apparut, de manière visible, vraie chair et maculée de sang, à l’exception la petite partie qu’il tenait entre les doigts : ce qui ne se produisit pas sans mystère ; mais plutôt pour que tous sachent que c’était véritablement l’hostie élevée au dessus du calice par les mains du prêtre célébrant.
De plus, une bande d’étoffe, qui servait à la purification du calice fut maculée par l’effusion du sang. A la vue du miracle, celui qui avait eu des doutes, étant confirmé dans la foi, voulut le dissimuler avec le Corporal ; mais plus il s’ingéniait à le cacher, plus encore et de manière parfaite, se diffusait par vertu divine, le Miracle.
En effet chaque goutte de sang, qui de ce dernier en jaillissait, colorant le saint Corporal, laissait imprimer tout autant de figures à la ressemblance de l’homme. En voyant cela le prêtre, atterré, cessa de célébrer et n’osa pas poursuivre. Plus encore, pris d’une intime douleur et poussé par le repentir, il replaça d’abord avec une pieuse dévotion le vénérable Sacrement dans le lieu de l’autel qui lui était réservé, courut rencontrer le Souverain Pontife, s’agenouilla devant lui, lui raconta ce qui était arrivé, et demanda pardon et miséricorde pour sa dureté de cœur et pour l’erreur commise.
En entendant ce récit, le Pape fut rempli d’une grande admiration et comme il était sur terre le Vicaire de Celui qu’un cœur contrit et humilié ne méprise pas, lui donna l’absolution et une saine pénitence. Et afin que la lampe placée sur le candélabre resplendisse plus encore pour tous ceux qui se trouvent dans la Maison du Seigneur, il décréta que le Vénéré Corps du Christ soit porté dans l’Eglise d’Orvieto, qui portait le nom de sa Mère, et ordonna expressément à l’évêque d’Orvieto de se rendre à cette Eglise de la bienheureuse Christine, et de le porter en cette ville.
Obéissant à ses ordres, ce dernier se rendit sur le lieu du Miracle, et, accompagné des enfants de chœurs et de nombreuses autres personnes, prit le Corps du Christ avec beaucoup de révérence et le porta dans la ville. Sur le pont qui enjambe le torrent dit du Riochiaro, il retrouva le Pontife Romain venu à sa rencontre avec les cardinaux, les enfants de choeurs et les religieux et une multitude de fidèles d’Orvieto, dans une grande dévotion et avec des larmes versées.
Et tout comme les enfants juifs le jour des Rameaux, les enfants et les jeunes d’Orvieto, vinrent en chantant à leur rencontre agitant des Rameaux d’oliviers. Après avoir pris dans ses mains le très vénérable Sacrement, il s’agenouilla à même le sol et le porta en l’Eglise d’Orvieto, accompagné par les hymnes et les cantiques, dans la joie et l’allégresse et avec beaucoup de respect le déposa dans l’Eglise, dans le lieu de l’autel qui lui était réservé… L’année de la Nativité de Notre Seigneur Jésus Christ 1263”.