A propos de la démission de Mgr Le Gall
publié dans flash infos le 20 février 2014
A propos de la démission de Mgr Le Gall
Nous en savons plus sur les raisons de la démission de Mgr Le Gall, recteur du sanctuaire de Montligeon et ancien modérateur de la communauté Saint Martin. Il a diffusé ce mot :
« Chers amis,
Comme un certain nombre d’entre vous le savent, j’ai pris la décision de présenter ma démission à Mgr Habert, évêque de Séez, le 2 Février en la Fête de la Présentation du Seigneur. En effet, j’ai estimé que je ne bénéficiais pas des conditions d’autonomie ni du climat de confiance qui me semblent indispensables pour exercer ma mission.
J’ai investi toutes mes forces pour poursuivre le travail de mes prédécesseurs tant sur le plan pastoral qu’administratif et financier. Avec l’aide de plus de trente salariés et de deux chapelains, le Sanctuaire a développé de nombreuses activités spirituelles pour accompagner les personnes en souffrance et leur apporter le réconfort que donne la Bonne Nouvelle du Salut : VSD, retraites hebdomadaires, pèlerinages, enseignements sur les réseaux sociaux, missions sur place… Nous avons voulu offrir les bienfaits miséricordieux du Cœur de Jésus aux familles, aux endeuillés, aux couples, à ceux qui souhaitent être accompagnés sur leur route de sanctification…
« Nous avons cru en l’Amour… » (1Jn 4, 16)
Afin d’aider les familles à venir trouver repos, paix et consolation à l’ombre de Notre Dame, nous avons lancé la réhabilitation de vieilles demeures en gîtes d’accueil à prix modéré pouvant être à la portée des petits budgets.
Dans la suite du fondateur, l’Abbé Buguet, nous avons voulu venir en aide aux déshérités de l’économie en mettant au service du travail l’emplacement laissé vacant par l’ancienne Imprimerie de Montligeon. Cette immense friche industrielle se transforme ainsi en « pôle artisanal mutualiste » afin d’accueillir artisans et petits entrepreneurs soucieux de promouvoir une éthique humaniste dans le cadre du labeur. Actuellement ils sont huit à avoir signé la Charte éthique qui met l’homme au cœur du travail selon les principes simples de la Doctrine Sociale de l’Église.
Oui, nous avons cru en l’Amour que Dieu donne à chacun pour qu’à son tour chacun le transmette aux autres dans l’incessant flux de la communion des saints. Oui, nous avons cru que la Solidarité de Dieu avec l’homme en Son Fils doit se transmettre entre Ses enfants pour faire avancer la civilisation de l’Amour qu’appelait de ses vœux le Bx Jean Paul II.
« La Vérité vous rendra libres… » (Jn 8, 32)
Repousser toujours plus loin les frontières du Royaume fait bouger les lignes, remet en cause les habitudes, bouscule les féodalités, balaie les frilosités et renverse les idéologies… En bref, cela n’est supportable que si l’on remplace l’espoir par l’espérance, la certitude acquise par la confiance donnée, l’amour propre par l’abnégation… C’est là le travail de l’évangélisation auquel chacun doit se soumettre pour lui-même et participer pour les autres dans la liberté et la chasteté que seule la vérité peut donner…
« Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés… » (Lc 6, 17)
La grande leçon que je retire de cette expérience forte, dense et fructueuse vécue à Montligeon, c’est cette exhortation de Jésus rapportée par Luc. Chacun de nous est un mystère où se mélange l’iniquité et la piété, pour reprendre les mots de Saint Paul. Chacun de nous désire répondre à l’appel du Seigneur pour construire la cité de Dieu. Chacun de nous apporte son concours à la manière des ouvriers de la vigne. Chacun de nous pense œuvrer pour le bien commun de la famille de Dieu. Chacun de nous est à la fois transparent à la grâce et translucide par son humanité adamique. Laissons-nous juger par Dieu seul afin de l’être dans la Vérité de l’Amour. C’est dans cette confiance inébranlable que chacun doit poursuivre son chemin, en laissant Dieu faire toute justice selon les lois de Sa Miséricorde qui se moque du jugement.
Je remercie tous ceux et celles avec qui j’ai pu travailler dans l’espérance d’avoir fait modestement avancer le Royaume. Dans mon cœur léger et heureux d’un travail accompli en transparence, en vérité et en justice, je les emmène tous pour leur rester uni par la prière, l’offrande et l’affection spirituelle.
Et après ? « Dieu y pourvoira mon fils… » dit la Parole (Gn 22, 8), nous invitant à répondre : En avant ! »
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Quant à moi, je ne trouve pas que ce mot soit très éclairant sur sa démission…!