Le Père Daniel-Ange s’adresse aux évêques de France
publié dans regards sur le monde le 3 juillet 2014
Le Père Daniel-Ange s’adresse aux évêques de France
Note de Saintb Michel de Rolleboise (SMR): Voici maintenant plusieurs mois que de nombreuses personnalitéss’inquiètent du quasi silence des évêques français face à la formidable attaque faite aux familles et que l’on peut qualifier de diabolique, alors même que la jeunesse catholique se lève, seule, très seule.
Le Père Daniel-
Voici donc ci-
2/07/2014 (Via Le Salon Beige)
Nous, pasteurs, prêtres, évêques, petits bergers d’un peuple confié à nos cœurs de pères, serons-
Étrange : Vous ne cessez de pousser vos fidèles à s’engager résolument en politique, à être actifs dans la société, à s’immerger dans les combats du monde, à s’investir dans la construction d’un monde plus juste et fraternel, à se responsabiliser dans l’actualité [1].
Et voici des jeunes adultes par centaines de mille, prenant à bras le corps les conséquences d’un projet prométhéen de révolutionner l’humanité, allant jusqu’à se présenter aux élections secouant le monde politique. Et devant une réponse aussi massive à vos appels, vous n’en exulteriez pas de reconnaissance ?
Vous ne cessez de lancer des appels — parfois désespérés — aux jeunes, à leur créativité, générosité, dévouement.
Et voilà des jeunes par milliers se donnant sans compter, se dévouant jour et nuit, ne calculant ni leur temps, ni leurs forces, ni leurs sous [2]. Et vous feriez la fine bouche ? « Ah ! mais ce n’est pas à ce genre de jeunes et d’actions que nous pensions. »
Vous ne cessez d’appeler à évangéliser tous azimuts, de crier l’Évangile par la parole et par l’action.
Et voici la plus fantastique des évangélisations. L’Évangile de la vie, de l’amour, de la famille, et de leur indicible beauté, clamé à tout vent, répercuté dans les grands médias, posant la question à une multitude. Et vous vous posez toutes sortes de questions sur leurs motivations, leur financement, leurs intentions…
Vous ne cessez de nous pousser à sortir de nos chapelles et cocons douillets, pour partir vers les banlieues de l’Église.
Et voici un gigantesque courant débordant de loin l’Église, mobilisant des gens qui ne mettent jamais les pieds dans une église et, à travers les mass-
Vous nous exhortez inlassablement à nous ouvrir aux pauvres, marginaux, faibles, vulnérables.
Et voici tout un peuple qui a compris que les plus pauvres, faibles, vulnérables, sont les tout-
Et vos cœurs paternels n’en seraient pas émus ?
Vous nous exhortez à nous insurger contre la violence, la torture, l’injustice, l’intolérance.
Et voilà tout un peuple qui se lève pour défendre l’enfant contre des adoptions dé-
Et aussi, pour sauver tant de petits de la première des tortures, des injustices, exclusions et des violences : la pré-
Comment n’en bondissez-
Vous ne cessez de nous ouvrir à l’œcuménisme, au dialogue interreligieux.
Et voici des baptisés, orthodoxes, protestants, évangéliques, anglicans, et catholiques se serrant les coudes, en une formidable fraternité dans les mêmes comités, groupes, réseaux et jusque sur places et boulevards. Et de plus, des juifs, des musulmans, qui s’y joignent en nombre. Tous soudés pour une même et unique cause.
Et vous semblez indifférents !
Vous nous incitez à respecter les sciences humaines, à nous en inspirer. Et voici nos psys, scientifiques, médecins, de tous bords, de tous pays qui s’érigent contre une opération de sabotage de l’humanité en tant que telle et qui courageusement se mouillent pour soutenir un même combat pour la Vie !
Comme vous devriez en être heureux !
Vous nous encouragez à nous investir dans le social. Mais nous vous posons la question : qu’y a-
A quoi cela sert-
A quoi cela rime-
Et vous n’en seriez pas débordants de reconnaissance au Seigneur ?
Vous nous suppliez de soutenir massivement l’Union européenne.
Et voilà tout un peuple qui justement, veut sauver l’Europe de cette idéologie libertaire et liberticide qui est la destruction par déstructuration systématique des valeurs même qui l’ont fait exister. Qui veut lui rendre ces racines chrétiennes sans lesquelles elle n’existerait même pas. Qui veut lui insuffler un idéal, un souffle, sans lesquels, elle agonise. Surtout, qui veut rendre à cette vieille dame « fatiguée de vivre, qui semble donner congé à l’histoire » (Benoît XVI), tout simplement le sens de la vie à recevoir et à transmettre, qui veut la sauver de cet hiver démographique virant vite à l’enfer économique, à force de berceaux changés en tombeaux, faisant de l’Union Européenne un paquebot coulant sous la ligne de flottaison, à pic, pendant qu’on boit du champagne sur le pont.
Voilà donc un peuple qui se lève précisément pour sauver la société de demain, c’est-
Se lever ainsi pour défendre le plus petit et le plus faible, n’est-
Mes si chers pasteurs, que voulez-
Mais franchement, que faut-
Quand nous jouons de nos guitares, nous n’entendons pas — ou si peu — vos chants ! Quand nous sanglotons sur tant d’aberrations, nous ne voyons pas — ou si rarement — couler vos larmes ! Vos larmes de pères, de pasteurs, au moins de frères et d’amis. « Où sont vos larmes ? » demandait notre pape François à ses prêtres de Rome.
Quand nous étions — innocents — molestés, en garde à vue ou en prison — et que le monde s’en alarmait, quand êtes-
Où donc étiez-
Ne manquez pas le rendez-
Pasteurs si chers, cette souffrance des tout-
Les différentes Conférences épiscopales se prononcent les unes après les autres. Pourquoi la nôtre serait-
Pourquoi auriez-
Entendrez-
Nicolas qui, du fond de sa prison lance à tous :
« […] Depuis ma cellule de Fleury-
Nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant la violence de ces situations qui portent atteinte à la dignité humaine. Soyons créatifs, ayons l’audace d’inventer de nouveaux modes d’action. Ne soyons ni des indignés frileux ni des rentiers du ressentiment ! Osons aller à contre-
Notes
[1] Innombrables documents. Encore le 3.10.11, la CEF : « Les catholiques n’entendent pas être des citoyens interdits de parole dans la société démocratique. En exprimant ce qu’ils pensent, ils ne vont pas à l’encontre de l’intelligence et de la liberté de jugement de ceux qui ne partagent pas leur foi ».
[2] Par exemple : pour la pétition des 700 000 au CESE, 3 semaines de travail non stop. Ou les Veilleurs « gaspillent » des heures précieuses même en période d’examens, parfois relayés par parents et grands-
[3] « L’Église de France traîne une mauvaise conscience. Elle regrette d’avoir « perdu » la classe ouvrière au cours du XXe siècle… Mais aujourd’hui, elle pourrait bien avoir perdu sa propre jeunesse ! La cécité d’une partie des évêques à ne pas lire ce que leur vocabulaire appelle pourtant les « signes des temps » est accablante. Depuis des mois, en effet, des catholiques de base, jeunes ou vieux, essentiellement des familles, se sont mobilisés, par centaines de milliers face à des évolutions de société voulues par le pouvoir socialiste. Cependant, certains prélats, et non des moindres, font mine de ne pas voir ce mouvement… Une partie des évêques a certes compris et accompagné cette indignation massive en encourageant ouvertement la résistance, et en allant même manifester en personne. Mais une autre, dont l’actuelle direction de l’épiscopat français, est restée sur la réserve. En considérant que l’enjeu — la survie ou la disparition de la cellule familiale composée d’un homme et d’une femme et de ses enfants — ne valait pas ce dérangement. Certains évêques, plutôt bienveillants pour le gouvernement socialiste, ne voulaient pas gêner son action, considérant la question du mariage homosexuel comme un débat de société mineur. Seul problème : en composant avec le politiquement correct, ces évêques perdent leur crédit chez une partie des catholiques, surtout chez les jeunes, qui, loin d’être « réacs » sont devenus d’authentiques « rebelles ». Des insoumis « intérieurs » qui n’entrent dans aucune catégorie politique, encore moins celles de l’extrême droite. Mais qui comprennent mal pourquoi la hiérarchie catholique est si réticente à s’engager franchement sur les grands sujets de société. (…) La jeune génération des catholiques français a inventé de nouveaux moyens de mobilisation, aiguillonnée par un gouvernement qui a commis l’erreur d’enfiler des gants de boxe pour lutter contre un judoka : en clouant violemment au sol ces jeunes cathos, il a éveillé en eux une conscience citoyenne. » Jean-
[4] Agenda 2014, Éd. Terra Mare, p. 97 et suivantes