le cardinal Pell
publié dans flash infos le 2 août 2014
Sandro Magister] Le cardinal Pell est le numéro un de la nouvelle Curie, mais dit la messe ancienne
Du 23 au 25 octobre aura lieu le troisième pèlerinage à Rome organisé par le Cœtus Internationalis Summorum Pontificum, réseau mondial des associations et réalités ecclésiales engagées, chacune dans sa région, pour l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum, par lequel Benoît XVI, en 2007, a accordé la pleine citoyenneté au Missel préconciliaire promulgué par saint Jean XXIII en 1962.
Le programme provisoire de l’événement comprend la participation de deux évêques et de trois cardinaux.
Les évêques sont le Français François Bacqué, qui a été nonce apostolique, et l’Italien Guido Pozzo, secrétaire de la commission pontificale Ecclesia De, en charge des communautés liées à ce qui a été défini comme forme extraordinaire du rite romain.
En ce qui concerne les cardinaux, la participation de d’entre eux connus pour être proche du monde traditionaliste l’Américain Raymond L. Burke (qui présidera le pontifical du samedi 25 octobre à Saint-Pierre) et l’Allemand Walter Brandmüller (qui célébrera le dimanche 26 dans la communauté de bénédictins de Nursie la solennité du Christ Roi), n’a rien de surprenant.
Moins évidente, mais pas étonnante, est la participation d’un troisième cardinal, l’Australien George Pell, qui célèbrera, le soir du vendredi 24, une messe pontificale dans l’église romaine de la Trinité-des-Pèlerins. Le cardinal Pell, en fait, est lui aussi l’un des cardinaux les plus liés au monde traditionaliste.
Pendant le pontificat de Benoît XVI, Pell a été à deux reprises en passe d’être nommé à un poste de la plus haute importance dans la Curie romaine. En 2005, il était dans la terna des candidats possibles pour être Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (le troisième, après William J. Levada, qui a été nommé de fait, et Tarcisio Bertone, qui a été nommé en revanche Secrétaire d’État). En 2010, sa nomination comme Préfet de la Congrégation pour les évêques était pratiquement faite, mais la crainte qu’il puisse être impliqué dans une histoire de couverture d’abus sexuels commis par des prêtres dans son diocèse de Sydney a conduit au choix de Marc Ouellet, du Canada.
Mais c’est finalement le pape François, certainement pas suspect de sympathies traditionalistes, qui a promu à Rome le conservateur Pell. Il l’a fait à sa manière, c’est-à-dire en lui confiant des charges de grande importance, mais dans lesquelles Pell peut déployer au mieux ses compétences organisationnelles et son style de commandement direct et expéditif, plutôt que sa propre sensibilité doctrinale ou liturgique.
François en a fait l’un des neuf cardinaux qui le conseillent pour la réforme de la Curie et il en fait aussi le « tsar » de l’appareil économico-financier du Vatican, en le mettant à la tête du puissant Secrétariat pour l’économie qui vient de naître.
Pell, cependant, arrivant à Rome n’a pas laissé à la maison sa sensibilité liturgique. Ainsi a-t-il pensé qu’il était bon de choisir comme secrétaire particulier un prêtre australien, le Père Mark Withoos de Melbourne, qui avait travaillé à la Commission Ecclesia Dei.
Et il a donné son accord pour célébrer la messe selon l’ancien rite lors du prochain pèlerinage organisé par le Cœtus Internationalis Summorum Pontificum, pèlerinage qui a pour délégué général le juge Giuseppe Capoccia, procureur adjoint à Lecce et coordinateur Summorum Pontificum dans les Pouilles, la Campanie et la Basilicate. L’aumônier en est le prêtre français Claude Barthe, et le secrétaire général, le laïque Français Guillaume Ferluc.