Le Cardinal Rouco Varela s’en va : comme le cardinal Lustiger, il annonce des temps troublés
publié dans nouvelles de chrétienté le 14 octobre 2014
Le cardinal Rouco Varela s’en va : comme le cardinal Lustiger, il annonce des temps troublés
Dans une cathédrale de Madrid comble, le cardinal Antonio Maria Rouco Varela a pris congé du diocèse qui a été le sien pendant vingt ans au cours d’une messe d’action de grâces centrée sur l’Eucharistie. Au cours de son homélie il a pris des accents prophétiques pour décrire les dangers qui menacent la famille et la foi, exhortant les fidèles à « prier », prier beaucoup, dans les temps troublés que connaît l’Eglise. Avec des accents qui rappellent ceux du cardinal Lustiger lorsqu’il a quitté sa charge d’archevêque de Paris.
Il a rappelé d’abord à ce sujet que la crise économique atteint d’abord et surtout les « couples mariés et les familles ». Et que si les laïcs sont appelés à un engagement dans « la vie publique », afin de « donner un cadre “vertébral” à la société où priment la justice, la solidarité et la paix », au service de l’homme, ce service doit « prioritairement s’orienter vers la sauvegarde de son droit à la vie depuis sa conception dans le sein maternel jusqu’à sa mort naturelle, la promotion de la vocation du mariage à la mesure de la vérité de Dieu – c’est-à-dire comme communauté une et indissoluble de vie et d’amour fécond dans le précieux fruit que sont les enfants – afin de pouvoir construire ainsi une famille véritable ».
Et de poursuivre :
« Il n’est pas nécessaire d’avoir un quelconque don de prophétie pour entrevoir que dans l’avenir proche – l’avenir de notre Patrie, de notre Communauté autonome et de notre Ville – seront mises à l’épreuve la fermeté et la clarté de notre foi au Christ, l’unique Sauveur de l’homme, la force de notre espérance et la volonté de suivre et d’accomplir fidèlement le commandement évangélique de l’amour. Nous ne devons pas nous effrayer, ni reculer dans notre mission qui est d’être des témoins vaillants de Jésus-Christ (…). Et évidemment, en cette heure de l’histoire difficile et complexe, il va falloir prier, prier beaucoup, pour l’Eglise et ses pasteurs, pour les religieux et les religieuses, pour les familles, pour les jeunes et pour les enfants… afin que nous sachions continuer d’être “la lumière” et “le sel” de la terre nouvelle, c’est-à-dire témoins de l’espérance véritable pour tous ceux qui souffrent dans leur âme et dans leur corps : pour toute notre société si vacillante, sceptique et déprimée. »
Le cardinal Rouco Varela a conclu en disant que les fruits de tout cela viendront à condition d’aimer le Seigneur « plus que ceux-ci », ainsi que le Christ l’avait demandé à Pierre, et de ne pas « nous attrister » en lui répondant « Tu sais que je t’aime », « même en entendant les paroles mystérieuses adressées à Pierre comme dites à nous-mêmes : “Quand tu étais jeune, tu te ceignais toi-même et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras les mains, un autre te ceindra et t’emmènera là où tu ne veux pas aller.” »
L’homélie a été intégralement mise en ligne sur Infocatolica.